Le rôle de mes parents, leurs responsabilités

La négligence peut se définir comme un manquement au devoir de satisfaire aux besoins physiques et psychologiques fondamentaux d’un enfant. Il est souvent difficile de définir et de détecter la négligence. On pourrait citer comme exemples de négligence le fait de ne pas nourrir, vêtir ou loger convenablement un enfant; d’ignorer systématiquement ses besoins et ses problèmes, ou de ne pas lui offrir une surveillance adaptée à son niveau de développement. La négligence peut avoir, sur les enfants, plus d’effets dévastateurs que d’autres formes de mauvais traitement, parce qu’elle n’est pas détectée, dans bien des cas, et qu’elle fait partie du mode d’éducation des enfants5. Association Face à l’inceste

C’est par nécessité vitale que je reprends la plume sur mon Journal de Survivante aujourd’hui. J’ai besoin de poser par écrit les questions qui persistent à propos de mes parents depuis bien longtemps, depuis l’enfance.

Après 6 ans et demi sans nouvelle de mes parents depuis 2014, j’apprends par un cadre infirmier qui m’appelle le mercredi 6 janvier 2021 que mon père vient d’être opéré de la valve aortique suite à son problème cardiaque. 1er choc. J’apprends aussi que mon père l’a informé de troubles cognitifs de la maladie d’Alzheimer de ma mère. 2e choc. Puis qu’il envisage un placement de mes deux parents au moins le temps d’une convalescence de mon père après une semaine d’hospitalisation. Je lui suggère un suivi d’une assistante sociale pour qu’ils vivent moins mal et pour que ma mère puisse voir la lumière du jour dans son appartement – j’ai appris par intermédiaire que ceux-ci ne veulent pas faire les réparations de leurs volets cassés et fermés.

Hier samedi 9 janvier, mon père signait une décharge pour rentrer chez lui. Pour quelle raison alors qu’il existe des prises en charge pour lui et ma mère ? Pas raisonnable. Cette décision va avec ce qu’ils sont.

Encore une fois, j’ai eu un infime espoir, j’ai espéré que peut-être une opération importante et la peur de mourir de mon père juste avant ou après l’opération l’aurait fait réfléchir sur ses actes, ses paroles, ses comportements, sa façon d’être, mais pas du tout, au contraire.

Puisque selon lui, il ne faut pas qu’on s’occupe de moi aujourd’hui, il serait intéressant qu’il s’en explique, de façon à savoir qu’elles peuvent bien être les raisons pour abandonner à répétition sa fille unique depuis son enfance. Comme d’habitude. Lui qui a lui-même été abandonné, été en famille d’accueil dans laquelle il portait un autre prénom et un autre nom jusque sa majorité. Il sait ce que signifie l’abandon. Il l’a vécu dans sa chair. Il reproduit son abandon avec quelques différences à sa manière.

J’aimerais comprendre pourquoi mes parents ont choisi 2 familles maltraitantes de voisins pour me garder pendant qu’ils se réfugiaient dans leur travail en partant du lundi au samedi de 7h – 7h30 à 21h – 21h30 le soir depuis la maternelle jusque la fin du collège. 1ere famille pendant la maternelle avec des maltraitances physiques et psychologiques, la 2e pendant le collège avec agressions sexuelles, viols à répétition, manipulations, pressions psychologiques, terreurs puisque j’étais témoin de violences de la part de mon agresseur sur ses enfants en bas âge. Qu’ai-je donc bien pu faire pour ça ? Je mets l’accent sur ces 2 familles car elles ont été maltraitantes mais il n’empêche que j’ai aussi été gardé par un membre de ma famille qui habitait à proximité lorsque j’étais en primaire, et j’ai été aussi gardé et surveillé chez une ancienne secrétaire pendant le lycée. Où comment déléguer son rôle de parents à toutes les périodes de l’enfance de son unique enfant…

Mes chers parents, ces 2 personnes qui m’ont fait naître, désirée par ma mère mais pas par mon père, je l’ai appris d’une conversation avec lui par téléphone car à l’époque, dans les années 2004 à 2009 j’essayais de comprendre pourquoi toute cette souffrance en thérapie analytique puis en psychanalyse.

Dans la famille du côté de ma grand-mère maternelle, personne n’approuvait le couple, encore moins le mariage de mes parents. Ma mère a refusé à ma grand-mère de venir avec elle pour l’essayage de la robe. Le mariage s’est déroulé en très petit comité, très peu d’invités, beaucoup d’évités. Pour quelle raison ?

En remontant un peu dans le temps, mais il a fallu que j’attende l’âge de 42 ans pour l’apprendre, ma mère avait un amoureux avant de rencontrer mon père. Ils étaient ensemble à 17 ans, s’embrassaient partout dans la ville. Un jour le petit copain fit savoir à ma mère qu’il en avait assez de l’attendre (de l’attendre pour quoi ? Pour vivre ensemble avec émancipation ou pour des relations sexuelles ?) et il l’a quittée. Quelques jours plus tard, il se tuait en voiture en revenant de boîte de nuit. A l’époque la majorité était à 21 ans.

A 20 ans, ma mère perdait son père, âgé de 70 ans et a dû s’occuper des obsèques. Je suppose que ma grand-mère devait être en dépression.

Ma mère rencontrait mon père à 20 ans ou 21 ans dans une auto-école, son moniteur. Mariée à 21 ans, puis une fille, moi, à 25 ans, mon père 38 ans lorsque je suis née, 12 ans de différence entre eux. J’ai appris récemment que c’est surtout ma mère qui lui avait mis le grappin dessus, que mon père n’était pas intéressé, en tout cas pas au début. Cela signifierait-il donc que ma mère l’aurait manipulé pour arriver à ses fins, dans le but de fuir la maison familiale à tout prix, mais pour quelle raison ? La mort de son petit ami ? Le fait qu’il l’ait quittée parce que mes grand-parents veillaient trop sur elle ?

Ma mère aurait-elle choisi le 1er venu et se serait mariée avec mon père par dépit suite à son traumatisme d’avoir perdu son petit ami mort dans un accident. Mon père n’était pas très intéressé par ma mère, pourtant il s’est marié avec elle. Il ne voulait pas avoir d’enfant, pourtant je suis née.

Je suis venue au monde avec dans la famille, un premier cadavre dans le placard, le petit ami précédent décédé.

Mon père désintéressé au départ mais ayant changé d’avis, ayant donc des devoirs envers sa fille unique, est-il incapable depuis le début d’assumer et de fournir à son enfant sécurité, sécurité psychologique et affective tout au long de sa vie ? Même question pour ma mère puisque je ne suis pas née de son 1er amour ? De quel arrangement s’agissait-il entre mes 2 parents pour qu’ils aient manqué de protection à mon égard pendant mon enfance et encore aujourd’hui, pour m’avoir confiée à 2 familles ignobles maltraitantes ? Qui peut croire qu’ils n’ont rien vu, rien remarqué dans mon comportement d’enfant à l’époque ?

Mes parents ont toujours fait en sorte que je me sente « le vilain petit canard », ou d’autres fois une étrangère, soit par des non dits, soit par des paroles, soit par des actes. Je me souviens d’une après-midi où ma mère, lorsque j’avais 7 ans, me giflait à répétition pendant longtemps parce que je ne répondais pas à une question en me répétant « pourquoi tu ne me réponds pas ? ». Et toi maman, pourquoi donc tu giflais-tu ta petite fille de 7 ans alors que je n’ai pas souvenir que j’ai fait de grosses bêtises pour mériter cela, même pendant toute mon enfance.

Pendant une grande partie de mon enfance et adolescence, j’ai vécu avec la peur au ventre, des angoisses, des cauchemars, des professeurs disaient de moi que j’étais une enfant « effacée », qu’on aurait pu mettre une photo sur la table d’école à ma place, que ç’aurait été la même chose… Ces professeurs n’ont pas cherché à savoir ce que cela cachait. Avec le recul, je peux dire que je ne voulais pas exister mais être effacée par peur puisque je n’étais pas protégée, c’était ma façon de me protéger moi-même.

A 14 ans, je fuguais à plusieurs centaines de km de chez moi. Que feriez-vous si votre enfant avait fugué ? Iriez-vous le chercher une fois le lieu trouvé ou lui diriez-vous de rentrer tout seul ? J’ai dû rentrer chez moi toute seule. Mon père a quand même daigné venir me chercher jusque la gare de sa petite ville.

A 16 ans, mon père me traitait de pute pour la raison suivante : j’avais été violé par mon bourreau…

A 18 ans, je faisais savoir à mon père que je voulais déposer plainte contre mon agresseur. Celui-ci me déconseilla de le faire et il a trouvé les mots pour me convaincre d’abandonner.

Le « vilain petit canard » que j’étais n’a pas beaucoup été aidé par ses parents. Mes études, tout de suite après le bac, je suis partie de chez mes parents, avec une bourse, un boulot et une chambre louée. J’ai dû faire quelques retours. La vie avec mes parents m’étaient devenue vite encore plus insupportable. J’ai travaillé pendant toutes mes études, comme je pouvais, jusqu’à ce que je n’arrive plus rien à gérer à 25 ans, hospitalisée et sortie du déni des crimes sexuels que j’avais subis.

Cette période de multiples hospitalisations sur environ 4 ans, j’ai vu mes parents acheter le studio que je louais et j’ai dû continuer de payer un loyer, le même, en passant par agence. Ce qui signifie que j’ai payé une partie de leur appartement acheté. Comme j’étais en très mauvais état avec forte dépression réactionnelle et anxiétés, je n’étais pas souvent en capacité de faire mes propres courses ni me faire à manger. Mes parents ne m’offraient pas le gîte et le couvert, je devais payer mes repas qui étaient écrits par mon père sur un calendrier en carton dans leur « chambre d’ami » qui n’était rien d’autre qu’une pièce en bazars et sale – déjà à l’époque. Le prix à payer était de 3€ par repas que je devais payer en fin de mois. J’avais de très maigres revenus.

Vers 2003 – 2004, je ne supportais plus cet appartement, ni la proximité malsaine de mes parents qui me faisaient payer alors je squattais un lieu à l’autre bout de la région pendant des mois, le temps de trouver autre chose et de me reconstruire un peu pour retrouver des forces. J’étais en pleine procédure judiciaire contre mon bourreau pédocriminel et thérapies analytiques, extrêmement difficiles à vivre bien que nécessaires pour moi. Mes parents n’ont pas trouvé mieux que de m’abandonner pendant 5 ans jusqu’au 1er procès en 2009. Malgré les non dits, je crois qu’ils n’avaient pas apprécié que je parte, ni la thérapie familiale, ni les lettres officielles d’une assistante sociale d’hôpital pour me protéger, ni d’autres choses probablement. Ils ont estimé ne pas être d’accord donc ils étaient en conflit. Il ne fallait plus qu’ils me côtoient ni qu’ils prennent de mes nouvelles ni qu’ils donnent signe de vie. J’étais devenue pire que le vilain petit canard… pourtant, je n’ai pas été toxico, ni voleuse, ni délinquante, ni criminelle. J’étais une survivante de crimes… J’étais bannie de mes parents et de ma famille élargie.

En 2009, premier procès aux assises contre mon agresseur où nous nous retrouvons tous, mes amis, mes soutiens, mes parents convoqués, mon bourreau aussi avec sa famille et ex famille.

La présidente du tribunal avait hésité à poursuivre mes parents pour négligence envers enfants. Elle ne l’a pas fait et je pense comprendre ses raisons. Cela m’avait permis de « pardonner » à mes parents, cela leur avait permis à eux de tenter de se racheter, une seconde chance pour réparer. Quel choc quelques mois après lorsque je les ai entendu s’exprimer : ce n’était pas leur faute, ils n’avaient rien fait, ce n’était pas juste, on les culpabilisait à tort. Ils ont eu le même discours jusque 2014 lorsque je les ai côtoyés et même aidés pour diverses tâches. Leur discours aujourd’hui n’a pas changé. Je suis pour eux, la fille trop compliquée : « c’est toujours compliquée avec elle ». Même après plus de 6 ans sans se voir ni se lire ni s’entendre. Souffrir encore par leur absence, leur déni, leur rejet, leurs dysfonctionnements. A chaque fois qu’ils réapparaissent, comme ces derniers jours par intermédiaire médical, c’est choc sur choc, une souffrance supplémentaire à gérer, à lutter pour ne pas replonger ni risquer une autre hospitalisation ni des médicaments pour atténuer les douleurs psychiques et physiques, lutter contre des symptômes réactionnels envahissants… La conclusion restent toujours la même malheureusement : je souffre mais je souffre moins sans eux qu’avec eux.

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L’origine de la tolérance de la pédophilie en France

C’est en pleine période de la réapparition de mes séquelles, une sorte de période anniversaire de crimes sexuels subis à mon adolescence, pendant l’automne notamment, que je ne peux m’empêcher de me poser des questions : « mais comment en est-on arrivé là en France ? ».

Il est difficile de supporter les souffrances dûes aux angoisses et aux réapparitions de souvenirs sans se poser des questions, sans mettre des mots sur ces douleurs insoutenables qui m’accompagnent chaque jour ces temps-ci, avec des troubles « secondaires » comme l’hypervigilence, les flashs, les attaques de panique, la tristesse, la colère, les troubles du comportement alimentaire, l’agoraphobie, les troubles de concentration, anxiété quasi permanente. Cela fait beaucoup à gérer. Aussi, je ressens le besoin de comprendre qu’est-ce qui fait que je me retrouve survivante de crimes sexuels, comme beaucoup d’autres personnes – plus de 2 millions de personnes en France (sondage AIVI – Axa 2008, le premier réalisé en France).

Pour donner une image de ce que je vis : imaginez un grand brûlé dont les brulures restent encore à vif et qu’il doive malgré cela vivre comme tout le monde.

Il a suffit que je fasse une recherche sur internet avec le terme « apologie de la pédophilie » pour avoir déjà beaucoup de noms de personnes, d’articles, de références pour confirmer qu’il y a vraiment un problème de taille, et pas seulement en France.

Dans l’article traitant de l’apologie de la pédophilie de Wikipédia, vous y trouverez dans la partie « France » :

– des écrivains,

– des maisons d’édition,

– un centre universitaire,

– une personnalité politique,

– des revues,

– une radio,

– des philosophes,

– des grands journaux,

– des poètes,

– des ministres,

– un parti politique, puis un autre,

Puis en allant de liens en liens, je remarque au passage que des pédophiles, en bons manipulateurs pervers, sont capables d’avoir fait une carrière dans suffisamment de journaux, télévisions, livres, avec des amis très proches du pouvoir, sinon au sein même du gouvernement, peuvent à la fois reconnaître publiquement, même encore aujourd’hui, qu’ils sont pédophiles et qu’ils préfèrent les vierges si possible, qu’ils ne se sentent toujours pas adultes même à l’âge de la retraite, tout en étant toujours pas inquiété, ni poursuivis, ni condamnés, donc pas d’enquête sur eux, sauf peut-être des Renseignements Généraux (?). Autrement dit, les aveux publics de pédophiles protégés restent dans l’impunité.

On peut se demander : « Mais comment est-ce possible ? ». Et c’est en continuant le surf de liens en liens sur internet, que je trouve à mon sens, l’origine de ce passage à la tolérance, dont je suis finalement l’une des nombreuses victimes survivantes. Il s’agit d’une vidéo, un reportage sur un chercheur et pédophile Alfred Kinsey que les pédophiles prennent comme référence pour justifier leurs crimes sur les enfants. Cette vidéo – très dure à regarder – révèle que ce chercheur a été financé par Rockefeller, qu’il a truqué ses recherches et qu’au final, ses « recherches scientifiques » n’étaient qu’un prétexte pour pouvoir à la fois commettre des crimes sur des enfants, mentir, et inciter d’autres adultes à abuser d’enfants, même en bas âge.

EDIT concernant la vidéo ci-dessus :

« Problèmes concernant des sources » (source Wikipedia) :

Des critiques portent également sur la façon dont Kinsey a recueilli les témoignages portant sur la sexualité infantile. Les tables 31-34 de son premier rapport, étaient présentées comme une synthèse de plusieurs témoignages. Elles établissaient, d’après le rapport, l’observation d’orgasmes prépubères. Des critiques ont été formulées concernant la façon dont ces phénomènes avaient été observés, certains craignant, au regard des témoignages recueillis, que les enfants aient subi des sévices21. À la suite de ces critiques, le « Kinsey Institute for Research in Sex, Gender, and Reproduction », a reconnu, en 1995, que Kinsey, concernant ce passage sur l’orgasme prépubère, avait en fait retranscrit le témoignage d’une seule personne20,33,34, qui rendait compte à Kinsey de son expérience35. Les « observations » de cette personne concernait des mineurs de 2 mois à 15 ans. Alfred Kinsey a ensuite présenté ces « données », dans les tables à 31-34 de son rapport, comme des études scientifiques émanant de plusieurs témoins20,21,33.

Je ne peux pas croire qu’une propagande financée par Rockfeller, si jamais telle était le cas, n’ait pas pu arriver jusqu’en France. Au moins d’abord chez les pédophiles de l’intelligentsia française déjà pratiquant les crimes sexuels, leur but étant de faire du prosélytisme avec l’apologie de la pédophilie pour « contaminer » d’autres adultes susceptibles de devenir comme eux, puis de se fournir en nouvelles « chair fraîches »…

Autrement dit, en 1986, année à laquelle le désastre a commencé pour moi, il est fort possible que mon bourreau ait pu lire des articles parus dans la grande presse nationale française dans les années 70 et 80. En 1975, une émission de grande écoute « Apostrophes » de Bernard Pivot donne la possibilité à un pédophile écrivain – de journaux intimes – connu de parler de son livre qui décrit des viols. Cette époque était encore dans l’apologie de la pédophilie depuis la révolution sexuelle de 1968. Si on se réfère à l’article « apologie de la pédophilie » de Wikipédia, les débuts de l’apologie se situent à la fin des années 1960 et « un magazine qui soutient pédérastes et pédophiles » a pu exister en France de 1986 à 1993.

En tant que survivante, je suis en droit :

– de demander des explications sur le choix des médias et des gouvernements de l’impunité des pédophiles

– de demander des excuses publiques de l’Etat et des médias d’avoir participé à la « fabrication » de survivants comme moi car ils sont complices de la perpétrations de crimes sexuels sur les enfants

– de demander aux gouvernements de prendre toutes les mesures nécessaires pour que tous les pédophiles, jeunes, vieux, intellectuels ou pas, protégés ou pas, riches ou non, soient inculpés et enfin reconnus comme des bourreaux criminels et traités comme tels

– de demander que les écrivains faisant l’apologie de la pédophilie fasse l’objet de sanctions, car il n’est pas acceptable de laisser se répandre ce fléau, tout comme à travers les images

– de demander que tous les survivants soient respectés et soutenus dans toutes leurs démarches, besoins, qu’ils peuvent avoir du mal à assumer vu que les souffrances que cela engendre ont pour conséquences de sérieuses difficultés dans la vie entière.

– de demander la création d’un institut spécialisé concernant tous les aspects sur les survivants d’incestes et de pédophilie, regroupant les recherches scientifiques, les enquêtes, les soins, les formations aux professionnels de tous les milieux et en priorité pour les institutions, un pôle justice spécialisée, un pôle sur les loi à améliorer, et tout ce qui peut nous permettre à toutes et tous survivants de mieux vivre.

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Confrontation avec mon agresseur non reconnu comme un bourreau par la Justice

Deux fois, j’ai dû vivre une confrontation avec mon bourreau devant une juge.

Comment ça se passe ? D’abord lui a été entendu seul avec son avocat par la juge. Puis a eu lieu la confrontation. Lui était assis à droite, moi à gauche et à l’extrémité. Les chaises étaient disposé de telle façon que nous ne pouvions pas – ou presque pas – nous regarder lui et moi. De toute façon, mon corps ne pouvait pas le regarder, c’était juste impossible tellement je me sentais mal qu’il soit là.

Imaginez que vous avez l’obligation de vous retrouver dans la même pièce à nouveau avec votre bourreau, celui qui vous a détraqué, volé votre vie, votre enfance, celui qui est à l’origine de vos souffrances, vos angoisses, vos cauchemars, vos agoraphobies, enfin tous les troubles secondaires suites aux multiples viols sous emprise psychologique et « par personne ayant autorité », parce que lorsqu’on est enfant, on est facilement impressionnable par des adultes, facilement manipulable. Imaginez dans quel état on peut se sentir à côté de son bourreau. C’est un mélange de mal être, de peur, d’angoisse, de mal au ventre, d’envie de vomir, de partir en prenant les jambes à son cou, de hurler de douleur, de tension extrême, de sentir ses muscles raidis, d’avoir du mal à respirer, tellement mon corps avait mal et ne voulait pas de nouveau être en présence du bourreau. A cela s’ajoute la peur de n’être pas entendue, mal jugée, de dire des bêtises qui feront capoter toute la procédure – comme passer le bac puissance 10.

La juge a lu d’abord mes déclarations, elle m’a demandé si je confirmais. Ensuite elle m’a posé des questions. Ensuite elle a posé des questions à mon agresseur. Ensuite elle a demandé aux avocats s’ils avaient des questions à poser. Lors d’une confrontation, on n’est pas autorisé à se parler directement. On doit parler au juge uniquement. L’avocat de mon agresseur m’a posé une question, j’ai cru que c’était une question piège. La peur paralyse. Ensuite la juge nous a donné la retranscription des questions et réponses à signer. Puis nous sommes sortis de la pièce. J’ai cru que j’allais m’évanouir aux 2 confrontations…

Je me sentais extrêmement mal, ces 2 confrontations ont ravivé les troubles d’angoisses et d’insomnies, des flashs, j’ai mis plusieurs mois à m’en remettre à chaque fois. Cette épreuve est trop douloureuse et d’autres méthodes devraient exister afin de ne pas rouvrir les blessures. Ce genre de blessure est très difficile et très long à soigner. Il serait grand temps que la Justice française prenne réellement en compte les victimes, les respecte. Ce genre de traitement est inhumain. Et au fond, immoral. Car le soucis d’une société devrait être celui du bien-être des victimes afin qu’elles puissent se remettre autant que possible d’avoir subi l’équivalent de tortures d’êtres immondes, sans à avoir à se retrouver de nouveau dans la même pièce que son bourreau, surtout pour une justice qui n’existe presque jamais, à quoi ça sert ? Les survivants d’atrocités ne sont pas des masochistes.

Français : L'ancien bourreau (potence)

Français : L’ancien bourreau (potence) (Photo credit: Wikipedia)

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