Un silence si bruyant d’Emmanuelle Béart

L’emprise des prédateurs sexuels est telle que cela peut durer pendant des années, les viols peuvent se produire plusieurs fois par semaine comme cela a été le cas me concernant pendant 4 ans. Les femmes et les hommes de la « Justice » peuvent vous demander de diminuer le nombre de viols ou la fréquence pour que cela leur paraisse plus crédible à leurs yeux. Quelqu’un avait demandé à mon avocat de négocier avec moi à la baisse le nombre de viols et la fréquence. Afin d’avoir une chance d’être crue par des gens ignare en la matière, et pour espérer voire mon agresseur être condamné, pour être sûre qu’il ne recommence pas au moins quelques temps pendant sa peine de prison, il a fallu donc que je mente sur le nombre de viols et la fréquence. Pourtant le plus souvent, cela se passait 3 fois par semaine pendant plus de 4 ans. Nous sommes depuis des années de plus en plus nombreuses et nombreux à parler puisqu’on nous l’autorise / demande. Et maintenant ? Les gouvernements français successifs vont-ils enfin avoir la volonté politique de condamner tous les bourreaux d’enfants ? Quand est-ce que l’impunité des pédocriminels cessera en France ?

Merci à Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova, aux survivant et survivantes pour leurs témoignages

Replay M6 : https://www.6play.fr/un-silence-si-bruyant-p_24535

Question : pourquoi toutes les victimes ne pourraient-elles pas être indemnisées pour leur réhabilitation sociale puisque nous payons le prix fort depuis l’enfance ? Pourquoi des criminels (y compris des pédocriminels) ont pu être indemnisés avec de fortes sommes d’argent ? Et si toutes les victimes étaient indemnisées en compensation de toute cette impunité ambiante et réelle des pédocriminels en France ?

Liste des séquelles après avoir subi des viols dans l’enfance

1.Peur d’être seule dans le noir, de dormir seule. // Cauchemars (surtout de viol, de poursuite, de menace, d’être prisonnière, de sang). // Terreurs nocturnes.

2.Sensibilité en avalant et haut-le-cœur. // Répugner à avoir de l’eau sur le visage en prenant un bain ou en nageant (sensation de suffoquer).

3. Image du corps mauvaise ou déformée. // Être privée, pas en phase ou échec de prendre en compte les signaux corporels ou de prendre soin du corps. // Tricher sur la taille du corps pour éviter l’attention sexuelle. // Propreté compulsive, y compris des bains brûlants, ou bien, inattention totale à l’apparence ou à l’hygiène.

4. Somatisation, troubles liés au stress : problèmes gastro-intestinaux, troubles gynécologiques (y compris des infections vaginales spontanées) ; maux de tête ; arthrite / douleurs articulaires ; fibromyalgie ; terreurs. // Aversion envers les docteurs (surtout les gynécologues et dentistes).

5. Port de beaucoup de vêtements, même en été. // Vêtements ressemblant à des sacs. // N’ôte pas ses vêtements même quand c’est normal de le faire (en nageant, en prenant un bain, en dormant). // Demande d’une intimité extrême dans les toilettes ou la salle de bain.

6. Addictions. // Troubles alimentaires. // Abus d’alcool ou de drogue, ou abstinence totale. // Comportements compulsifs (y compris dans les affaires).

7. Auto-mutilation (se couper, se brûler, etc.) (on peut gérer la douleur physique) (c’est un mode de fonctionnement addictif). // Auto-destruction.

8. Phobies, panique, anxiété.

9. Besoin d’être invisible, parfaite, ou parfaitement mauvaise.

10. Idées suicidaires, tentatives, obsession (y compris « suicide passif »).

11. Dépression (parfois paralysante). // Pleurs apparemment sans cause. // Tristesse.

12. Problèmes avec la colère : incapacité de reconnaître, de posséder ou d’exprimer la colère // rage // peur de la rage (véritable ou imaginée) // colère constante // mauvaise cible à la colère, hostilité intense envers le genre complet ou le groupe ethnique (« race ») de l’auteur de l’abus.

13. Syndromes de Stress Post Traumatique, incluant le choc ou le renfermement en cas de crise ; l’engourdissement psychique. // Des syndromes « hystériques » : douleurs physiques, paralysie, engourdissement associés à certains souvenirs, émotions (comme la colère), ou situations (par exemple lors de relations sexuelles). // Voir aussi « Flashback » (remémorations), élément 26.

14. Contrôle rigide du processus de pensées. // Manque d’humour ou solennité extrême.

15. Pendant l’enfance, se cachait, se mettait dans des coins (comportement pour rechercher la sécurité). // En tant qu’adulte, nervosité à être regardée ou surprise. // Sentiment d’être surveillée. // Sursauts. // Hyper-vigilance.

16. Incapacité à faire confiance (faire confiance n’est pas sûr). // Confiance absolue qui se change en rage quand on est déçue. // Fait confiance sans discrimination.

17.Prend de hauts risques (« défier le destin »). // Incapacité de prendre des risques.

18. Problèmes de contrôle, de pouvoir, de territoire. // Peur de perdre le contrôle. // Comportements obsessionnels-compulsifs (tentatives de contrôler des choses qui n’ont pas d’importance, juste pour contrôler quelque chose). // Confusion pouvoir / sexe. (voir aussi numéro 27).

19. Culpabilité / honte / faible estime de soi / sentiment de n’avoir aucune valeur / haute estimation de petites faveurs de la part des autres

20. Schéma répétitif d’être une victime (se brimer soi-même après avoir été une victime des autres), en particulier sexuellement. // Pas la notion de son propre pouvoir ou droit de mettre des limites ou de dire « non ». // Schéma répétitif de relations avec des personnes plus âgées ou plus puissantes (débute à l’adolescence). // Ou bien un sens exagéré des droits. // Victime à nouveau par les autres (violence sexuelle adulte, y compris exploitation sexuelle par les patrons et les professionnels de l’« aide ».

21. Doit « produire » pour être aimée. // Sait et fait instinctivement ce dont les autres ont besoin ou désirent. // Relations = gros compromis.

22. Perturbations dans l’attachement. // Problèmes d’abandon. // Désir de relations sans séparation. // Évitement / peur de l’intimité.

23. Dissociation : amnésie de certaines périodes des jeunes années (surtout 1 à 12 ans), de certaines personnes ou de certains lieux. // Création de mondes ou d’identités imaginaires (y compris des femmes s’imaginant être des hommes, = pas victime). // Trouble de Dissociation de l’Identité (qu’on appelait Trouble de Personnalités Multiples).

24. Sentiment de porter un terrible secret. // Besoin de le dire / peur qu’il soit révélé. // Certitude que personne n’écouterait. // Est généralement réservée. // Se sent « marquée » (on peut voir un signe).

25. Se sent folle. // Se sent différente. // Se sent irréelle, et les autres réels, ou vice-versa. // Problèmes cognitifs.

26. Déni (pas de conscience de ce qui s’est passé). // Répression des souvenirs. // Faire semblant. // Minimiser (ce n’était pas si grave).

27. Problèmes sexuels : le sexe est « sale ». // Aversion d’être touchée. // Forte aversion (ou besoin) d’un acte sexuel particulier. // Se sent trahie par son propre corps. // Difficulté à intégrer sexualité et affectivité. // Confusion ou mélange de affection / sexe / domination / agression / violence. // Besoin de rechercher le pouvoir dans le domaine sexuel – qui est en fait mimé (abus sur soi-même, manipulation [principalement les femmes]). // Abus des autres [principalement les hommes]. // Séductrice compulsive ou asexuée compulsive. // Doit être agresseur sexuel, ou impossibilité de l’être. // Relations sexuelles impersonnelles, « très libres » avec des étrangers, en même temps qu’une impossibilité de relations sexuelles dans une relation intime (conflit entre le sexe et l’affection). // Prostituée, stripteaseuse, sexe symbole (Marilyn Monroe), actrice porno. // Mime des actes sexuels pour assouvir des besoins de colère ou de vengeance. // Addiction au sexe. // Évitement. // Blocage. // Pleure après l’orgasme. // Le flirt est ressenti comme une violation. // Sexualisation de toute relation significative. // Réponse érotique à l’abus ou à la colère, fantasme de domination / viol réel (qui procurent de la culpabilité et de la confusion). // Enceinte à l’adolescence. Note : l’homosexualité n’est pas une conséquence de l’inceste

28. De façon répétitive, des relations ambiguës ou intensément conflictuelles (l’abus est chose familière ; également, dans une vraie intimité, les problèmes risquent plus de ressurgir – dans des relations problématiques, l’attention est détournée du vrai problème de l’inceste). // Note : les partenaires des survivants souffrent souvent des conséquences des Syndromes Post-Inceste (surtout au niveau sexuel et des relations).

29. Évite les miroirs (relié à l’invisibilité et aux problèmes de honte et de faible estime de soi // image déformée de son visage ou de son corps // Trouble de Personnalité Dissociée).

30. Désir de changer de nom (pour se dé-associer d’avec l’auteur, ou pour prendre le contrôle est se nommant par soi-même).

31. Faible tolérance pour le bonheur. // Se retire activement / difficulté pour avoir confiance dans le bonheur (fragile).

32. Déteste faire des bruits (dans les relations sexuelles, en pleurant, en riant, ou d’autres fonctions corporelles). // Hyper-vigilance verbale (choisi ses mots avec soin). // Parle à voix basse, surtout quand on a besoin de l’entendre.

33. Vols (adulte). // Vols / met le feu (enfant).

34. Sensibilité à certaines nourritures, selon la texture (mayonnaise) ou l’aspect (hot-dog), qui rappellent au survivant l’abus ; ou des sons ou odeurs qui en rappellent l’auteur. // Aversion pour la viande, pour les aliments rouges.

35. Honnêteté compulsive ou malhonnêteté compulsive (mensonges).

  1. Hyper-vigilance en ce qui concerne l’abus des enfants ; ou incapacité de voir les abus sur les enfants ; ou évitement de toute attention ou évocation de l’abus des enfants. // Tendance à avoir des relations avec des auteurs d’inceste
  2. Troubles de la personnalité. // Maladies psychiatriques (NOTE : Le Syndrome PostInceste est souvent mal diagnostiqué et confondu avec ceux-ci)

Source : https://lemondeatraversunregard.org/2018/07/24/liste-de-consequences-de-linceste-sur-les-survivants/

De nombreuses associations et écrivains ou psychologues, victimologues ou non, dénoncent et avertissent aujourd’hui de ces phénomènes qui ne sont d’ailleurs pas l’apanage de femmes violées mais aussi de garçons abusés :
le syndrome de la bêtise, ladite nymphomanie (existant chez les enfants des deux sexes après avoir été initiés à se valoriser uniquement dans l’exploitation sexuelle), la difficulté de concentration (dite distraction chronique ou « paresse »), les phobies qui semblent « typiques de la faiblesse des femmes », les addictions au tabac, à l’alcool ou aux drogues, les états nostalgiques ou états dépressifs, la désorientation, l’incapacité de prendre des décisions, et la liste est encore longue : affections gastriques ou générales du système digestif, vertiges, évanouissements, les fameux maux de dos qui seraient toujours des excuses, comme les migraines, les états langoureux, les pleurs ou les rebellions « sans cause », les discours incohérents, l’ostracisme, le renfermement sur soi, les doutes constants, les états bipolaires ou les comportements borderline, le rejet temporaire de toute vie sexuelle, l’incapacité de s’accoupler avec une personne du sexe opposé, etc…

Source : https://tangakamanu.wordpress.com/journal-dun-survivant-clandestin-26/

La France : la culture du viol, du déni et de la domination

En regardant le reportage de Karl Zero (datant de 2010 diffusé à l’époque sur 13e Rue), je viens de prendre conscience pourquoi, encore aujourd’hui, j’ai tant de mal avec beaucoup de choses de la vie, le travail, les relations, l’argent, la nourriture, le sommeil, mon corps…

Ce n’est pas uniquement dû aux viols, le pouvoir de mon bourreau sur moi à l’époque, qui ont été dévastateurs, c’est aussi dû à tous les adultes qui n’ont pas voulu voir ce qui se passait, qui n’ont pas entendu ni cru lorsque j’ai parlé, le fait que je n’ai pas été entendue, ni crue, ni protégée. Ma grand-mère la première à qui j’avais parlé, mes parents, ma tante, mes professeurs… Aujourd’hui je me rends compte à quel point le fait d’être entendue, crue et protégée peut avoir des effets bénéfiques pour s’en sortir à l’âge adulte, ou au contraire peut nous empêcher de vivre, de faire notre vie comme quelqu’un qu.

Même avec une thérapie, un travail de fond pendant lequel j’en ai bavé, certes j’ai appris à avoir de l’estime de moi-même, suffisamment pour survivre, continuer de vivre (comme je peux à vrai dire). Mais il reste toujours quelque chose, une espèce d’enfermement, d’impossible, d’inatteignable même avec les années qui passent.

Être restée plus de 15 ans en urgence, sans soin, sans être entendue, ni crue, ni protégée, puis évidement avec l’acquittement de mon bourreau qui peut recommencer sur des mineures de 11 à 15 ans comme moi, cela a évidement des conséquences.

Et vivre dans mon pays, La France, avec une chape de plomb d’une lourdeur étouffante au quotidien, ce pays de la culture du viol dont il est sacrément difficile de se dépêtrer tellement elle est ancrée de façon systémique et liée aux pouvoirs de la République, aux instances de la Justice qui n’en est pas une.

Si en France, nos aïeux ont été capables de faire la chasse aux nazis et à certains collabos même longtemps après la fin de la Guerre, serons-nous capables un jour de faire la chasse aux pédocriminels et de leurs complices, de leurs protecteurs où qu’ils soient, y compris dans la Police et la Justice. Serons-nous capables de faire la chasse aux marchands et créateurs de vidéos pédocriminelles pour que tout ce « joli » monde finisse à minima traduit en justice et condamnés à des peines exemplaires dans un Tribunal Populaire ?

Sortons de la culture du viol et de la domination !

Et si les partis politiques, tous les partis politiques français, ouvraient leurs dossiers sur les affaires tenues au secret des consommateurs d’enfants ? Je sais qu’il y a des dossiers, il y a des noms. Il serait grand temps que tout cela sorte au grand jour.

Et si la France était enfin condamnée à indemniser tous les survivants d’inceste et de pédocriminalité afin que nous puissions toutes et tous être « réhabilités » socialement, afin de nous construire, pour palier tout ce que nous n’avons pas pu faire, pas pu vivre ni construire ?

Et si enfin tous les noms des pédocriminels étaient rendus publics afin que nous sachions où ils vivent dans le but de protéger les enfants de leur voisinage ?

Et si les medias TV, radio, journaux cessaient enfin d’inviter les pédocriminels notoires ? N’avons-nous pas le droit qu’ils se taisent à jamais ? Combien de temps allons-nous encore supporter les provocations médiatiques de ces fumiers consommateurs d’enfants mineurs qui bénéficient d’une impunité incompréhensible ?

Tous les survivants d’inceste et de pédocriminalité, nous sommes des dommages directs de cette France là :

Nous payons encore aujourd’hui les conséquences de ces criminels notoires et de leurs complices ! Nous sommes toujours dans un pays de la culture du viol, du déni et de la domination !

Que ce massacre cesse ! Que nous puissions toutes et tous, survivants, vivre correctement et dignement ! Combien de pédocriminels et leurs complices se sont enrichis en plus de prendre leur jouissance sur notre dos ? L’Etat français, le gouvernement français, la justice française sont complices depuis des décennies. Cela suffit !

#MeToo #MetooEnfant

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La France Pedoland 2023 : les juges s’en foutent

Des enfants violé-e-s à Toulon, en série, les juges ne réagissent même plus : vidéo d’un avocat qui n’en peut plus



Le président de la république France Pédoland et son gouvernement ne protègent pas les enfants de notre pays depuis des décennies. Pourquoi le feraient-ils après tout puisque les enfants ne votent pas, n'ont pas de fortune personnelle ni de pouvoir, ils ne se rebellent pas, ne descendent pas dans la rue pour manifester, ne cassent rien, ne se révoltent pas, ne militent pas, donc les élus s'en foutent, comme les juges des tribunaux lesquels de toute façon n'ont pas les moyens humains et financiers pour traiter sérieusement les "affaires" de pédocriminalité...

Effacer l’histoire de la famille jusqu’au cimetière

Depuis un an, un cousin, une cousine et moi-même sommes impuissants face à la volonté de mon cher père, cet anti-héros, de liquider une partie de la famille du cimetière.

Mais comment y arrive-t-il ? Et comment peut-il se regarder dans la glace en ayant si peu de respect pour les morts, si peu de respect aussi pour les descendants de cette partie de la famille qui n’est pas la sienne.

Je m’explique.

Ma grand-mère a été enterrée avec mon grand-père et le jeune frère de celui-ci. Ma mère est la descendante, elle a le droit de décision de renouveler ou pas la concession de la tombe familiale pour la somme de 400€ pour 30 ans ou 200€ pour 15 ans. La volonté de ma mère est de renouveler la concession pour 15 ans. Elle a plusieurs fois préparé le chèque depuis un an. Ce chèque n’est jamais arrivé car il n’a jamais été posté, mon père s’y opposant. Mais de quel droit puisqu’il s’agit de la famille du côté de ma mère ?

Mon père, lui qui n’a pas eu de famille, abandonné par sa mère à la naissance sous X, de père inconnu, ne sait pas au fond, ce que signifie être un descendant d’une famille. Mais est-ce une raison de ne pas respecter la volonté de ma mère, souffrante et devenue dépendante de surcroît ?

Une question d’argent ? Non, un héritage récent leur permettrait aisément de régler une telle facture.

Alors quelle motivation pour effacer l’histoire de ma famille et non la sienne ? S’agirait-il d’une projection de son propre abandon ? Le fait qu’il ait été sans famille ? Qu’il ait été un mari de second choix suite au décès brutal de l’amoureux de jeunesse de ma mère ? Ou parce que la famille de ma mère n’avait pas approuvé leur mariage. Pourtant ma grand-mère et ma tante l’ont bien aidé à une époque difficile.

Quels sont nos droits face à une telle situation ? A priori, seule le descendant a le droit de choisir de renouveler la concession. Si mon père a obtenu la tutelle pour ma mère, c’est donc lui qui en a le droit, au détriment des descendants de ma grand-mère et de mon grand-père. Le droit français avait-il prévu ce cas de figure ?

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Le rôle de mes parents, leurs responsabilités

La négligence peut se définir comme un manquement au devoir de satisfaire aux besoins physiques et psychologiques fondamentaux d’un enfant. Il est souvent difficile de définir et de détecter la négligence. On pourrait citer comme exemples de négligence le fait de ne pas nourrir, vêtir ou loger convenablement un enfant; d’ignorer systématiquement ses besoins et ses problèmes, ou de ne pas lui offrir une surveillance adaptée à son niveau de développement. La négligence peut avoir, sur les enfants, plus d’effets dévastateurs que d’autres formes de mauvais traitement, parce qu’elle n’est pas détectée, dans bien des cas, et qu’elle fait partie du mode d’éducation des enfants5. Association Face à l’inceste

C’est par nécessité vitale que je reprends la plume sur mon Journal de Survivante aujourd’hui. J’ai besoin de poser par écrit les questions qui persistent à propos de mes parents depuis bien longtemps, depuis l’enfance.

Après 6 ans et demi sans nouvelle de mes parents depuis 2014, j’apprends par un cadre infirmier qui m’appelle le mercredi 6 janvier 2021 que mon père vient d’être opéré de la valve aortique suite à son problème cardiaque. 1er choc. J’apprends aussi que mon père l’a informé de troubles cognitifs de la maladie d’Alzheimer de ma mère. 2e choc. Puis qu’il envisage un placement de mes deux parents au moins le temps d’une convalescence de mon père après une semaine d’hospitalisation. Je lui suggère un suivi d’une assistante sociale pour qu’ils vivent moins mal et pour que ma mère puisse voir la lumière du jour dans son appartement – j’ai appris par intermédiaire que ceux-ci ne veulent pas faire les réparations de leurs volets cassés et fermés.

Hier samedi 9 janvier, mon père signait une décharge pour rentrer chez lui. Pour quelle raison alors qu’il existe des prises en charge pour lui et ma mère ? Pas raisonnable. Cette décision va avec ce qu’ils sont.

Encore une fois, j’ai eu un infime espoir, j’ai espéré que peut-être une opération importante et la peur de mourir de mon père juste avant ou après l’opération l’aurait fait réfléchir sur ses actes, ses paroles, ses comportements, sa façon d’être, mais pas du tout, au contraire.

Puisque selon lui, il ne faut pas qu’on s’occupe de moi aujourd’hui, il serait intéressant qu’il s’en explique, de façon à savoir qu’elles peuvent bien être les raisons pour abandonner à répétition sa fille unique depuis son enfance. Comme d’habitude. Lui qui a lui-même été abandonné, été en famille d’accueil dans laquelle il portait un autre prénom et un autre nom jusque sa majorité. Il sait ce que signifie l’abandon. Il l’a vécu dans sa chair. Il reproduit son abandon avec quelques différences à sa manière.

J’aimerais comprendre pourquoi mes parents ont choisi 2 familles maltraitantes de voisins pour me garder pendant qu’ils se réfugiaient dans leur travail en partant du lundi au samedi de 7h – 7h30 à 21h – 21h30 le soir depuis la maternelle jusque la fin du collège. 1ere famille pendant la maternelle avec des maltraitances physiques et psychologiques, la 2e pendant le collège avec agressions sexuelles, viols à répétition, manipulations, pressions psychologiques, terreurs puisque j’étais témoin de violences de la part de mon agresseur sur ses enfants en bas âge. Qu’ai-je donc bien pu faire pour ça ? Je mets l’accent sur ces 2 familles car elles ont été maltraitantes mais il n’empêche que j’ai aussi été gardé par un membre de ma famille qui habitait à proximité lorsque j’étais en primaire, et j’ai été aussi gardé et surveillé chez une ancienne secrétaire pendant le lycée. Où comment déléguer son rôle de parents à toutes les périodes de l’enfance de son unique enfant…

Mes chers parents, ces 2 personnes qui m’ont fait naître, désirée par ma mère mais pas par mon père, je l’ai appris d’une conversation avec lui par téléphone car à l’époque, dans les années 2004 à 2009 j’essayais de comprendre pourquoi toute cette souffrance en thérapie analytique puis en psychanalyse.

Dans la famille du côté de ma grand-mère maternelle, personne n’approuvait le couple, encore moins le mariage de mes parents. Ma mère a refusé à ma grand-mère de venir avec elle pour l’essayage de la robe. Le mariage s’est déroulé en très petit comité, très peu d’invités, beaucoup d’évités. Pour quelle raison ?

En remontant un peu dans le temps, mais il a fallu que j’attende l’âge de 42 ans pour l’apprendre, ma mère avait un amoureux avant de rencontrer mon père. Ils étaient ensemble à 17 ans, s’embrassaient partout dans la ville. Un jour le petit copain fit savoir à ma mère qu’il en avait assez de l’attendre (de l’attendre pour quoi ? Pour vivre ensemble avec émancipation ou pour des relations sexuelles ?) et il l’a quittée. Quelques jours plus tard, il se tuait en voiture en revenant de boîte de nuit. A l’époque la majorité était à 21 ans.

A 20 ans, ma mère perdait son père, âgé de 70 ans et a dû s’occuper des obsèques. Je suppose que ma grand-mère devait être en dépression.

Ma mère rencontrait mon père à 20 ans ou 21 ans dans une auto-école, son moniteur. Mariée à 21 ans, puis une fille, moi, à 25 ans, mon père 38 ans lorsque je suis née, 12 ans de différence entre eux. J’ai appris récemment que c’est surtout ma mère qui lui avait mis le grappin dessus, que mon père n’était pas intéressé, en tout cas pas au début. Cela signifierait-il donc que ma mère l’aurait manipulé pour arriver à ses fins, dans le but de fuir la maison familiale à tout prix, mais pour quelle raison ? La mort de son petit ami ? Le fait qu’il l’ait quittée parce que mes grand-parents veillaient trop sur elle ?

Ma mère aurait-elle choisi le 1er venu et se serait mariée avec mon père par dépit suite à son traumatisme d’avoir perdu son petit ami mort dans un accident. Mon père n’était pas très intéressé par ma mère, pourtant il s’est marié avec elle. Il ne voulait pas avoir d’enfant, pourtant je suis née.

Je suis venue au monde avec dans la famille, un premier cadavre dans le placard, le petit ami précédent décédé.

Mon père désintéressé au départ mais ayant changé d’avis, ayant donc des devoirs envers sa fille unique, est-il incapable depuis le début d’assumer et de fournir à son enfant sécurité, sécurité psychologique et affective tout au long de sa vie ? Même question pour ma mère puisque je ne suis pas née de son 1er amour ? De quel arrangement s’agissait-il entre mes 2 parents pour qu’ils aient manqué de protection à mon égard pendant mon enfance et encore aujourd’hui, pour m’avoir confiée à 2 familles ignobles maltraitantes ? Qui peut croire qu’ils n’ont rien vu, rien remarqué dans mon comportement d’enfant à l’époque ?

Mes parents ont toujours fait en sorte que je me sente « le vilain petit canard », ou d’autres fois une étrangère, soit par des non dits, soit par des paroles, soit par des actes. Je me souviens d’une après-midi où ma mère, lorsque j’avais 7 ans, me giflait à répétition pendant longtemps parce que je ne répondais pas à une question en me répétant « pourquoi tu ne me réponds pas ? ». Et toi maman, pourquoi donc tu giflais-tu ta petite fille de 7 ans alors que je n’ai pas souvenir que j’ai fait de grosses bêtises pour mériter cela, même pendant toute mon enfance.

Pendant une grande partie de mon enfance et adolescence, j’ai vécu avec la peur au ventre, des angoisses, des cauchemars, des professeurs disaient de moi que j’étais une enfant « effacée », qu’on aurait pu mettre une photo sur la table d’école à ma place, que ç’aurait été la même chose… Ces professeurs n’ont pas cherché à savoir ce que cela cachait. Avec le recul, je peux dire que je ne voulais pas exister mais être effacée par peur puisque je n’étais pas protégée, c’était ma façon de me protéger moi-même.

A 14 ans, je fuguais à plusieurs centaines de km de chez moi. Que feriez-vous si votre enfant avait fugué ? Iriez-vous le chercher une fois le lieu trouvé ou lui diriez-vous de rentrer tout seul ? J’ai dû rentrer chez moi toute seule. Mon père a quand même daigné venir me chercher jusque la gare de sa petite ville.

A 16 ans, mon père me traitait de pute pour la raison suivante : j’avais été violé par mon bourreau…

A 18 ans, je faisais savoir à mon père que je voulais déposer plainte contre mon agresseur. Celui-ci me déconseilla de le faire et il a trouvé les mots pour me convaincre d’abandonner.

Le « vilain petit canard » que j’étais n’a pas beaucoup été aidé par ses parents. Mes études, tout de suite après le bac, je suis partie de chez mes parents, avec une bourse, un boulot et une chambre louée. J’ai dû faire quelques retours. La vie avec mes parents m’étaient devenue vite encore plus insupportable. J’ai travaillé pendant toutes mes études, comme je pouvais, jusqu’à ce que je n’arrive plus rien à gérer à 25 ans, hospitalisée et sortie du déni des crimes sexuels que j’avais subis.

Cette période de multiples hospitalisations sur environ 4 ans, j’ai vu mes parents acheter le studio que je louais et j’ai dû continuer de payer un loyer, le même, en passant par agence. Ce qui signifie que j’ai payé une partie de leur appartement acheté. Comme j’étais en très mauvais état avec forte dépression réactionnelle et anxiétés, je n’étais pas souvent en capacité de faire mes propres courses ni me faire à manger. Mes parents ne m’offraient pas le gîte et le couvert, je devais payer mes repas qui étaient écrits par mon père sur un calendrier en carton dans leur « chambre d’ami » qui n’était rien d’autre qu’une pièce en bazars et sale – déjà à l’époque. Le prix à payer était de 3€ par repas que je devais payer en fin de mois. J’avais de très maigres revenus.

Vers 2003 – 2004, je ne supportais plus cet appartement, ni la proximité malsaine de mes parents qui me faisaient payer alors je squattais un lieu à l’autre bout de la région pendant des mois, le temps de trouver autre chose et de me reconstruire un peu pour retrouver des forces. J’étais en pleine procédure judiciaire contre mon bourreau pédocriminel et thérapies analytiques, extrêmement difficiles à vivre bien que nécessaires pour moi. Mes parents n’ont pas trouvé mieux que de m’abandonner pendant 5 ans jusqu’au 1er procès en 2009. Malgré les non dits, je crois qu’ils n’avaient pas apprécié que je parte, ni la thérapie familiale, ni les lettres officielles d’une assistante sociale d’hôpital pour me protéger, ni d’autres choses probablement. Ils ont estimé ne pas être d’accord donc ils étaient en conflit. Il ne fallait plus qu’ils me côtoient ni qu’ils prennent de mes nouvelles ni qu’ils donnent signe de vie. J’étais devenue pire que le vilain petit canard… pourtant, je n’ai pas été toxico, ni voleuse, ni délinquante, ni criminelle. J’étais une survivante de crimes… J’étais bannie de mes parents et de ma famille élargie.

En 2009, premier procès aux assises contre mon agresseur où nous nous retrouvons tous, mes amis, mes soutiens, mes parents convoqués, mon bourreau aussi avec sa famille et ex famille.

La présidente du tribunal avait hésité à poursuivre mes parents pour négligence envers enfants. Elle ne l’a pas fait et je pense comprendre ses raisons. Cela m’avait permis de « pardonner » à mes parents, cela leur avait permis à eux de tenter de se racheter, une seconde chance pour réparer. Quel choc quelques mois après lorsque je les ai entendu s’exprimer : ce n’était pas leur faute, ils n’avaient rien fait, ce n’était pas juste, on les culpabilisait à tort. Ils ont eu le même discours jusque 2014 lorsque je les ai côtoyés et même aidés pour diverses tâches. Leur discours aujourd’hui n’a pas changé. Je suis pour eux, la fille trop compliquée : « c’est toujours compliquée avec elle ». Même après plus de 6 ans sans se voir ni se lire ni s’entendre. Souffrir encore par leur absence, leur déni, leur rejet, leurs dysfonctionnements. A chaque fois qu’ils réapparaissent, comme ces derniers jours par intermédiaire médical, c’est choc sur choc, une souffrance supplémentaire à gérer, à lutter pour ne pas replonger ni risquer une autre hospitalisation ni des médicaments pour atténuer les douleurs psychiques et physiques, lutter contre des symptômes réactionnels envahissants… La conclusion restent toujours la même malheureusement : je souffre mais je souffre moins sans eux qu’avec eux.

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Survivor du Neuf Cinq

Survivor du Neuf Cinq

Petits qui grandissent dans des cages à lapins

Black Blanc Beur sans racisme

Les adultes, ça nous prend en otage

T’apprends à l’école avec la fumette

Tu passes au collège avec la bouteille

Droit de cuissage d’un tonton, d’un voisin au passage

Tu comprends pas, t’obéis dégoûté

T’étouffes tes cris dans ta chambre les volets fermés

Où est passé mon chemin de la liberté ?

Le lycée tu le vis déprimé

Travaille pas sans concentration

Pas de concentration sans compréhension

Pas de compréhension sans écoute

Tu fais ton rebelle à l’infirmerie

Jamais à l’heure pour faire chier

Tu croises un miracle pour te convaincre

Tu révises et tu fêtes ton bac

C’est peut-être ton chemin de la liberté ?

Tu entres à la fac tu crois que c’est le Graal

Recalé en droit, étudiant saltimbanque

Sexualité débridée / Abstinence mention très bien

Félicitations du jury chichon et vodka

Tu te crois libéré et léger

Tu joues, tu crées avec tes faux amis

Oublié d’où tu viens tu finis à genoux

T’es plus rien dans l’oubli de ton déni

Personne te comprend ton passé resurgit

Pas le choix c’est HP en TS

Camisole chimique pour te maintenir dans le déni

Tu découvres l’anormal, l’animal, les sans couilles, la Justice

Les traitres, L’impunité des pédo c’est…

10 ans de combat pour refaire surface

Ton bourreau 7 mois de prison finit acquitté

Et te poursuit pour te faire payer

Lutter rester en vie c’est le prix de ta liberté

Mauvais endroit mauvais moment

Pour payer, ça t’a payé !

40 ans dans les dents

Pas encore stable

Tu jettes tes séquelles sur la table

Insomnies, phobies, trop de sensibilité

Tes angoisses te rattrapent

Tu voudrais changer… pour trouver ta liberté !

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Broken

You need to force me to think like you
Your distract life can’t be to the difference open
I’m broken
If you don’t want to see

There’s no comprehension
But I loved and since the beginning believed you
You’re broken
If you considere me in a bad way

How can I meet your hart
To understand me
How can I respect you
If you can’t protect me ?

Don’t blame me, don’t park me
There’s no many question from you
If you lose you
All will be broken

There’s in your head to many confusion
You hurt me all day in my skin
We’re all broken
You don’t hear our solutions

Without open hart like you are

The last way will be death

With just a dark celebration

In blood without resurection

Tic tak tic tak

No force any more to fight

No force of waiting for you

Justify in what I believe

Open the door of my prison

Give me the key

I’m fed up

I know what to do

Portrait of Galileo Galilei by Justus Susterma...

Portrait of Galileo Galilei by Justus Sustermans painted in 1636. (Photo credit: Wikipedia)

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Etude ACE : impact de votre traumatisme dans l’enfance

« ACE est l’acronyme en anglais de « Adverse Childhood Experiences » qui est traduit par l’ACE Study par « les expériences négatives de l’enfance ». Le but de l’ACE Study a été d’étudier les effets cumulatifs à long terme de traumatismes dans l’enfance et des dysfonctionnements dans la famille sur la santé et la qualité de la vie à l’âge adulte. »

Pour faire le test et voir l’impact de votre traumatisme dans l’enfance, veuillez aller sur le site de l’AIVI.

En ce qui me concerne, j’ai répondu oui à quatre question, ce qui me fait un score de 4, le score pouvant aller de 0 à 10.

L’augmentation des scores ACE augmente le risque de certaines maladies, de problèmes sociaux et émotionnels.

Petit tour d’horizon avec un score de 4, pas très réjouissant :

– Pourcentage avec des antécédents de dépression chronique : entre 50 et 60% chez les femmes, 35% chez les hommes

– Taux de prescription d’antidépresseurs pour 100 personnes par an approximativement 50 ans plus tard : 95%

– Risque de perpétrer de la violence domestique : 6% chez les femmes, 10% chez les hommes

– Prévalence de la maladie du foie (hépatite / jaunisse) : 11%

– Risque de tabagisme à l’âge adulte : 13%

– Pourcentage de déclarations de viol (maltraitance infantile à la base d’être violé plus tard) : 32%

– Pourcentage de tentatives de suicide : 19%

– Prévalence de la diminution de la performance au travail : 14% d’absentéisme, 22% sérieux problèmes financiers, 18% sérieux problèmes de performance au travail

– Pourcentage de personnes à problèmes Broncho-pneumopathie Chronique obstructive : 17%

Panneau A19 signalant un risque de chute de pi...

Panneau A19 signalant un risque de chute de pierres (France) (Photo credit: Wikipedia)

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L’origine de la tolérance de la pédophilie en France

C’est en pleine période de la réapparition de mes séquelles, une sorte de période anniversaire de crimes sexuels subis à mon adolescence, pendant l’automne notamment, que je ne peux m’empêcher de me poser des questions : « mais comment en est-on arrivé là en France ? ».

Il est difficile de supporter les souffrances dûes aux angoisses et aux réapparitions de souvenirs sans se poser des questions, sans mettre des mots sur ces douleurs insoutenables qui m’accompagnent chaque jour ces temps-ci, avec des troubles « secondaires » comme l’hypervigilence, les flashs, les attaques de panique, la tristesse, la colère, les troubles du comportement alimentaire, l’agoraphobie, les troubles de concentration, anxiété quasi permanente. Cela fait beaucoup à gérer. Aussi, je ressens le besoin de comprendre qu’est-ce qui fait que je me retrouve survivante de crimes sexuels, comme beaucoup d’autres personnes – plus de 2 millions de personnes en France (sondage AIVI – Axa 2008, le premier réalisé en France).

Pour donner une image de ce que je vis : imaginez un grand brûlé dont les brulures restent encore à vif et qu’il doive malgré cela vivre comme tout le monde.

Il a suffit que je fasse une recherche sur internet avec le terme « apologie de la pédophilie » pour avoir déjà beaucoup de noms de personnes, d’articles, de références pour confirmer qu’il y a vraiment un problème de taille, et pas seulement en France.

Dans l’article traitant de l’apologie de la pédophilie de Wikipédia, vous y trouverez dans la partie « France » :

– des écrivains,

– des maisons d’édition,

– un centre universitaire,

– une personnalité politique,

– des revues,

– une radio,

– des philosophes,

– des grands journaux,

– des poètes,

– des ministres,

– un parti politique, puis un autre,

Puis en allant de liens en liens, je remarque au passage que des pédophiles, en bons manipulateurs pervers, sont capables d’avoir fait une carrière dans suffisamment de journaux, télévisions, livres, avec des amis très proches du pouvoir, sinon au sein même du gouvernement, peuvent à la fois reconnaître publiquement, même encore aujourd’hui, qu’ils sont pédophiles et qu’ils préfèrent les vierges si possible, qu’ils ne se sentent toujours pas adultes même à l’âge de la retraite, tout en étant toujours pas inquiété, ni poursuivis, ni condamnés, donc pas d’enquête sur eux, sauf peut-être des Renseignements Généraux (?). Autrement dit, les aveux publics de pédophiles protégés restent dans l’impunité.

On peut se demander : « Mais comment est-ce possible ? ». Et c’est en continuant le surf de liens en liens sur internet, que je trouve à mon sens, l’origine de ce passage à la tolérance, dont je suis finalement l’une des nombreuses victimes survivantes. Il s’agit d’une vidéo, un reportage sur un chercheur et pédophile Alfred Kinsey que les pédophiles prennent comme référence pour justifier leurs crimes sur les enfants. Cette vidéo – très dure à regarder – révèle que ce chercheur a été financé par Rockefeller, qu’il a truqué ses recherches et qu’au final, ses « recherches scientifiques » n’étaient qu’un prétexte pour pouvoir à la fois commettre des crimes sur des enfants, mentir, et inciter d’autres adultes à abuser d’enfants, même en bas âge.

EDIT concernant la vidéo ci-dessus :

« Problèmes concernant des sources » (source Wikipedia) :

Des critiques portent également sur la façon dont Kinsey a recueilli les témoignages portant sur la sexualité infantile. Les tables 31-34 de son premier rapport, étaient présentées comme une synthèse de plusieurs témoignages. Elles établissaient, d’après le rapport, l’observation d’orgasmes prépubères. Des critiques ont été formulées concernant la façon dont ces phénomènes avaient été observés, certains craignant, au regard des témoignages recueillis, que les enfants aient subi des sévices21. À la suite de ces critiques, le « Kinsey Institute for Research in Sex, Gender, and Reproduction », a reconnu, en 1995, que Kinsey, concernant ce passage sur l’orgasme prépubère, avait en fait retranscrit le témoignage d’une seule personne20,33,34, qui rendait compte à Kinsey de son expérience35. Les « observations » de cette personne concernait des mineurs de 2 mois à 15 ans. Alfred Kinsey a ensuite présenté ces « données », dans les tables à 31-34 de son rapport, comme des études scientifiques émanant de plusieurs témoins20,21,33.

Je ne peux pas croire qu’une propagande financée par Rockfeller, si jamais telle était le cas, n’ait pas pu arriver jusqu’en France. Au moins d’abord chez les pédophiles de l’intelligentsia française déjà pratiquant les crimes sexuels, leur but étant de faire du prosélytisme avec l’apologie de la pédophilie pour « contaminer » d’autres adultes susceptibles de devenir comme eux, puis de se fournir en nouvelles « chair fraîches »…

Autrement dit, en 1986, année à laquelle le désastre a commencé pour moi, il est fort possible que mon bourreau ait pu lire des articles parus dans la grande presse nationale française dans les années 70 et 80. En 1975, une émission de grande écoute « Apostrophes » de Bernard Pivot donne la possibilité à un pédophile écrivain – de journaux intimes – connu de parler de son livre qui décrit des viols. Cette époque était encore dans l’apologie de la pédophilie depuis la révolution sexuelle de 1968. Si on se réfère à l’article « apologie de la pédophilie » de Wikipédia, les débuts de l’apologie se situent à la fin des années 1960 et « un magazine qui soutient pédérastes et pédophiles » a pu exister en France de 1986 à 1993.

En tant que survivante, je suis en droit :

– de demander des explications sur le choix des médias et des gouvernements de l’impunité des pédophiles

– de demander des excuses publiques de l’Etat et des médias d’avoir participé à la « fabrication » de survivants comme moi car ils sont complices de la perpétrations de crimes sexuels sur les enfants

– de demander aux gouvernements de prendre toutes les mesures nécessaires pour que tous les pédophiles, jeunes, vieux, intellectuels ou pas, protégés ou pas, riches ou non, soient inculpés et enfin reconnus comme des bourreaux criminels et traités comme tels

– de demander que les écrivains faisant l’apologie de la pédophilie fasse l’objet de sanctions, car il n’est pas acceptable de laisser se répandre ce fléau, tout comme à travers les images

– de demander que tous les survivants soient respectés et soutenus dans toutes leurs démarches, besoins, qu’ils peuvent avoir du mal à assumer vu que les souffrances que cela engendre ont pour conséquences de sérieuses difficultés dans la vie entière.

– de demander la création d’un institut spécialisé concernant tous les aspects sur les survivants d’incestes et de pédophilie, regroupant les recherches scientifiques, les enquêtes, les soins, les formations aux professionnels de tous les milieux et en priorité pour les institutions, un pôle justice spécialisée, un pôle sur les loi à améliorer, et tout ce qui peut nous permettre à toutes et tous survivants de mieux vivre.

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Amnésie, divine amnésie

Mon amnésie partielle…

C’est un épisode de stress intense il y a quelques jours qui a fait ressurgir des angoisses et l’apparition d’une bribe de souvenir lorsque j’étais chez mon agresseur à 15 ans. Lorsqu’un souvenir précis est sur le point de revenir, avec des images, on ne se sent pas « dans son assiette », pas dans un état habituel. J’avais l’impression de tourner en rond chez moi, j’avais envie de pleurer sans y arriver, je ne savais pas ce qui se passait exactement et je cherchais à comprendre. Puis pendant le dîner une angoisse s’est vite transformée en début d’attaque de panique que j’ai réussie à identifier comme telle, et pu calmer avec un anxiolytique. Je communique par sms pour prévenir un ami, qui me demande si je sais pourquoi cette angoisse est apparue. J’ai répondu intérieurement : « oui, la lune ! ». [La nuit précédente c’était la pleine lune, je l’ai observée, j’avais remarqué comment elle éclairait la pièce de ma cuisine avec son rayon de lune.] C’est à ce moment précis que j’ai vu – comme si j’y étais encore : j’étais dans la chambre de mon agresseur qui dormait à côté de moi dans son lit, je ne pouvais pas dormir – comment le pourrais-je – et c’était une nuit éclairée par la pleine lune. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. Sa fille ainée dormait dans sa chambre à l’étage du dessus de la maison, chambre dans laquelle j’aurais dû dormir cette nuit là puisque nous la partagions. Il me semble que ça devait être la première fois que je restais dans la chambre d’un homme toute une nuit, ce que je souhaite à aucun enfant, aucun-e adolescent-e. Ce marquage terrible m’empêche de pouvoir dormir la nuit, en particulier lorsque je suis chez moi, très souvent lorsque je suis ailleurs.

Suite à ce souvenir revenu, moi et mon agresseur dans sa chambre, je me suis vue visiter le rez-de-chaussée de sa maison.

Inutile de préciser que cet épisode m’a beaucoup perturbée, m’a fait pleurer, peur et fait revenir quelques séquelles qui avaient presque complètement disparu, en tout cas, étaient suffisamment atténués depuis quelques mois.

Le retour d’un souvenir, d’une image a toujours été très douloureux, aussi bien psychiquement que physiquement à la tête et au corps, à des endroits précis et différents.

[Je constate ce soir en écrivant, que je n’ai pas accès aux souvenirs exacts avec les images de la chambre de la fille ainée, ni la chambre du fils, c’est extrêmement flou, ni aucun élément de ce qui s’est passé avant, comment, ce que mon agresseur m’a dit pour que je dorme dans sa chambre avec lui ce soir là, mais il me semble – sans pourtant en être sûre – que ce soir là il n’a pas abusé de moi. Pourtant, en y réfléchissant,  ce ne serait pas logique qu’il me fasse dormir avec lui sans qu’il ne m’ait rien fait subir]

Wikipedia :

Amnésie

L’amnésie (du grec Ἀμνησία) est une perte partielle ou totale de la mémoire. État pathologique permanent ou transitoire, congénital ou acquis, il peut être d’origine organique (résultant de lésions cérébrales comme une tumeur, le syndrome de Korsakoff, un traumatisme crânien, un épisode anoxique ou ischémique, une maladie neurologique, l’absorption de certains produits ou médicaments type drogues de soumission), fonctionnel (troubles psychologiques comme le stress post-traumatique, une maladie psychiatrique) ou considéré en psychanalyse comme un mécanisme de défense contre l’anxiété ou contre l’angoisse de souvenirs douloureux.

La neuropsychologie étudie les cas de ces lésions au cerveau et les conséquences qui en découlent sur la mémoire : perte de certaines capacités, alors que d’autres restent intactes.

  • Amnésie antérograde (= amnésie de fixation) : l’amnésie antérograde porte sur les faits postérieurs à l’accident ou à la maladie qui l’a provoquée. Le sujet est dans l’incapacité de former de nouveaux souvenirs, il oublie les événements au fur et à mesure de leur déroulement. La situation est comparable à un ordinateur dont le disque dur est capable de lire toutes les données qu’il contient mais dont le mécanisme d’écriture défectueux empêche tout nouvel enregistrement d’information. Du latin anterior, placé avant. Antonyme : amnésie rétrograde, qui correspond à la perte du souvenir des événements qui ont précédé le traumatisme.
  • Amnésie rétrograde (= amnésie d’évocation) : déficit du rappel d’informations acquises avant l’épisode pathologique. Contrairement à ce qu’en laisse suggérer le cinéma, elle n’est jamais totale (la période couverte peut-être plus ou moins longue). Dans le cas de démences, une amnésie progressive s’installe en suivant un gradient de Ribot : les souvenirs les plus anciens sont généralement les mieux conservés (voir Loi de Ribot).

Two nice graffiti made by a prisoner on a butt...

Two nice graffiti made by a prisoner on a buttress of the Fontevraud Abbey, then inside the prison. A rich man, perhaps as rich as the prisoner wanted to be, and a pansy, the prisoner’s companion (pensée, in French, for pansy or thoughts). Fontrevraud-l’Abbaye, Maine-et-Loire, France. (Photo credit: Wikipedia)

(*) Amnésie, divine amnésie est tiré d’une chanson de Lou Saintagne

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Entre le verdict du 1er procès et la Cour d’Appel (procès numéro 2)

  • PROCÈS NUMÉRO UN :

Aux 5 questions qui ont été posées aux jurés : ils ont répondu oui (coupable).
L’avocat Général avait requis 10 à 12 ans de prison.
Les jurés ont décidé : 8 ans de prison ferme.

Donc enfin, la justice a reconnu que mon agresseur est coupable et que j’ai été victime.
Mon agresseur est en PRISON !!!

Maintenant il faut attendre 10 jours pour savoir s’il fait appel ou non…

J’ai encore du mal à réaliser complètement. Je me dis que les choses rentrent enfin dans l’ordre avec cette reconnaissance que j’ai bien été victime de viols de ce sale type.
Je ne suis pas euphorique non plus, mais plus légère oui.

Le lendemain du verdict, je me suis réveillée à 9h et je me suis dit : je me réveille je suis chez moi, mon agresseur lui s’est réveillé en prison. Et je me suis rendormie jusque 13h30.

Français : Intérieur de la prison de la Santé,...

Français : Intérieur de la prison de la Santé, Paris. (Photo credit: Wikipedia)

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Rfi : Maltraitance des enfants en France: la société est-elle capable de protéger les enfants?

7 milliards de voisins – 13/06/2013 – 2ème partie

(26:31)

Chaque jour, ce sont entre un et deux enfants meurent sous les coups de leur famille en France. Quelles sont les failles du système social, éducatif, et judiciaire pour protéger les enfants de leur famille ? Comment prévenir ces drames ? Comment protéger les enfants ?

Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm. Auteur de Les Oubliés, Enfants maltraités en France et par la France (Seuil, 2010). Organisatrice du colloque du vendredi 14 juin au Sénat. Son blog

Sylvain Barbier Saint Marie, vice-procureur responsable de la Section des mineurs – Parquet de Paris

Fabienne Quiriau, directrice de la CNAPE (Convention Nationale des Association de Protection de l’Enfance)


Reportage Alice Milot.

A lire:

La Démesure, soumise à la violence d’un père de Céline Raphaël (editions Max Milo)

Numéro gratuit d’urgence (24H/24 et 7j/7) enfance maltraitée en France: 119″

« Les enfants maltraités doivent-ils attendre que leurs parents déposent une plainte? » – L’EXPRESS

Par  (Express Yourself), publié le 01/02/2013 à 15:25, mis à jour à 15:25

Les médecins signalent-ils trop souvent lorsqu’ils sont face à un enfant qui présente des signes de maltraitance? C’est ce qui ressort d’un texte de l’Ordre des médecins de Paris, déplore Marie-Hélène Delteil, de l’association Collectif Inceste. Son coup de gueule.

« Les enfants maltraités doivent-ils attendre que leurs parents déposent une plainte? » – L’EXPRESS.