L’éducation sexuelle à l’école, le nouveau miracle gouvernemental low-cost pour éradiquer les incestes et les viols des pedo sur les enfants en France

En pleine période de crises à répétition, d’inflation, de coupes budgétaires à gogo, notamment dans l’Éducation Nationale et la Santé, le gouvernement Macron a eu une nouvelle idée de communicant : l’éducation sexuelle à l’école dès le plus jeune âge.

Quelle chance de trouver des idées magiques et miraculeuse : avec quasiment zéro moyen et surtout du bénévolat, un génie est en train de faire disparaître le fléau de la pédocriminalité grâce à l’éducation sexuelle des enfants ! Dans le même temps, il éradique l’impunité générale des pédocriminels, il vide les prisons des pointeurs, diminue les dossiers des juges, il fait disparaître toutes les vidéos de pédo en ligne, il protège les enfants, notre sauveur !

Qui peut croire qu’une telle fable, l’éducation sexuelle des enfants, ne connaîtra pas de dérives ni de nouveaux traumatismes infligés à des enfants ? Combien de profs et d’intervenants ont reçu une formation d’expert en matière d’éducation sexuelle des enfants ? Avec quel moyen ? Quel budget ? Pour quelle raison éduquer des enfants à la sexualité alors que le contexte du pays est l’impunité des violeurs d’enfants, la prolifération des vidéos pédopornographiques et l’augmentation du nombre de pédo qui ne se cachent même plus ?

Le gouvernement Macron, en « éduquant » les enfants à la sexualité espère-t-il donner suffisamment de clefs aux enfants pour se protéger eux-mêmes ?

Comment peut-on créer des traumatismes chez les enfants de primaire avec des films « expliquant » les pratiques sexuelles dans le but soit-disant de les protéger contre les traumatismes des incestes ?

Une responsable d’un service jeunesse m’en a parlé après une séance de cours d’éducation sexuelle à des enfants de primaire, elle était très inquiète de ces cours et de les voir choqués, dégoutés, angoissés en venant lui parler.

Les gouvernements successifs Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron n’ont jamais eu de volonté politique de protection de l’enfance contre les prédateurs pédocriminels. Ils n’ont jamais pris en compte les travaux sérieux des experts, ni des associations. Jusqu’à présent, ils n’ont fait que créer quelques commissions, fait semblant de créer quelques lois. Mais dans les faits, aujourd’hui, ce sont 160.000 enfants victimes par an en France et l’impunité des pédocriminels et violeurs (le symbole de la protection des pédo en France en est selon moi le refus d’extradition de Polansky aux Etats-Unis pour viols sur mineur, parce que vous comprenez, il a fait des films).

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«Plus les violences sexuelles ont lieu tôt dans l’enfance, plus leurs conséquences peuvent être lourdes à l’âge adulte»

Après un tel drame, l’estime de soi est aussi en miettes «car les victimes ne se voient qu’à travers le regard de l’agresseur», précise Muriel Salmona. D’où des troubles anxieux, des troubles de la personnalité et des conduites à risques: «Les victimes vont par exemple se scarifier, multiplier les relations sexuelles, consommer de l’alcool ou se droguer, ou encore s’asseoir sur le rebord d’une fenêtre pour tenter de s’anesthésier émotionnellement», décrit le médecin. Avec des répercussions néfastes sur leur vie familiale, affective et professionnelle.
Des risques pour la santé à moyen et long terme
Des comportements qui vont avoir aussi une incidence sur la santé des victimes. A terme, les conduites addictives peuvent entraîner la survenue de cancers, de maladies auto-immunes, de problèmes pulmonaires ou de problèmes cardio-vasculaires. «Et l’état de stress extrême peut générer des problèmes de tension, des douleurs chroniques, des troubles musculosquelettiques, des troubles alimentaires et des pathologies psychiatriques», poursuit Muriel Salmona. (https://www.20minutes.fr/societe/1551423-20150301-plus-violences-sexuelles-lieu-tot-enfance-plus-consequences-peuvent-etre-lourdes-age-adulte)

Ayant été prise en charge très tardivement, après plus de 15 ans d’urgence, aujourd’hui encore je constate qu’il est difficile de rencontrer des thérapeutes ayant pu bénéficier d’une formation spécifique pour la prise en charge des survivants de viols dans l’enfance. Même si j’ai eu la chance de rencontrer une thérapeute au fait des séquelles de viols, ce qui m’a sauvée du pire, il n’en reste pas moins qu’il reste des séquelles au quotidien et dans tous les domaines de la vie. Sur une année, à plusieurs périodes, tout remonte à la surface comme un cyclone qui passe, me met à terre, puis s’en va. Difficile de vivre une vie normale et régulière toute l’année. Ce qui n’empêche pas bien sûr de vivre d’autres moments qui valent la peine d’être vécus. Parfois cet arrière-fond disparaît, je n’y pense plus, mais cela ne dure pas longtemps, énormément de choses dans ma vie me rappelle d’où je viens et ce que j’ai subi. Vivre avec… Pas le choix. Et essayer autant que possible de profiter de la vie, sans salopard de préférence. Les séquelles sont toujours là, ma thérapie m’a appris à faire en sorte que cela prenne le moins de place possible dans mon quotidien. Cela ne marche pas tous les jours mais globalement ma vie est plus supportable qu’avant, même avec ces putains de séquelles. On n’oublie jamais, on vit avec. Je ne crois pas aux solutions miraculeuses, ni aux guérisons. Qui dit guérison dit maladie. Mais survivre à de multiples viols, ce n’est pas une maladie, il y a des conséquences, des séquelles.

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Le témoignage glaçant d’Angélique Cauchy, «violée près de 400 fois» par son entraîneur de tennis

Les juges d’instruction et les Présidents de Cour d’appel sont-ils enfin capables de sortir du déni, de la culture du viol et d’entendre que des mineurs peuvent en effet être victimes de prédateurs sexuels infligeant 400 viols sur plusieurs années ? Sont-ils enfin capables dans les tribunaux de cesser de négocier à la baisse le nombre de viols et leur fréquence pour que cela leur paraisse plus « vrai », plus « crédible » parce que leur cerveau est incapable d’entendre ? En ce qui me concerne, je l’ai vécu cette horreur. Alors messieurs-dames les magistrats, vos oreilles sont peut-être trop chastes, mais c’est nous qui avons subi cela ! Merci au Parisien d’avoir enfin fait l’effort d’entendre le témoignage d’une survivante, celui d’Angélique Cauchy.

Un silence si bruyant d’Emmanuelle Béart

L’emprise des prédateurs sexuels est telle que cela peut durer pendant des années, les viols peuvent se produire plusieurs fois par semaine comme cela a été le cas me concernant pendant 4 ans. Les femmes et les hommes de la « Justice » peuvent vous demander de diminuer le nombre de viols ou la fréquence pour que cela leur paraisse plus crédible à leurs yeux. Quelqu’un avait demandé à mon avocat de négocier avec moi à la baisse le nombre de viols et la fréquence. Afin d’avoir une chance d’être crue par des gens ignare en la matière, et pour espérer voire mon agresseur être condamné, pour être sûre qu’il ne recommence pas au moins quelques temps pendant sa peine de prison, il a fallu donc que je mente sur le nombre de viols et la fréquence. Pourtant le plus souvent, cela se passait 3 fois par semaine pendant plus de 4 ans. Nous sommes depuis des années de plus en plus nombreuses et nombreux à parler puisqu’on nous l’autorise / demande. Et maintenant ? Les gouvernements français successifs vont-ils enfin avoir la volonté politique de condamner tous les bourreaux d’enfants ? Quand est-ce que l’impunité des pédocriminels cessera en France ?

Merci à Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova, aux survivant et survivantes pour leurs témoignages

Replay M6 : https://www.6play.fr/un-silence-si-bruyant-p_24535

Question : pourquoi toutes les victimes ne pourraient-elles pas être indemnisées pour leur réhabilitation sociale puisque nous payons le prix fort depuis l’enfance ? Pourquoi des criminels (y compris des pédocriminels) ont pu être indemnisés avec de fortes sommes d’argent ? Et si toutes les victimes étaient indemnisées en compensation de toute cette impunité ambiante et réelle des pédocriminels en France ?

Liste des séquelles après avoir subi des viols dans l’enfance

1.Peur d’être seule dans le noir, de dormir seule. // Cauchemars (surtout de viol, de poursuite, de menace, d’être prisonnière, de sang). // Terreurs nocturnes.

2.Sensibilité en avalant et haut-le-cœur. // Répugner à avoir de l’eau sur le visage en prenant un bain ou en nageant (sensation de suffoquer).

3. Image du corps mauvaise ou déformée. // Être privée, pas en phase ou échec de prendre en compte les signaux corporels ou de prendre soin du corps. // Tricher sur la taille du corps pour éviter l’attention sexuelle. // Propreté compulsive, y compris des bains brûlants, ou bien, inattention totale à l’apparence ou à l’hygiène.

4. Somatisation, troubles liés au stress : problèmes gastro-intestinaux, troubles gynécologiques (y compris des infections vaginales spontanées) ; maux de tête ; arthrite / douleurs articulaires ; fibromyalgie ; terreurs. // Aversion envers les docteurs (surtout les gynécologues et dentistes).

5. Port de beaucoup de vêtements, même en été. // Vêtements ressemblant à des sacs. // N’ôte pas ses vêtements même quand c’est normal de le faire (en nageant, en prenant un bain, en dormant). // Demande d’une intimité extrême dans les toilettes ou la salle de bain.

6. Addictions. // Troubles alimentaires. // Abus d’alcool ou de drogue, ou abstinence totale. // Comportements compulsifs (y compris dans les affaires).

7. Auto-mutilation (se couper, se brûler, etc.) (on peut gérer la douleur physique) (c’est un mode de fonctionnement addictif). // Auto-destruction.

8. Phobies, panique, anxiété.

9. Besoin d’être invisible, parfaite, ou parfaitement mauvaise.

10. Idées suicidaires, tentatives, obsession (y compris « suicide passif »).

11. Dépression (parfois paralysante). // Pleurs apparemment sans cause. // Tristesse.

12. Problèmes avec la colère : incapacité de reconnaître, de posséder ou d’exprimer la colère // rage // peur de la rage (véritable ou imaginée) // colère constante // mauvaise cible à la colère, hostilité intense envers le genre complet ou le groupe ethnique (« race ») de l’auteur de l’abus.

13. Syndromes de Stress Post Traumatique, incluant le choc ou le renfermement en cas de crise ; l’engourdissement psychique. // Des syndromes « hystériques » : douleurs physiques, paralysie, engourdissement associés à certains souvenirs, émotions (comme la colère), ou situations (par exemple lors de relations sexuelles). // Voir aussi « Flashback » (remémorations), élément 26.

14. Contrôle rigide du processus de pensées. // Manque d’humour ou solennité extrême.

15. Pendant l’enfance, se cachait, se mettait dans des coins (comportement pour rechercher la sécurité). // En tant qu’adulte, nervosité à être regardée ou surprise. // Sentiment d’être surveillée. // Sursauts. // Hyper-vigilance.

16. Incapacité à faire confiance (faire confiance n’est pas sûr). // Confiance absolue qui se change en rage quand on est déçue. // Fait confiance sans discrimination.

17.Prend de hauts risques (« défier le destin »). // Incapacité de prendre des risques.

18. Problèmes de contrôle, de pouvoir, de territoire. // Peur de perdre le contrôle. // Comportements obsessionnels-compulsifs (tentatives de contrôler des choses qui n’ont pas d’importance, juste pour contrôler quelque chose). // Confusion pouvoir / sexe. (voir aussi numéro 27).

19. Culpabilité / honte / faible estime de soi / sentiment de n’avoir aucune valeur / haute estimation de petites faveurs de la part des autres

20. Schéma répétitif d’être une victime (se brimer soi-même après avoir été une victime des autres), en particulier sexuellement. // Pas la notion de son propre pouvoir ou droit de mettre des limites ou de dire « non ». // Schéma répétitif de relations avec des personnes plus âgées ou plus puissantes (débute à l’adolescence). // Ou bien un sens exagéré des droits. // Victime à nouveau par les autres (violence sexuelle adulte, y compris exploitation sexuelle par les patrons et les professionnels de l’« aide ».

21. Doit « produire » pour être aimée. // Sait et fait instinctivement ce dont les autres ont besoin ou désirent. // Relations = gros compromis.

22. Perturbations dans l’attachement. // Problèmes d’abandon. // Désir de relations sans séparation. // Évitement / peur de l’intimité.

23. Dissociation : amnésie de certaines périodes des jeunes années (surtout 1 à 12 ans), de certaines personnes ou de certains lieux. // Création de mondes ou d’identités imaginaires (y compris des femmes s’imaginant être des hommes, = pas victime). // Trouble de Dissociation de l’Identité (qu’on appelait Trouble de Personnalités Multiples).

24. Sentiment de porter un terrible secret. // Besoin de le dire / peur qu’il soit révélé. // Certitude que personne n’écouterait. // Est généralement réservée. // Se sent « marquée » (on peut voir un signe).

25. Se sent folle. // Se sent différente. // Se sent irréelle, et les autres réels, ou vice-versa. // Problèmes cognitifs.

26. Déni (pas de conscience de ce qui s’est passé). // Répression des souvenirs. // Faire semblant. // Minimiser (ce n’était pas si grave).

27. Problèmes sexuels : le sexe est « sale ». // Aversion d’être touchée. // Forte aversion (ou besoin) d’un acte sexuel particulier. // Se sent trahie par son propre corps. // Difficulté à intégrer sexualité et affectivité. // Confusion ou mélange de affection / sexe / domination / agression / violence. // Besoin de rechercher le pouvoir dans le domaine sexuel – qui est en fait mimé (abus sur soi-même, manipulation [principalement les femmes]). // Abus des autres [principalement les hommes]. // Séductrice compulsive ou asexuée compulsive. // Doit être agresseur sexuel, ou impossibilité de l’être. // Relations sexuelles impersonnelles, « très libres » avec des étrangers, en même temps qu’une impossibilité de relations sexuelles dans une relation intime (conflit entre le sexe et l’affection). // Prostituée, stripteaseuse, sexe symbole (Marilyn Monroe), actrice porno. // Mime des actes sexuels pour assouvir des besoins de colère ou de vengeance. // Addiction au sexe. // Évitement. // Blocage. // Pleure après l’orgasme. // Le flirt est ressenti comme une violation. // Sexualisation de toute relation significative. // Réponse érotique à l’abus ou à la colère, fantasme de domination / viol réel (qui procurent de la culpabilité et de la confusion). // Enceinte à l’adolescence. Note : l’homosexualité n’est pas une conséquence de l’inceste

28. De façon répétitive, des relations ambiguës ou intensément conflictuelles (l’abus est chose familière ; également, dans une vraie intimité, les problèmes risquent plus de ressurgir – dans des relations problématiques, l’attention est détournée du vrai problème de l’inceste). // Note : les partenaires des survivants souffrent souvent des conséquences des Syndromes Post-Inceste (surtout au niveau sexuel et des relations).

29. Évite les miroirs (relié à l’invisibilité et aux problèmes de honte et de faible estime de soi // image déformée de son visage ou de son corps // Trouble de Personnalité Dissociée).

30. Désir de changer de nom (pour se dé-associer d’avec l’auteur, ou pour prendre le contrôle est se nommant par soi-même).

31. Faible tolérance pour le bonheur. // Se retire activement / difficulté pour avoir confiance dans le bonheur (fragile).

32. Déteste faire des bruits (dans les relations sexuelles, en pleurant, en riant, ou d’autres fonctions corporelles). // Hyper-vigilance verbale (choisi ses mots avec soin). // Parle à voix basse, surtout quand on a besoin de l’entendre.

33. Vols (adulte). // Vols / met le feu (enfant).

34. Sensibilité à certaines nourritures, selon la texture (mayonnaise) ou l’aspect (hot-dog), qui rappellent au survivant l’abus ; ou des sons ou odeurs qui en rappellent l’auteur. // Aversion pour la viande, pour les aliments rouges.

35. Honnêteté compulsive ou malhonnêteté compulsive (mensonges).

  1. Hyper-vigilance en ce qui concerne l’abus des enfants ; ou incapacité de voir les abus sur les enfants ; ou évitement de toute attention ou évocation de l’abus des enfants. // Tendance à avoir des relations avec des auteurs d’inceste
  2. Troubles de la personnalité. // Maladies psychiatriques (NOTE : Le Syndrome PostInceste est souvent mal diagnostiqué et confondu avec ceux-ci)

Source : https://lemondeatraversunregard.org/2018/07/24/liste-de-consequences-de-linceste-sur-les-survivants/

De nombreuses associations et écrivains ou psychologues, victimologues ou non, dénoncent et avertissent aujourd’hui de ces phénomènes qui ne sont d’ailleurs pas l’apanage de femmes violées mais aussi de garçons abusés :
le syndrome de la bêtise, ladite nymphomanie (existant chez les enfants des deux sexes après avoir été initiés à se valoriser uniquement dans l’exploitation sexuelle), la difficulté de concentration (dite distraction chronique ou « paresse »), les phobies qui semblent « typiques de la faiblesse des femmes », les addictions au tabac, à l’alcool ou aux drogues, les états nostalgiques ou états dépressifs, la désorientation, l’incapacité de prendre des décisions, et la liste est encore longue : affections gastriques ou générales du système digestif, vertiges, évanouissements, les fameux maux de dos qui seraient toujours des excuses, comme les migraines, les états langoureux, les pleurs ou les rebellions « sans cause », les discours incohérents, l’ostracisme, le renfermement sur soi, les doutes constants, les états bipolaires ou les comportements borderline, le rejet temporaire de toute vie sexuelle, l’incapacité de s’accoupler avec une personne du sexe opposé, etc…

Source : https://tangakamanu.wordpress.com/journal-dun-survivant-clandestin-26/

La France : la culture du viol, du déni et de la domination

En regardant le reportage de Karl Zero (datant de 2010 diffusé à l’époque sur 13e Rue), je viens de prendre conscience pourquoi, encore aujourd’hui, j’ai tant de mal avec beaucoup de choses de la vie, le travail, les relations, l’argent, la nourriture, le sommeil, mon corps…

Ce n’est pas uniquement dû aux viols, le pouvoir de mon bourreau sur moi à l’époque, qui ont été dévastateurs, c’est aussi dû à tous les adultes qui n’ont pas voulu voir ce qui se passait, qui n’ont pas entendu ni cru lorsque j’ai parlé, le fait que je n’ai pas été entendue, ni crue, ni protégée. Ma grand-mère la première à qui j’avais parlé, mes parents, ma tante, mes professeurs… Aujourd’hui je me rends compte à quel point le fait d’être entendue, crue et protégée peut avoir des effets bénéfiques pour s’en sortir à l’âge adulte, ou au contraire peut nous empêcher de vivre, de faire notre vie comme quelqu’un qu.

Même avec une thérapie, un travail de fond pendant lequel j’en ai bavé, certes j’ai appris à avoir de l’estime de moi-même, suffisamment pour survivre, continuer de vivre (comme je peux à vrai dire). Mais il reste toujours quelque chose, une espèce d’enfermement, d’impossible, d’inatteignable même avec les années qui passent.

Être restée plus de 15 ans en urgence, sans soin, sans être entendue, ni crue, ni protégée, puis évidement avec l’acquittement de mon bourreau qui peut recommencer sur des mineures de 11 à 15 ans comme moi, cela a évidement des conséquences.

Et vivre dans mon pays, La France, avec une chape de plomb d’une lourdeur étouffante au quotidien, ce pays de la culture du viol dont il est sacrément difficile de se dépêtrer tellement elle est ancrée de façon systémique et liée aux pouvoirs de la République, aux instances de la Justice qui n’en est pas une.

Si en France, nos aïeux ont été capables de faire la chasse aux nazis et à certains collabos même longtemps après la fin de la Guerre, serons-nous capables un jour de faire la chasse aux pédocriminels et de leurs complices, de leurs protecteurs où qu’ils soient, y compris dans la Police et la Justice. Serons-nous capables de faire la chasse aux marchands et créateurs de vidéos pédocriminelles pour que tout ce « joli » monde finisse à minima traduit en justice et condamnés à des peines exemplaires dans un Tribunal Populaire ?

Sortons de la culture du viol et de la domination !

Et si les partis politiques, tous les partis politiques français, ouvraient leurs dossiers sur les affaires tenues au secret des consommateurs d’enfants ? Je sais qu’il y a des dossiers, il y a des noms. Il serait grand temps que tout cela sorte au grand jour.

Et si la France était enfin condamnée à indemniser tous les survivants d’inceste et de pédocriminalité afin que nous puissions toutes et tous être « réhabilités » socialement, afin de nous construire, pour palier tout ce que nous n’avons pas pu faire, pas pu vivre ni construire ?

Et si enfin tous les noms des pédocriminels étaient rendus publics afin que nous sachions où ils vivent dans le but de protéger les enfants de leur voisinage ?

Et si les medias TV, radio, journaux cessaient enfin d’inviter les pédocriminels notoires ? N’avons-nous pas le droit qu’ils se taisent à jamais ? Combien de temps allons-nous encore supporter les provocations médiatiques de ces fumiers consommateurs d’enfants mineurs qui bénéficient d’une impunité incompréhensible ?

Tous les survivants d’inceste et de pédocriminalité, nous sommes des dommages directs de cette France là :

Nous payons encore aujourd’hui les conséquences de ces criminels notoires et de leurs complices ! Nous sommes toujours dans un pays de la culture du viol, du déni et de la domination !

Que ce massacre cesse ! Que nous puissions toutes et tous, survivants, vivre correctement et dignement ! Combien de pédocriminels et leurs complices se sont enrichis en plus de prendre leur jouissance sur notre dos ? L’Etat français, le gouvernement français, la justice française sont complices depuis des décennies. Cela suffit !

#MeToo #MetooEnfant

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La France Pedoland 2023 : les juges s’en foutent

Des enfants violé-e-s à Toulon, en série, les juges ne réagissent même plus : vidéo d’un avocat qui n’en peut plus



Le président de la république France Pédoland et son gouvernement ne protègent pas les enfants de notre pays depuis des décennies. Pourquoi le feraient-ils après tout puisque les enfants ne votent pas, n'ont pas de fortune personnelle ni de pouvoir, ils ne se rebellent pas, ne descendent pas dans la rue pour manifester, ne cassent rien, ne se révoltent pas, ne militent pas, donc les élus s'en foutent, comme les juges des tribunaux lesquels de toute façon n'ont pas les moyens humains et financiers pour traiter sérieusement les "affaires" de pédocriminalité...

Les 10 ans du blog

Quelles avancées depuis ma 1ere plainte classée sans suite ? Depuis le non-lieu ? Depuis le 1er procès ? Le 2e ? Depuis l’ouverture de ce blog en 2013 ?

Malheureusement, nous partons de si loin, que le moindre petit progrès ou le moindre espoir d’une avancée majeure donne un quasi espoir, une impression de presque déjà victoire, d’un pas de géant, alors que des propositions de Loi deviennent vraiment n’importe quoi et finissent par donner envie de jeter des pop-corn sur son écran, voire pire.

Non seulement aucune avancée probante, vraiment marquante pour la protection de l’enfance, pour les enfants victimes de pédocriminalité d’aujourd’hui mais rien en matière d’imprescriptibilité, rien pour les adultes non plus anciennes victimes, rien pour les parents protecteurs et rien non plus pour la diminution des féminicides. Les gouvernements se succèdent, les rdv ratés aussi en matière de protection des victimes aussi bien enfants que femmes.

Ce qui a progressé, c’est la libération de la parole des victimes. Et les résistances en haut lieu semblent se fissurer.

A suivre…

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Retraite à 64 ans à 629€/mois en France pour les survivant-e-s de pédocriminels ?

J’ai fait un cauchemar la nuit dernière, que nous allions tous être obligés de prendre notre retraite à 64 ans, tous, y compris les travailleurs avec emplois à pénibilités, y compris les personnes plus fragiles, et nous les + de 10 millions de survivants de viols dans l’enfance. Je me suis vue dans ce cauchemar faire une simulation sur un site internet de calcul de retraite où je toucherais 629€ net de retraite à 64 ans ! Mais non, heureusement, c’était juste un cauchemar.

La promesse au réveil d’une vie meilleure et d’une prise en compte de toutes les victimes de viol avec un Président qui a compris, un gouvernement qui prend à bras le corps toutes les actions à mener pour prendre en compte durant toute leur vie toutes les victimes, avec des formations spécifiques dans toutes les institutions afin d’éradiquer définitivement toutes les maltraitances institutionnelles, avec des prises en charge spécifiques sur tout le territoire avec des moyens humains, financiers et matériel dans tous les corps de métier, une interdiction de l’industrie pédopornographique, une refonte de la justice, des condamnations des pédocriminels passant de 1 à 99%…

J’ai même rêvé que le Garde des Sceaux était en prison avec la 1ère Dame qui n’en est pas une (je parle uniquement du « statut » de 1ere dame qui n’a rien de légal), que le Président était sorti du déni en déclenchant des enquêtes et des jugements dans les tribunaux…

Revenons à la réalité dans notre pays la France surnommée « Pédoland ». Et avec raison.

2023. L’inflation. La guerre en Ukraine qui nous emmène vers une 3e guerre mondiale. Le détricotage de tous nos droits les uns après les autres. Les prix de l’énergie qui flambent. Et toujours rien pour protéger les enfants, ni les parents protecteurs des enfants victimes, rien non plus pour les victimes depuis l’enfance, rien à l’âge adulte non plus. Non, il faut survivre, continuer de survivre comme on peut, essayer d’éviter que les institutions nous volent notre argent, se battre pour essayer de le récupérer, essayer de garder des forces pour continuer de se battre, pour survivre avec ces putains de séquelles. Toute la vie. Et avec ces connards et ces connasses payés par nos/vos impôts au gouvernement, nous ne sommes vraiment pas aidés.

L’avenir s’annonce difficile, je préfèrerais me réveiller en me disant que tout cela n’était qu’un cauchemar. Mais la réalité est la suivante, en France, nous sommes gouvernés par des pervers qui ne veulent pas protéger les enfants, ni les victimes survivantes de pédocriminels.

Aujourd’hui j’ai trouvé la force de regarder le film documentaire de Karl Zéro « 1 sur 5 » que je recommande de voir pour celles et ceux qui ne l’auraient pas déjà vu : https://youtu.be/m2BcLFbu5IA

Il y a des jours où c’est assez dur de se dire qu’on aura jamais une vie « normale », pas de vie de famille, toujours en mode « survie » depuis l’enfance – survivre psychiquement et financièrement – que l’on vit dans un pays anxiogène créant les conditions parfaites pour vivre dans l’angoisse du lendemain, entre l’inflation, les violences et la guerre. Un avenir de pauvreté, de suicides, d’enfants qui souffrent et de vieux obligés de travailler pendant leur retraite jusqu’à la mort. Quelle est donc la vision du monde de nos « élus » pour nous détruire à ce point ?

Karl Zéro a raison : il nous faut un #MetooEnfants dans notre France Pédoland et en Europe. Il nous faut prendre le pouvoir à la place des incapables et des pervers, virer ceux à l’origine du mal et leur demander des comptes avec un Tribunal Populaire pour haute trahison, complicité de crimes sur mineurs.

Nous sommes des survivants

1 sur 5

#MetooEnfants

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J’ai testé pour vous… la servitude volontaire dans l’immobilier !

L’immobilier en tant qu’agent commercial immobilier est un secteur très attractif avec des honoraires qui semblent alléchants mais à quel prix ?

On dit agent commercial immobilier, ou conseiller immobilier, ou mandataire pour ne pas dire agent immobilier car la règlementation l’interdit (un agent immobilier a un diplôme et une carte pour exercer, un conseiller a seulement le droit d’exercer grâce à la carte d’un agent diplômé). Dans les enseignes à filleuls multiples niveaux, tu vas être amené à faire du MLM (marketing de réseau).

Vous me direz mais quel rapport avec le blog Journal de Survivante ? Justement. Mes expériences ne sont pas anodines, il s’agit de ma vie d’adulte, de mes aspirations, de mes questionnements, de mes analyses avec les séquelles d’ancienne victime d’un pédocriminel condamné puis acquitté « au bénéfice du doute sur l’auteur », les conséquences dans tous les aspects et domaines de ma vie. Cette expérience est aussi à contextualiser dans l’actualité économique de la France, dans la réalité de ce que vivent une partie des survivants d’inceste et de pédocriminalité devenus adultes au 21e siècle, ayant grandi dans ce que nous avons nommé l’apologie de la « pédophilie » autour des années 2000 me semble-t-il.

Au début, on est recruté par contact sur un réseau social où l’on voit passer régulièrement des publications incitatives et attractives de type « devenez indépendants », « choisissez vos horaires de travail », « vous serez rémunérés x% », « changez de métier », « ouvert aux débutants », « compatible avec une autre activité à temps partiel », « tu aimes les challenges ? », « tu veux sortir de ta zone de confort ? » avec de belles images de communication. Logique de recrutement et de management.

En ce qui me concerne, c’est en pleine période de pandémie de Covid que j’ai été attirée par ces messages. Je m’étais dit, au pire, si ça ne fonctionne pas, j’aurais appris beaucoup de nouvelles choses dans un domaine que je ne connais absolument pas, et au mieux je pourrai gagner des honoraires confortables.

Au tout début, on ne te dit pas ce que tu dois dépenser pour avoir le droit d’exercer, personne ne chiffre, personne n’annonce la couleur concrètement, ni le parrain/marraine, ni l’enseigne, ni en formation, à toi de faire tes recherches et calculs/déductions en fonction de tes moyens financiers et intellectuels :

  • l’inscription très souvent payante chez une enseigne (abonnement mensuel), à ce paiement mensuel il faut ajouter un fort pourcentage sur les ventes pour l’enseigne, les 98% selon certains ne sont pas toujours payés comme annoncés mais plus souvent à 60-70%
  • l’inscription au Tribunal de Commerce de ton domicile
  • l’inscription à une formation de quelques heures sous forme de vidéos avec QCM (hyper facile) et remise d’attestation à la fin qui permet de valider l’inscription dans l’enseigne qu’on a choisi
  • l’inscription à la Chambre de commerce qui va te donner une autorisation d’exercer avec la carte professionnelle du patron diplômé de l’enseigne que tu as choisi
  • une assurance RCP Responsabilité Civile Professionnelle et prévoir le supplément d’assistance juridique
  • les cartes de visite
  • les flyers
  • les panneaux à vendre et recherche de biens à vendre
  • les carnets de mandats
  • les objets publicitaires que tu vas offrir pour te faire connaître, aux vendeurs et aux acheteurs rencontrés
  • le mètre laser
  • la papèterie (prévoir un budget envois postaux)
  • un sac ou cartable pour emmener dossiers, laser etc
  • avoir un ordinateur, un smartphone avec abonnement, une imprimante, un appareil photo ou un tel faisant des photos de bonne qualité
  • avoir une voiture en dehors des grandes villes et/ou un abonnement pour les transports en commun
  • avoir un bon budget essence pour les déplacements fréquents pour faire des avis de valeur gratuits (oui oui !), des visites vendeurs, des visites acquéreurs
  • avoir des vêtements nickels pour être très présentable comme les tous commerciaux (c’est une évidence mais c’est aussi à compter dans le budget)
  • un abonnement à un logiciel d’annonces pour faire de la pige téléphonique
  • une réserve d’argent d’au moins 6 mois pour pouvoir payer son loyer/crédit, toutes les charges ainsi que ce qui figure ci-dessus
  • Beaucoup de temps, un investissement à 200%…

Tout cela c’est le minimum pour pouvoir exercer comme conseiller mandataire immobilier. Si tu as tout cela, quelle facilité de devenir mandataire. La liste est non exhaustive.

A cela, on peut ajouter beaucoup d’heures de travail pendant lesquelles tu n’es pas payé, du temps pour se former régulièrement, se mettre à jour. Et si tu as de la chance de tomber sur un bon parrain, tu seras accompagné du début à la fin pour ta 1ere vente, si tu as de la chance, car ce n’est pas du tout le cas de tous les nouveaux mandataires.

Au fur et à mesure, tu découvres la réalité du terrain, tu apprends un nouveau métier avec tous les efforts et la motivation du débutant content qui s’adapte prêt à faire des sacrifices, à passer l’éponge sur les 1eres déceptions, et toutes les embuches qui se présentent comme par exemple :

  • un parrain absent ou qui t’accompagne à moitié
  • absence d’équipe et solitude alors que vous êtes sensé être soutenu par le parrain/marraine donc pas de cohésion d’équipe y compris de collègues sur le même secteur (concurrence entre commerciaux de même enseigne lorsque celui-ci est surchargé)
  • Une concurrence qui peut être très rude avec les agences ET les très nombreuses différentes enseignes de mandataires immobiliers sur le marche
  • comme tu es indépendant, même avec l’aide d’une enseigne, c’est quand même toi qui prend tous les risques puisque tu signes et fais signer des contrats avec ton nom, donc cela t’engage en cas de procédure, quid de l’enseigne ?
  • en cas de litige, tu n’es pas soutenu par ton enseigne car les frais de justice/avocats coutent trop cher : « en cas de litige, on ne vous suit pas car il y a trop peu de chance de gagner »
  • une baisse de motivation face aux nombreuses contraintes et embuches
  • le risque de manque de confiance en soi car comment se sentir légitime lorsque pas ou peu accompagné ni pas assez formé alors qu’on signe des mandats dès le départ tout en étant grand débutant (et tout en faisant en sorte de ne pas le montrer aux clients)
  • tu dois t’occuper de tout dès le début même si tu n’as aucune connaissance juridique et si tu n’as pas de formation initiale dans l’immobilier : en résumé tu bidouilles en essayant de faire en sorte que personne ne s’aperçoive de rien le temps d’acquérir un peu d’expérience
  • un système d’emprise qui finit par t’obliger à recruter des filleuls pour gagner plus d’argent si toi-même tu as du mal à joindre les deux bouts, même si au départ tu ne le souhaitais pas (tout en ne le disant pas à tes filleuls sinon tu auras du mal à recruter). Tu finis par te rendre compte que toi-même quand tu fais des ventes, tu travailles dur pour que tes parrains sur plusieurs niveaux gagnent de l’argent grâce à tes efforts. C’est comme cela que des parrains ayant plusieurs centaines de filleuls ont pu continuer de toucher des bonnes commissions même pendant les confinements du Covid
  • si tu as un ou deux autres métiers en plus, le risque c’est de ne pas pouvoir répondre à toutes les sollicitations ou de ne pas pouvoir gérer tes mandats à plein temps si tes autres activités sont saisonnières
  • certains mandataires finissent par exprimer publiquement sur les réseaux sociaux leur propre servitude volontaire en y adhérant complètement : « contrairement aux agences, je suis disponible tous les jours de la semaine, pas de vacances, je m’adapte à vos horaires, je m’occupe de vous soir et week-ends compris selon vos emplois du temps »… alors certes, travailler sans jour de repos hebdomadaire, cela finit par payer, mais à quel prix ? N’y a-t-il pas des études scientifiques qui démontrent que le corps (et l’esprit) a besoin de 2 jours de repos par semaine consécutifs pour pouvoir récupérer de sa semaine et reprendre le travail en forme et bonne santé le lundi suivant ? Combien de semaines par an les mandataires partent en vacances ? « Tu sais monsieur X, ça marche fort pour lui, il n’arrête pas, mais il est vraiment épuisé… » Comment trouver tout cela normal ? Comment oublier nos ainés qui se sont battus pour leurs droits donc nos droits aussi ?
  • en cas de maladie, vous n’avez pas d’arrêt maladie. Vos dossiers, soit vous continuez de vous en occuper malgré tout donc pour guérir ça va être plus long, soit vous trouvez un collègue qui accepte de récupérer les dossiers et de prendre le temps d’en prendre connaissance mais les honoraires sont divisés par 2 en cas de vente. A cela, une phrase toute faite des enseignes de mandataires « mieux vaut 50% que rien du tout ». Un peu facile surtout avec une moyenne de 6 ventes par an par conseiller alors que l’enseigne récupère le % complet de toutes les ventes.
  • pas de médecine du travail
  • pas de salaire ni contrat de travail digne de ce nom avec une protection du droit du travail mais un contrat d’indépendant qui ressemble plutôt à une relation de subordination dans les faits et le vécu relationnel avec l’enseigne ou les enseignes rencontrées
  • pas de syndicat pour te défendre en cas de litige avec ton enseigne (mais une assistance juridique que tu payes tous les ans), d’où d’ailleurs beaucoup de turn over, soit des démissions, soit des changements d’enseigne car si ça ne marche pas avec X, on peut essayer avec Y puis Z
  • la culpabilisation et l’infantilisation : tu fais partie d’une famille (l’enseigne X) qui te dénigrera si tu te plains ou si tu démissionnes ou si tu changes d’enseigne pour voir ailleurs si l’herbe est plus verte (elle peut l’être sur certains aspects comme la formation ou la rémunération ou les perspectives d’évolution…) mais cela n’enlève rien aux frais engagés et aux risques que tu prends en ton nom sans être défendu par l’enseigne en cas de problème
  • le basculement vers un système d’ubérisation où tu perds tous tes droits et tu participes malgré toi à celle-ci. Les agences se plaignent de l’arrivée des mandataires – et pour cause – le système casse un peu plus les droits du travailleur. Et les mandataires eux-mêmes se plaignent du refus de collaboration en partage des agences et de l’arrivée des agences low coast… Les agents immobiliers diplômés au chômage se plaignent de ne plus trouver de CDI et de devoir changer d’emploi.

Ce système fait penser aux systèmes pyramidaux « Ponzi » où tu es obligé de recruter pour gagner de l’argent. Les enseignes de mandataires rémunèrent sur plusieurs niveaux en % sur les ventes des filleuls. Si tu vois que ton parrain ne part pas en vacances, c’est qu’il a besoin de plus de filleuls car les fins de mois sont encore trop justes pour pouvoir se le permettre (trop de concurrence sur le même secteur ou secteur désert ?). Donc au final, pour que lui puissent vivre confortablement de ses activités de conseiller immobilier et partir en vacances en famille, tu vas devoir vendre plus, et pour que toi tu puisses vivre de ton activité et payer tes frais, tu devras à ton tour recruter des filleuls parce que ce n’est pas avec 6 ventes par an en moyenne que tu pourras payer toutes tes charges, tes frais professionnels, tes impôts et un peu de vacances avec ta famille.

Vous me direz, oui mais il y en qui s’en sortent très bien. Oui, il y en a. Mais à quel prix ? Faire un chiffre d’affaire à 400000€ en travaillant 7/7 et 12h à 14h par jour. Un chiffre cité en exemple dans une agence et qui correspond à ce métier. Je respecte ceux qui choisissent ce type de vie. Mais je ne veux pas passer ma vie à ne vivre que immobilier, manger, boire, dormir immobilier, ne penser qu’à cela tous les jours et n’avoir que cela dans ma vie ainsi que mes conversations. Nous avons tous d’autres aspects : vie privée, hobbies, amis, famille… Cela vaut-il le coup ?

Passer sa vie au travail, pour avoir juste de quoi payer ses charges ou faire un gros chiffre d’affaire, a des conséquences. Les « work addicts » (addiction au travail) délaissent leur famille, amis, leurs enfants, leur santé mentale et physique.

Cela m’amène à faire un lien avec mon histoire familiale. Mes parents étaient addicts au travail. Le soir, ils rentraient à 21h30 pour dîner, ils ne parlaient que de leur travail, ils n’avaient rien d’autre à raconter, rien d’autre dans leur vie, à part moi, la famille et leurs voisins. Les conséquences peuvent être désastreuses. Ils m’ont confiée à un voisin qui s’est servi de moi aussi bien pour garder ses enfants gratuitement que comme objet sexuel pour remplacer sa femme… Mes parents trop occupés n’ont rien remarqué, ni l’emprise dans laquelle mon bourreau m’avait enfermée.

Parce que oui, l’emprise est un enfermement.

Pour revenir aux mandataires immobiliers, j’ai vu une mère d’une jeune fille se vanter avec fierté de rater le concours de sa fille en musique parce que sa semaine était bien trop remplie. Tout est fait dans ce système pour être pris dans un engrenage. La moindre vente devient un exploit qu’on exhibe sur les réseaux sociaux, pourtant lorsqu’on vend on ne fait que son travail. Si cela devient un tel exploit de vendre, c’est justement parce qu’il faut énormément d’heures qu’il ne faut surtout pas compter, ni les contraintes, ni les nombreux écueils dont il ne faut pas parler. Silence, c’est une affaire qui tourne tellement bien, mais pour qui exactement ? Pour ceux qui sont en haut de l’échelle qui voient les % tomber à chaque vente. Faire du chiffre d’affaire, gagner sa vie, je suis pour, mais à quel prix ? Selon moi, pas au prix de l’ubérisation de la société, ni au prix de la perte de nos droits acquis de luttes de nos aînés dont certains en ont perdu la vie – et plus récemment un oeil, une main parce qu’ils manifestaient pour une vie meilleure.

En conclusion, chères enseignes de mandataires immobiliers, l’addition est salée, vos valeurs ne sont pas les miennes et je souhaite beaucoup de courage à mes anciens collègues pris dans l’engrenage, mais aussi aux agences qui doivent faire face à cette ubérisation et concurrence déloyale. Ceci est un témoignage vu de l’intérieur et j’exprime ici ma liberté d’expression suite à mon expérience, mon observation et l’analyse que je peux en tirer.

NB : comment se rémunère une enseigne connue ? Avec les packs mensuels + les documents et goodies de la marque + tes % sur les ventes. Un exemple : 1000 mandataires x 150€/mois = 150.000€/mois pour l’enseigne rien que pour un pack mensuel.

servitude volontaire

Sommaire

Français

Étymologie

→ voir servitude et volontaire, notion développée par La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire, publié en latin, par fragments en 1574, puis intégralement en français en 1576, et dans lequel il cherche à comprendre pourquoi « tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent » . Pour La Boétie, « la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés comme tels. »

Locution nominale

SingulierPluriel
servitude volontaireservitudes volontaires
\sɛʁ.vi.tyd vɔ.lɔ̃.tɛʁ\

servitude volontaire \sɛʁ.vi.tyd vɔ.lɔ̃.tɛʁ\ féminin

  1. Esclavage librement consenti, du moins en apparence, état d’un être humain ou d’une collectivité se soumettant à un pouvoir plus ou moins tyrannique par cupidité, ignorance, désir d’honneurs, etc.
    • [Titre] « Le péril de la presse en Tunisie, c’est la servitude volontaire » — (Frédéric Bobin, « Le péril de la presse en Tunisie, c’est la servitude volontaire », Le Monde. Mis en ligne le 21 novembre 2018)
    • La société de surveillance, c’est aussi une histoire de servitude volontaire : personne ne vous force à faire des selfies sur Facebook en vous géolocalisant. Personne ne vous force à acheter un livre sur Amazon plutôt que d’aller vous le procurer dans une petite librairie de quartier. — (Eric Delbecque dans Les dossiers du Canard enchaîné, « #vie privée c’est terminé »)
    • La nouvelle manie de la notation, des avis, des likes, des fake news et plus récemment les élections aux États-Unis et en France ont montré comment un usage intelligent des données conditionne la victoire. Se dessine un monde où la liberté pour l’accès aux données, aux informations, à la consommation tisse une illusion qui enserre les internautes dans l’enfer de causes immédiates. C’est une nouvelle forme de servitude volontaire. — (Pascal Picq, Internet, une servitude volontaire ?, Libération. Mis en ligne le 26 novembre 2017)

Vocabulaire apparenté par le sens

  • servitude volontaire figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : esclavage.

Source : Wiktionnaire

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Effacer l’histoire de la famille jusqu’au cimetière

Depuis un an, un cousin, une cousine et moi-même sommes impuissants face à la volonté de mon cher père, cet anti-héros, de liquider une partie de la famille du cimetière.

Mais comment y arrive-t-il ? Et comment peut-il se regarder dans la glace en ayant si peu de respect pour les morts, si peu de respect aussi pour les descendants de cette partie de la famille qui n’est pas la sienne.

Je m’explique.

Ma grand-mère a été enterrée avec mon grand-père et le jeune frère de celui-ci. Ma mère est la descendante, elle a le droit de décision de renouveler ou pas la concession de la tombe familiale pour la somme de 400€ pour 30 ans ou 200€ pour 15 ans. La volonté de ma mère est de renouveler la concession pour 15 ans. Elle a plusieurs fois préparé le chèque depuis un an. Ce chèque n’est jamais arrivé car il n’a jamais été posté, mon père s’y opposant. Mais de quel droit puisqu’il s’agit de la famille du côté de ma mère ?

Mon père, lui qui n’a pas eu de famille, abandonné par sa mère à la naissance sous X, de père inconnu, ne sait pas au fond, ce que signifie être un descendant d’une famille. Mais est-ce une raison de ne pas respecter la volonté de ma mère, souffrante et devenue dépendante de surcroît ?

Une question d’argent ? Non, un héritage récent leur permettrait aisément de régler une telle facture.

Alors quelle motivation pour effacer l’histoire de ma famille et non la sienne ? S’agirait-il d’une projection de son propre abandon ? Le fait qu’il ait été sans famille ? Qu’il ait été un mari de second choix suite au décès brutal de l’amoureux de jeunesse de ma mère ? Ou parce que la famille de ma mère n’avait pas approuvé leur mariage. Pourtant ma grand-mère et ma tante l’ont bien aidé à une époque difficile.

Quels sont nos droits face à une telle situation ? A priori, seule le descendant a le droit de choisir de renouveler la concession. Si mon père a obtenu la tutelle pour ma mère, c’est donc lui qui en a le droit, au détriment des descendants de ma grand-mère et de mon grand-père. Le droit français avait-il prévu ce cas de figure ?

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Le prénom : un prétexte pour sadiser les survivants de pédocriminalité à l’âge adulte dans le monde professionnel par les gens de pouvoir d’entreprise

« Un pseudonyme est un nom d’emprunt adopté par une (ou plusieurs1) personne(s) pour exercer une activité sous un autre nom que celui de son identité officielle.

Il se distingue du surnom en ceci qu’il est choisi par la personne qui le porte au lieu de lui être attribué par un tiers2. Son usage est fréquent dans certains milieux, tels que le milieu artistique : auteurs, acteurs, etc., ou scientifique : groupe d’auteurs (Bourbaki), confidentialité (Student), etc.

L’usage du pseudonyme peut avoir plusieurs motivations : substitution à un nom jugé imprononçable, trop marqué ethniquement ou « peu glamour », protection de l’identité réelle, motivation artistique, etc.

Un mode assez courant de formation de pseudonymes est d’utiliser une anagramme de son nom réel (certaines œuvres de François Rabelais sont parues sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier). » Wikipedia

Mon prénom a été choisi le jour de ma naissance par ma mère. Au départ, je devais porter un autre prénom. Mes 2 parents m’ayant confié à des agresseurs (d’abord en maternelle une famille violente, puis en 6e au collège à mon bourreau), il m’est devenu difficile de supporter ce prénom qui était prononcé par mes parents et mes agresseurs. J’ai donc depuis l’âge de 17 ans utilisé un autre prénom, au départ sans avoir conscience de ce besoin vital de ne plus entendre ce prénom qui a été susurré à mon oreille par des agresseurs par violences physiques puis par violences sexuelles, y compris par mes propres parents puisqu’ils sont à l’origine du mal. Mon identité a été sali, souillée un bon nombre de fois dans l’enfance mais aussi par le président du tribunal de Nanterre lors du procès en appel : plusieurs fois ce sinistre personnage m’ayant appelée publiquement en cours de procès par mon prénom et le nom de mon agresseur ! Ce prénom je ne l’ai pas choisi et je n’ai pas choisi d’être souillée physiquement ni moralement.

J’ai choisi un autre prénom pour quelques raisons évidentes. Ce blog est anonyme et ce n’est pas pour rien ! Le risque existe d’être retrouvée par mon bourreau ou ses proches et qui c’est ce qui peut passer par leur tête. Les criminels ou des proches de criminels peuvent très bien passer à des actes de vengeance, de représailles, d’intimidations, d’actes délictueux ou même criminels. Mon agresseur ayant déjà déposé plainte contre moi, n’ayant pas obtenu une condamnation contre moi, pour moi le risque existe et il est important pour moi évidement de diminuer ce risque de représailles et de pouvoir vivre un minimum de tranquillité – malgré le fait que mon bourreau n’ait pas fait ses années de prison suite à son acquittement !

Aujourd’hui, je dois faire face à une forme de sadisme – un classique du genre me direz-vous – dans le monde professionnel ayant un nouveau partenariat – malheureusement contractuel (on vous dit que vous être libre mais vous devez accepter les termes de leur contrat !) mais je n’imaginais pas au début que mon prénom serait un prétexte pour cette entreprise pour asseoir leur pouvoir d’ubérisation pour me faire rentrer dans le rang, me mettre au pas. Dans ce contrat, je suis à la fois libre et indépendante, mais aussi enchaînée au non choix de mon prénom ni du nom d’ailleurs. Il y a la Loi et il y a surtout le contrat auquel il faut se référer. Soit. Mais la Loi et le contrat signé n’autorisent pas tout non plus dans le partenariat envers et contre le travailleur : la pression psychologique, la maltraitance, le mépris, le rabaissement, le bourrage de crâne, l’infantilisation, le jugement superficiel, le lien de subordination…

« les gens comme vous »

« c’est comme si moi je choisissais de m’appeler Angelina Joly pour travailler au bureau »

« vous ne voulez pas comprendre »

« vous ne respectez pas la loi »

« si vous ne nous envoyez pas ce certificat avant 5 jours, nous romprons le contrat avec vous »

Photo de Markus Winkler sur Pexels.com

Bien sûr avant de signer ce fameux contrat, je leur ai demandé l’autorisation d’utiliser un autre prénom pour la communication. Ils ont accepté et j’ai signé le contrat car pour moi, il était hors de question de toute façon d’utiliser mon prénom d’origine apparaissant sur mes papiers d’identité. Si cette entreprise et d’autres avaient refusé, soit j’aurais refusé tout simplement de m’engager dans n’importe quel partenariat de ce type, soit je me serais organisé autrement en amont afin de pouvoir utiliser ce prénom que j’ai choisi depuis longtemps. Ils viennent de s’apercevoir de leur « erreur » d’avoir accepté l’usage d’un autre prénom… J’ai des doutes sur leur « erreur » sachant qu’une entreprise développée nationalement calcule tout !

Ayant été violentée par téléphone par cette entreprise, laquelle n’en laissera sûrement aucune trace officielle, j’ai donc décidé d’engager une procédure judiciaire afin que plus personne – personnes physiques ou morales – ne puisse user de son pouvoir malsain et sadique avec mon prénom originel qui m’empêche d’avancer et de m’épanouir dans ma vie professionnelle, qui me rappelle sans cesse l’horreur ne serait-ce que dans toute démarche administrative déclenchant encore aujourd’hui de fortes angoisses et des attaques de panique dans les locaux des administrations telles que tribunaux (même si ce n’est pas pour moi), impôts et d’autres organismes officiels, dès qu’il y a un lien avec mon identité, mes papiers d’identité… Parce que oui, le viol peut aussi saccager l’identité, le viol – ou les viols multiples subis dans mon enfance – étant un meurtre psychique, il est évident que cela tue aussi l’identité…

« En droit, l’usage d’un pseudonyme est couramment admis, il se constitue du nom de l’intéressé suivi du préfixe « dit » avant le pseudonyme choisi. La mention du pseudonyme sur la carte d’identité en France est une tolérance de l’administration, elle n’est pas systématiquement accordée. Il est également possible d’ouvrir un compte bancaire sous son pseudonyme, elle reste toutefois à la libre appréciation suivant les différentes administrations. Pour obtenir la mention sur les papiers d’identité, il faudra pour cela obtenir un acte de notoriété confirmant votre pseudonyme choisi, réalisé en étude notariale ou bien également en déposant une requête prouvant l’usage « constant et ininterrompu et dénué de toute équivoque » de ce pseudonyme auprès du juge du Tribunal d’Instance du lieu de résidence qui délivrera un acte de notoriété.

L’usage du pseudonyme est même parfois expressément autorisé, comme en droit d’auteur : le code de la propriété intellectuelle organise les droits de l’auteur qui publie sous pseudonyme.

Certaines professions ne peuvent pas exercer sous couverture d’un pseudonyme comme les médecins, les dentistes et les sages-femmes, sous peine de 4 500 € d’amende. Et concernant les architectes, ils peuvent exercer sous pseudonyme, à la seule condition qu’ils soient inscrits au tableau de l’ordre des architectes sous ce pseudonyme avec en leurs possessions un acte de notoriété.

L’appréciation du pseudonyme est laissée à l’administration préfectorale ou communale et un pseudonyme n’est pas transmissible à sa descendance ni à son conjoint. » Wikipedia

Je me suis donc rapprochée de plusieurs notaires. Le premier me répond : « Les notaires n’ont pas compétence pour réaliser la modification que vous souhaitez. A mon sens, il y a lieu de se rapprocher d’un avocat pour faire une requête au judiciaire (juge ou procureur). » J’en conclus donc suite à quelques recherches y compris Wikipedia que soit ce notaire ne sait pas qu’il peut le faire, soit il ne veut pas, soit les sites d’information sur le droit écrivent n’importe quoi.

Prochaine étape dans mon parcours de survivante combattante : remplir un dossier de demande d’aide juridictionnelle, et commencer cette démarche impérieuse de changer de prénom officiellement. J’aviserai en temps utile concernant la dite entreprise avec laquelle j’ai signé un partenariat mais il va de soit qu’il est devenu impossible pour moi de leur accorder la même confiance qu’au début.

La plus belle revanche est d’être plus forte que celles et ceux qui utilisent leur bassesse pour vous sadiser. Il y a souvent une solution à trouver pour pouvoir rebondir et s’en sortir encore plus fort qu’avant. Le chemin est long, semé d’embuches, d’angoisses et de déprimes, mais il y a toujours une personne, une idée, une lumière quelque part pour s’en sortir et moins souffrir. Tout n’est pas perdu ! Je me concentre sur ce qui est bon à prendre dans cette vie de contraintes en sachant qu’il y a des jours où cela ne fonctionne pas. Les sadiques me mettent parfois un genou à terre, je souffle, je me relève et j’avance.

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Le rôle de mes parents, leurs responsabilités

La négligence peut se définir comme un manquement au devoir de satisfaire aux besoins physiques et psychologiques fondamentaux d’un enfant. Il est souvent difficile de définir et de détecter la négligence. On pourrait citer comme exemples de négligence le fait de ne pas nourrir, vêtir ou loger convenablement un enfant; d’ignorer systématiquement ses besoins et ses problèmes, ou de ne pas lui offrir une surveillance adaptée à son niveau de développement. La négligence peut avoir, sur les enfants, plus d’effets dévastateurs que d’autres formes de mauvais traitement, parce qu’elle n’est pas détectée, dans bien des cas, et qu’elle fait partie du mode d’éducation des enfants5. Association Face à l’inceste

C’est par nécessité vitale que je reprends la plume sur mon Journal de Survivante aujourd’hui. J’ai besoin de poser par écrit les questions qui persistent à propos de mes parents depuis bien longtemps, depuis l’enfance.

Après 6 ans et demi sans nouvelle de mes parents depuis 2014, j’apprends par un cadre infirmier qui m’appelle le mercredi 6 janvier 2021 que mon père vient d’être opéré de la valve aortique suite à son problème cardiaque. 1er choc. J’apprends aussi que mon père l’a informé de troubles cognitifs de la maladie d’Alzheimer de ma mère. 2e choc. Puis qu’il envisage un placement de mes deux parents au moins le temps d’une convalescence de mon père après une semaine d’hospitalisation. Je lui suggère un suivi d’une assistante sociale pour qu’ils vivent moins mal et pour que ma mère puisse voir la lumière du jour dans son appartement – j’ai appris par intermédiaire que ceux-ci ne veulent pas faire les réparations de leurs volets cassés et fermés.

Hier samedi 9 janvier, mon père signait une décharge pour rentrer chez lui. Pour quelle raison alors qu’il existe des prises en charge pour lui et ma mère ? Pas raisonnable. Cette décision va avec ce qu’ils sont.

Encore une fois, j’ai eu un infime espoir, j’ai espéré que peut-être une opération importante et la peur de mourir de mon père juste avant ou après l’opération l’aurait fait réfléchir sur ses actes, ses paroles, ses comportements, sa façon d’être, mais pas du tout, au contraire.

Puisque selon lui, il ne faut pas qu’on s’occupe de moi aujourd’hui, il serait intéressant qu’il s’en explique, de façon à savoir qu’elles peuvent bien être les raisons pour abandonner à répétition sa fille unique depuis son enfance. Comme d’habitude. Lui qui a lui-même été abandonné, été en famille d’accueil dans laquelle il portait un autre prénom et un autre nom jusque sa majorité. Il sait ce que signifie l’abandon. Il l’a vécu dans sa chair. Il reproduit son abandon avec quelques différences à sa manière.

J’aimerais comprendre pourquoi mes parents ont choisi 2 familles maltraitantes de voisins pour me garder pendant qu’ils se réfugiaient dans leur travail en partant du lundi au samedi de 7h – 7h30 à 21h – 21h30 le soir depuis la maternelle jusque la fin du collège. 1ere famille pendant la maternelle avec des maltraitances physiques et psychologiques, la 2e pendant le collège avec agressions sexuelles, viols à répétition, manipulations, pressions psychologiques, terreurs puisque j’étais témoin de violences de la part de mon agresseur sur ses enfants en bas âge. Qu’ai-je donc bien pu faire pour ça ? Je mets l’accent sur ces 2 familles car elles ont été maltraitantes mais il n’empêche que j’ai aussi été gardé par un membre de ma famille qui habitait à proximité lorsque j’étais en primaire, et j’ai été aussi gardé et surveillé chez une ancienne secrétaire pendant le lycée. Où comment déléguer son rôle de parents à toutes les périodes de l’enfance de son unique enfant…

Mes chers parents, ces 2 personnes qui m’ont fait naître, désirée par ma mère mais pas par mon père, je l’ai appris d’une conversation avec lui par téléphone car à l’époque, dans les années 2004 à 2009 j’essayais de comprendre pourquoi toute cette souffrance en thérapie analytique puis en psychanalyse.

Dans la famille du côté de ma grand-mère maternelle, personne n’approuvait le couple, encore moins le mariage de mes parents. Ma mère a refusé à ma grand-mère de venir avec elle pour l’essayage de la robe. Le mariage s’est déroulé en très petit comité, très peu d’invités, beaucoup d’évités. Pour quelle raison ?

En remontant un peu dans le temps, mais il a fallu que j’attende l’âge de 42 ans pour l’apprendre, ma mère avait un amoureux avant de rencontrer mon père. Ils étaient ensemble à 17 ans, s’embrassaient partout dans la ville. Un jour le petit copain fit savoir à ma mère qu’il en avait assez de l’attendre (de l’attendre pour quoi ? Pour vivre ensemble avec émancipation ou pour des relations sexuelles ?) et il l’a quittée. Quelques jours plus tard, il se tuait en voiture en revenant de boîte de nuit. A l’époque la majorité était à 21 ans.

A 20 ans, ma mère perdait son père, âgé de 70 ans et a dû s’occuper des obsèques. Je suppose que ma grand-mère devait être en dépression.

Ma mère rencontrait mon père à 20 ans ou 21 ans dans une auto-école, son moniteur. Mariée à 21 ans, puis une fille, moi, à 25 ans, mon père 38 ans lorsque je suis née, 12 ans de différence entre eux. J’ai appris récemment que c’est surtout ma mère qui lui avait mis le grappin dessus, que mon père n’était pas intéressé, en tout cas pas au début. Cela signifierait-il donc que ma mère l’aurait manipulé pour arriver à ses fins, dans le but de fuir la maison familiale à tout prix, mais pour quelle raison ? La mort de son petit ami ? Le fait qu’il l’ait quittée parce que mes grand-parents veillaient trop sur elle ?

Ma mère aurait-elle choisi le 1er venu et se serait mariée avec mon père par dépit suite à son traumatisme d’avoir perdu son petit ami mort dans un accident. Mon père n’était pas très intéressé par ma mère, pourtant il s’est marié avec elle. Il ne voulait pas avoir d’enfant, pourtant je suis née.

Je suis venue au monde avec dans la famille, un premier cadavre dans le placard, le petit ami précédent décédé.

Mon père désintéressé au départ mais ayant changé d’avis, ayant donc des devoirs envers sa fille unique, est-il incapable depuis le début d’assumer et de fournir à son enfant sécurité, sécurité psychologique et affective tout au long de sa vie ? Même question pour ma mère puisque je ne suis pas née de son 1er amour ? De quel arrangement s’agissait-il entre mes 2 parents pour qu’ils aient manqué de protection à mon égard pendant mon enfance et encore aujourd’hui, pour m’avoir confiée à 2 familles ignobles maltraitantes ? Qui peut croire qu’ils n’ont rien vu, rien remarqué dans mon comportement d’enfant à l’époque ?

Mes parents ont toujours fait en sorte que je me sente « le vilain petit canard », ou d’autres fois une étrangère, soit par des non dits, soit par des paroles, soit par des actes. Je me souviens d’une après-midi où ma mère, lorsque j’avais 7 ans, me giflait à répétition pendant longtemps parce que je ne répondais pas à une question en me répétant « pourquoi tu ne me réponds pas ? ». Et toi maman, pourquoi donc tu giflais-tu ta petite fille de 7 ans alors que je n’ai pas souvenir que j’ai fait de grosses bêtises pour mériter cela, même pendant toute mon enfance.

Pendant une grande partie de mon enfance et adolescence, j’ai vécu avec la peur au ventre, des angoisses, des cauchemars, des professeurs disaient de moi que j’étais une enfant « effacée », qu’on aurait pu mettre une photo sur la table d’école à ma place, que ç’aurait été la même chose… Ces professeurs n’ont pas cherché à savoir ce que cela cachait. Avec le recul, je peux dire que je ne voulais pas exister mais être effacée par peur puisque je n’étais pas protégée, c’était ma façon de me protéger moi-même.

A 14 ans, je fuguais à plusieurs centaines de km de chez moi. Que feriez-vous si votre enfant avait fugué ? Iriez-vous le chercher une fois le lieu trouvé ou lui diriez-vous de rentrer tout seul ? J’ai dû rentrer chez moi toute seule. Mon père a quand même daigné venir me chercher jusque la gare de sa petite ville.

A 16 ans, mon père me traitait de pute pour la raison suivante : j’avais été violé par mon bourreau…

A 18 ans, je faisais savoir à mon père que je voulais déposer plainte contre mon agresseur. Celui-ci me déconseilla de le faire et il a trouvé les mots pour me convaincre d’abandonner.

Le « vilain petit canard » que j’étais n’a pas beaucoup été aidé par ses parents. Mes études, tout de suite après le bac, je suis partie de chez mes parents, avec une bourse, un boulot et une chambre louée. J’ai dû faire quelques retours. La vie avec mes parents m’étaient devenue vite encore plus insupportable. J’ai travaillé pendant toutes mes études, comme je pouvais, jusqu’à ce que je n’arrive plus rien à gérer à 25 ans, hospitalisée et sortie du déni des crimes sexuels que j’avais subis.

Cette période de multiples hospitalisations sur environ 4 ans, j’ai vu mes parents acheter le studio que je louais et j’ai dû continuer de payer un loyer, le même, en passant par agence. Ce qui signifie que j’ai payé une partie de leur appartement acheté. Comme j’étais en très mauvais état avec forte dépression réactionnelle et anxiétés, je n’étais pas souvent en capacité de faire mes propres courses ni me faire à manger. Mes parents ne m’offraient pas le gîte et le couvert, je devais payer mes repas qui étaient écrits par mon père sur un calendrier en carton dans leur « chambre d’ami » qui n’était rien d’autre qu’une pièce en bazars et sale – déjà à l’époque. Le prix à payer était de 3€ par repas que je devais payer en fin de mois. J’avais de très maigres revenus.

Vers 2003 – 2004, je ne supportais plus cet appartement, ni la proximité malsaine de mes parents qui me faisaient payer alors je squattais un lieu à l’autre bout de la région pendant des mois, le temps de trouver autre chose et de me reconstruire un peu pour retrouver des forces. J’étais en pleine procédure judiciaire contre mon bourreau pédocriminel et thérapies analytiques, extrêmement difficiles à vivre bien que nécessaires pour moi. Mes parents n’ont pas trouvé mieux que de m’abandonner pendant 5 ans jusqu’au 1er procès en 2009. Malgré les non dits, je crois qu’ils n’avaient pas apprécié que je parte, ni la thérapie familiale, ni les lettres officielles d’une assistante sociale d’hôpital pour me protéger, ni d’autres choses probablement. Ils ont estimé ne pas être d’accord donc ils étaient en conflit. Il ne fallait plus qu’ils me côtoient ni qu’ils prennent de mes nouvelles ni qu’ils donnent signe de vie. J’étais devenue pire que le vilain petit canard… pourtant, je n’ai pas été toxico, ni voleuse, ni délinquante, ni criminelle. J’étais une survivante de crimes… J’étais bannie de mes parents et de ma famille élargie.

En 2009, premier procès aux assises contre mon agresseur où nous nous retrouvons tous, mes amis, mes soutiens, mes parents convoqués, mon bourreau aussi avec sa famille et ex famille.

La présidente du tribunal avait hésité à poursuivre mes parents pour négligence envers enfants. Elle ne l’a pas fait et je pense comprendre ses raisons. Cela m’avait permis de « pardonner » à mes parents, cela leur avait permis à eux de tenter de se racheter, une seconde chance pour réparer. Quel choc quelques mois après lorsque je les ai entendu s’exprimer : ce n’était pas leur faute, ils n’avaient rien fait, ce n’était pas juste, on les culpabilisait à tort. Ils ont eu le même discours jusque 2014 lorsque je les ai côtoyés et même aidés pour diverses tâches. Leur discours aujourd’hui n’a pas changé. Je suis pour eux, la fille trop compliquée : « c’est toujours compliquée avec elle ». Même après plus de 6 ans sans se voir ni se lire ni s’entendre. Souffrir encore par leur absence, leur déni, leur rejet, leurs dysfonctionnements. A chaque fois qu’ils réapparaissent, comme ces derniers jours par intermédiaire médical, c’est choc sur choc, une souffrance supplémentaire à gérer, à lutter pour ne pas replonger ni risquer une autre hospitalisation ni des médicaments pour atténuer les douleurs psychiques et physiques, lutter contre des symptômes réactionnels envahissants… La conclusion restent toujours la même malheureusement : je souffre mais je souffre moins sans eux qu’avec eux.

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Etre survivant-E, c’est toute la vie

Ce n’est pas une maladie. C’est une conséquence des actes criminels qu’on a subi.

Il faut se reconstruire un minimum.

Il faut apprendre à vivre avec.

Il faut se battre contre ses détracteurs ou mourir. Parfois ces détracteurs sont des ennemis identifiés comme tels, parfois ce sont des proches. Lesquels sont les plus dangereux ?

Les autres sont ceux en qui on croit, en qui on a accordé notre confiance. Ce sont ceux-là qui peuvent nous mettre à terre en deux minutes. Que ce soit par les liens du sang ou les liens du cœur.

Nous, survivants, sommes fragiles, mais aussi lucides. Ils oublient vite.

Nous avons aussi notre capacité de répliques. Ils ne s’y font jamais.

Il y a aussi ceux qui veulent nous faire croire qu’ils sont gentils, serviables et veulent aider. Mais à quel prix ? Car il y a presque toujours un prix avec certains. Quelque chose en eux ne supporte pas une image qu’on leur renvoie (difficile de savoir laquelle d’ailleurs car on ne peut pas entrer dans leur inconscient) et pouvant être la cause de comportements parfois dangereux, ou étranges et provocateurs, avec des « phrases-couteaux » tranchantes qu’ils utilisent lorsqu’ils n’ont aucun argument valable face aux questions dérangeantes les concernant. Des questions auxquelles ils ne répondront d’ailleurs jamais.

On peut se retrouver face à une semi-trahison diffuse et latente. Cela devient épuisant de clarifier certaines situations.

Lorsque j’étais petite, j’ai grandi dans un monde de mensonges d’adultes, de manipulations, de non-dits, de secrets nauséabonds. J’ai été obligé de grandir dans un contexte répugnant, une ambiance malsaine en plus de subir des actes criminels.

En étant adulte, j’ai appris à faire la part des choses et je me rends compte combien le fait d’être « survivante » et de savoir dire « non » coûte cher.

Les survivants intéressent les prédateurs, les manipulateurs, les toxicos, les pervers, les sadiques et on doit rester clairvoyants pour arriver à les repérer, à les déjouer, à leur fermer la porte avant qu’ils aient tout dévasté sur leur passage, dévasté aussi votre vie.

Il ne faut jamais oublier que ce n’est pas de notre faute. La première responsabilité revient à nos parents qui n’ont pas veillé correctement sur nous. Ce n’est pas nous qui attirons ces êtres destructeurs comme des aimants, ce sont eux qui ont des antennes pour nous repérer comme des proies à chasser. Lorsque les prédateurs cherchent de nouvelles proies, ils nous cherchent, parfois nous trouvent, ils essayent, parfois malheureusement ça marche.

Notre devoir est de mettre en place tout ce que nous pouvons pour nous protéger.

Avec tout cela, nous devons continuer de « vivre avec » les séquelles et souvenirs des crimes que nous avons subi. Autant dire qu’il nous faut beaucoup de force et d’énergie pour supporter tout cela, pour se battre, jusqu’au bout.

Continuer, malgré tout.

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Citation

Survivor du Neuf Cinq

Survivor du Neuf Cinq

Petits qui grandissent dans des cages à lapins

Black Blanc Beur sans racisme

Les adultes, ça nous prend en otage

T’apprends à l’école avec la fumette

Tu passes au collège avec la bouteille

Droit de cuissage d’un tonton, d’un voisin au passage

Tu comprends pas, t’obéis dégoûté

T’étouffes tes cris dans ta chambre les volets fermés

Où est passé mon chemin de la liberté ?

Le lycée tu le vis déprimé

Travaille pas sans concentration

Pas de concentration sans compréhension

Pas de compréhension sans écoute

Tu fais ton rebelle à l’infirmerie

Jamais à l’heure pour faire chier

Tu croises un miracle pour te convaincre

Tu révises et tu fêtes ton bac

C’est peut-être ton chemin de la liberté ?

Tu entres à la fac tu crois que c’est le Graal

Recalé en droit, étudiant saltimbanque

Sexualité débridée / Abstinence mention très bien

Félicitations du jury chichon et vodka

Tu te crois libéré et léger

Tu joues, tu crées avec tes faux amis

Oublié d’où tu viens tu finis à genoux

T’es plus rien dans l’oubli de ton déni

Personne te comprend ton passé resurgit

Pas le choix c’est HP en TS

Camisole chimique pour te maintenir dans le déni

Tu découvres l’anormal, l’animal, les sans couilles, la Justice

Les traitres, L’impunité des pédo c’est…

10 ans de combat pour refaire surface

Ton bourreau 7 mois de prison finit acquitté

Et te poursuit pour te faire payer

Lutter rester en vie c’est le prix de ta liberté

Mauvais endroit mauvais moment

Pour payer, ça t’a payé !

40 ans dans les dents

Pas encore stable

Tu jettes tes séquelles sur la table

Insomnies, phobies, trop de sensibilité

Tes angoisses te rattrapent

Tu voudrais changer… pour trouver ta liberté !

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Lettre de remerciement à Madame Foulon Présidente du procès aux assises du TGI de Pontoise en octobre 2009

Madame Foulon,

Je tenais à vous remercier de m’avoir respectée, d’avoir entendu et écouté, d’avoir compris, d’avoir mené les débats du procès dans le respect et l’éthique de votre métier, d’avoir compris de quoi il retournait vraiment, d’avoir pris en compte et en considération ce qui était crucial et primordial, d’avoir su mener les débats dans un soucis de vérité et de réelle justice avec les jurés, les assesseurs et le procureur de la République. Ce procès s’est passé de telle façon que j’ai pu y retrouver mon honneur et ma dignité que mon bourreau m’avait volé pendant plusieurs années de mon enfance ainsi que tous ceux qui n’avaient pas voulu voir ni entendre ni écouter ni prendre en compte, ni me protéger à l’époque des faits, ni me prendre en charge correctement dans le domaine de la santé.

Je n’y croyais tellement pas que ce soit possible que la société prenne enfin ses responsabilités, que mon bourreau rende enfin des compte à la société pour les faits de crimes qui lui étaient reprochés, après tant d’années de batailles depuis le dépôt de plainte en 2000, d’espoirs et de désillusions.

Je tiens à vous remercier de m’avoir respectée et vue telle que je suis vraiment, d’avoir oeuvré pour l’exemplarité.

Les Deux jours de procès avaient été très pénibles, difficiles à supporter principalement à cause de la présence de mon bourreau dans la même pièce et de devoir le croiser dans les couloirs du Tribunal. Mais ces épreuves en valaient vraiment la peine.

Vous, vos collègues et les Jurés, par votre respect, vous m’avez redonné confiance en la Justice, vous m’avez réconciliée avec. Pour la première fois de ma vie, j’avais pu en sortant du tribunal après le verdict, sortir la tête haute, sans avoir honte de ce que j’avais subi. Pour la première fois de ma vie, le soir même du verdict et pendant les jours qui ont suivi avant d’apprendre que mon bourreau décidait de faire appel, j’avais pu dormir d’un vrai sommeil paisible et réparateur, sans cauchemar, sans réveil nocturne, sans insomnie, en paix.

Je vous remercie de m’avoir donné la possibilité de connaître un vrai procès, une vraie justice, un vrai respect des victimes. Certains de vos collègues devraient en prendre de la graine et prendre exemple sur vous.

Tout simplement : MERCI ! Je ne vous oublierai jamais ! Vous aurez toujours ma reconnaissance ! J’espère pouvoir un jour vous remercier de vive voix.

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L’apologie de la pédophilie – Wikipedia

[Edit : A mon sens, le terme exact à utiliser aujourd’hui n’est pas « pédophilie » mais « pédocriminalité]

Le terme d’apologie de la pédophilie recouvre l’ensemble des actions, écrits et prises de position ayant visé à faire accepter socialement la pédophilie ou simplement à en faire l’éloge. Cette tendance a principalement existé à l’époque dite de la révolution sexuelle, essentiellement dans les années ayant immédiatement suivi 1968, du fait de personnes se présentant elles-mêmes comme pédophiles, mais aussi de « sympathisants ». Des groupes de personnes et des individus isolés ont alors cherché à présenter la pédophilie comme une attirance sexuelle acceptable, ou de contester les notions de majorité sexuelle ou d’abus sexuel sur mineur. La pédophilie a parallèlement fait l’objet à l’époque de diverses formes de complaisance, médiatiques, politiques ou intellectuelles.

Cette mouvance n’a jamais atteint de reconnaissance durable et notable malgré, dans les années 1970, quelques soutiens médiatiques et politiques de portée limitée. La relative acceptation dont la pédophilie a fait l’objet durant cette période dans certains milieux politiques ou intellectuels1 est aujourd’hui majoritairement considérée comme un débordement2 dû aux idéaux utopiques d’alors3,4, et d’une forme de complaisance ayant pu exister dans quelques secteurs d’opinion1. Le « militantisme pédophile » a quasiment disparu, et la défense de la pédophilie est exclue du débat public : l’apologie de la pédophilie ne concerne plus que des milieux très marginaux, qui s’expriment principalement par le biais d’Internet5.

Sommaire

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Apparition des mouvances pro-pédophiles

Les discours pro-pédophiles sont notamment apparus aux Pays-Bas, à travers l’activité de personnes comme Edward Brongersma, docteur en droit et sénateur et Frits Bernard, psychologue. Ces derniers sont alors membres du Cultuur en Ontspanningscentrum (Centre de culture et de récréation6, aujourd’hui COC Nederland), association de défense des droits des homosexuels. Constatant le peu de travaux consacrés au phénomène pédophile et souhaitant combattre la réprobation sociale dont il ferait injustement l’objet, Brongersma et Bernard ont écrit de 1959 à 1964 plusieurs articles présentant la pédophilie sous un jour positif dans la revue du COC Vriendschap (Amitié), mais n’ont pu obtenir la création d’un groupe de travail interne.

L’Association néerlandaise pour la réforme sexuelle (Nederlandse Vereniging voor Seksuele Hervorming, NVSH), tête de proue du mouvement pour les libertés sexuelles, a alors, de l’aveu de Frits Bernard, une attitude très critique envers les pédophiles7. À la même époque, Bernard fonde à La Haye l’Enclave Kring (Cercle de l’Enclave). Ce groupe se définit comme un mouvement visant à « briser les préjugés sur les conséquences des contacts et relations sexuels entre mineurs et adultes, fournir des informations et conseils à ce sujet et mettre en place un programme d’assistance direct ». Une maison d’édition du même nom est fondée en 1958, afin de propager les idées du groupe. Cependant, l’audience de l’Enclave Kring reste très faible et ne dépasse guère les cercles d’initiés néerlandais ou allemands, bien que, selon Bernard, le groupe aurait développé des contacts dans différents pays7.

À partir de 1969, en raison de l’évolution sociétale et de la radicalisation de certains discours politiques ou intellectuels, les positions de la NVSH évoluent, et un groupe de travail sur la pédophilie y est formé, avec pour membres Frits Bernard, Edward Brongersma, Ids Haagsma, Wijnand Sengers et Peter van Eeten8. Ce groupe publie en 1972 Sex met kinderen (Le sexe avec les enfants), ouvrage qui se présente comme le bilan de dix années de recherches sur les relations sexuelles entre adultes et enfants, dans l’optique pro-pédophile du mouvement. L’ouvrage fait parler de lui aux Pays-Bas7, mais hors de ces deux pays, peu de personnes s’intéressent à la « défense de la pédophilie » avant le milieu des années 1970.

Les « militants pédophiles » contestent le caractère nocif des relations sexuelles entre enfants et adultes et souhaitent l’intégration des pédophiles dans la société, le retrait de la pédophilie des listes de troubles mentaux et l’abolition des majorités sexuelles généralement fixées à 14 ou 15 ans.

Le militantisme pédophile et la révolution sexuelle

Au cours de la révolution sexuelle se développe un activisme pédophile revendicatif, qui cherche à attirer l’attention des médias pour faire avancer sa cause. Regroupements, pétitions, publications de recherches sont les méthodes les plus utilisées. Certains milieux intellectuels ou militants politiques apportent leur soutien à l’idée que les enfants doivent pouvoir vivre leur sexualité, au moins entre eux et, parfois, dans le cadre de relations inter-générationnelles9. Celles-ci restent cependant lourdement pénalisées et l’ensemble de la société comme les avant-gardes féministes les réprouvent en général. Aux Pays-Bas, dans la continuité des pistes lancées dans les années 1950 par Bernard, l’activisme pédophile vise à coïncider avec une réflexion plus globale sur la sexualité, sur la famille et sur l’enfant.

Pays-Bas

Au début des années 1970, c’est toujours aux Pays-Bas que sont écrits la majorité des articles défendant la pédophilie (la plupart cherchant à définir l’impact à court et long terme de contacts sexuels entre enfants et adultes sur les premiers), à partir de points de vue théoriques comme pratiques, par Bernard, le psychologue Theo Sandfort, l’avocat et homme politique Edward Brongersma ou le psychologue Frans Gieles. Les données utilisées par ces auteurs proviennent de pédophiles en analyse, et d’entretiens avec des adultes et des jeunes ayant eu des relations sexuelles avec des adultes dans leur enfance ou leur adolescence. Bernard affirme en 198810 qu’à cette époque, en tant que psychologue et qu’expert appelé souvent en cour de Justice, il a parlé à et analysé « plus d’une centaine d’adultes pédophiles et environ trois cents enfants et adolescents ayant eu des contacts sexuels avec des adultes ». Au sein de l’Association Néerlandaise pour la Réforme Sexuelle (NVSH), le Studiegroep Pedofilie (Groupe d’études sur la pédophilie) regroupe des spécialistes de l’enfance, des psychiatres, des juristes, et fournit un important travail d’information.

Le 22 juin 1979, la NVSH et d’autres organisations néerlandaises envoient au parlement du pays et au ministre de la justice une lettre et une pétition demandant la légalisation des rapports sexuels consentis entre enfants et adultes11. La pétition est signée notamment par l’Association hollandaise pour l’intégration des homosexuels (COC), ainsi que par des organisations politiques comme le Parti socialiste pacifiste et par diverses personnalités. Les pédopsychiatres de la Société psychiatrique néerlandaise s’opposent à la décriminalisation des rapports sexuels enfants-adultes en arguant que cela risquerait d’affaiblir l’autorité parentale12.

L’année suivante, la COC déclare que la cause des pédophiles est liée à celle des homosexuels et que la libération des homosexuels ne sera jamais complète sans la « libération des enfants et des pédophiles »13. En 1981, la « Fondation néerlandaise protestante pour un développement familial responsable » (PSVG) édite et distribue dans les écoles élémentaires néerlandaises des dizaines de milliers de copies d’un livret illustré intitulé Pedophilia, pour informer les enfants sur ce qu’est la pédophilie14. Jusqu’au début des années 1980, les défenseurs de la pédophilie se disent satisfaits des progrès de leur discours aux Pays-Bas ; Edward Brongersma affirme en 1984 : « Aux Pays-Bas, la pédophilie est discutée objectivement pendant les cours d’instruction des académies de police. Là, tout comme dans les universités, on s’efforce d’en finir avec les préjugés. »15

France

Le statut particulier des intellectuels en France, qui avait permis, à une époque où la majorité sexuelle était fixée à 13 ans (soit avant août 1942 pour l’homosexualité, et avant juillet 1945 pour l’hétérosexualité), à certains écrivains comme Henry de Montherlant ou André Gide d’assumer leurs goûts sexuels pour les jeunes garçons sans être inquiétés ou, comme Roger Peyrefitte, d’en retirer un succès de scandale9,16, permet aussi à plusieurs écrivains, à partir de la fin des années 1960, de tenir des discours présentant la pédophilie de manière positive. Tony Duvert, qui publie son premier roman, Récidive, en 1967 et remporte le Prix Médicis en 1973, se dit ouvertement pédophile tout en demeurant régulièrement publié par les Éditions de Minuit. En 1974, Duvert publie Le Bon Sexe illustré, essai écrit en réaction au succès rencontré par L’Encyclopédie de la vie sexuelle publié par Hachette, et où il stigmatise les méthodes d’éducation sexuelle, et, plus globalement, d’éducation qui ont cours en France. La même année, Gabriel Matzneff publie quant à lui Les Moins de 16 ans, pamphlet exaltant l’amour des tout jeunes adolescents, allant jusqu’à évoquer des amours vécues avec des garçons de douze ans17. Entretenant dans ses écrits une ambiguïté entre pédophilie et pédérastie, Matzneff n’est pourtant pas attaqué par les médias, et assure même des chroniques dans divers journaux, dont le quotidien Le Monde. Le philosophe René Schérer, professeur au Centre universitaire expérimental de Vincennes, publie, toujours en 1974, Émile perverti, essai contestant que les rapports sexuels soient nocifs pour les enfants et déplorant que l’éducation contemporaine dénie et exclue les « rapports pédérastiques entre maîtres et élèves »18.

Ces publications sont alors soutenues par des éditeurs qui s’inscrivent souvent dans une perspective révolutionnaire plus que dans la justification d’un goût particulier9. Selon les termes de l’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu, le discours selon lequel « les enfants ont aussi droit à la sexualité » trouve à l’époque une niche « à l’ombre des mouvement alternatifs, de l’antipsychiatrie et du militantisme homosexuel. Du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) créé en mars 1971, au magazine Le Gai Pied lancé en février 1979, tous réclament, avec Michel Foucault, la reconnaissance des « sexualités périphériques ». »19. En 1975, Daniel Cohn-Bendit publie Le Grand bazar dans lequel un chapitre, « Little big men », est consacré à la « sexualité des enfants ». En 1976, René Schérer et Guy Hocquenghem dirigent un numéro de la revue Recherches sur l’enfance et l’éducation, « soutenu notamment par Michel Foucault et François Châtelet [et qui] marque sans doute l’apogée de ce type de discours » intellectuel sur la pédophilie et l’hébéphilie20. En avril 1978, invité avec Guy Hocquenghem de l’émission Dialogues sur France Culture, Michel Foucault dénonce le cadre juridique qui « vise à protéger les enfants en les confiant au savoir psychanalytique », à nier l’existence de leur désir sexuel et à postuler la sexualité avec les adultes comme dangereuse pour eux19.

Le Monde et Libération, journaux orientés à gauche, contribuent à la diffusion de ces idées, en publiant des pétitions liées au sujet, des lettres, ou des interviews de pédophiles rapportant leur expérience. Des pétitions contre la majorité sexuelle sont publiées en France. La plus célèbre, publiée dans Le Monde du 26 janvier 1977, et relayée également par Libération, concerne « l’affaire de Versailles » : trois hommes ont alors comparu devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de 15 ans », ce qui à l’époque était qualifié comme un crime, et pour avoir pris en photo leurs « partenaires ». Leurs trois ans de détention préventive suscitent une pétition de soutien, signée par diverses personnalités publiques : le texte affirme que les enfants n’ont subi « aucune violence », et qu’ils étaient « consentants », ajoutant en outre « Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ? » et « trois ans pour des baisers et des caresses, ça suffit »4. Parmi les signataires figurent Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, André Glucksmann, Guy Hocquenghem, Bernard Kouchner, Jack Lang, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Jean-Paul Sartre, René Schérer et Philippe Sollers (ce dernier déclarera plus tard ne pas s’en souvenir, ajoutant « Il y avait tellement de pétitions. On signait presque automatiquement. »4).

En janvier 1979, un pédophile nommé Jacques Dugué, arrêté pour abus sexuels et accusé de faire partie d’un réseau de proxénétisme pédophile, publie ainsi sur deux jours dans Libération une tribune libre où il fait l’apologie de la « sodomisation » d’enfants, affirme que « l’enfant qui aime un adulte […] aime ressentir dans son corps le membre viril de celui qu’il aime, d’être uni à lui, par la chair » et demande « qu’on arrête de persécuter ceux qui aiment les enfants, même s’ils les aiment aussi avec leur corps »21. Au procès de Dugué, René Schérer et Gabriel Matzneff témoignent en sa faveur22. (Des années plus tard, multirécidiviste et plusieurs fois condamné, pour l’affaire de 1979 et pour d’autres, Jacques Dugué est arrêté dans le cadre d’une affaire de viol et de pornographie enfantine : il est condamné en 2002 à trente ans de réclusion pour abus sexuels23,24,25). Toujours en 1979, Libération publie une interview de Tony Duvert recueillie par Guy Hocquenghem, dans laquelle l’écrivain réaffirme sa pédophilie et préconise de retirer les enfants à leurs mères, ou du moins d’« empêcher que les femmes aient un droit exclusif sur les enfants », qu’elles oppriment et dont elles nient le droit à la libre sexualité26. Il développe ses convictions dans l’essai L’Enfant au masculin, paru l’année suivante, où il affirme en outre avoir eu des partenaires sexuels âgés de six ans27. Le 20 juin 1981, Libération publie un article intitulé « Câlins enfantins », qui présente de manière complaisante le témoignage d’un pédophile sur ses rapports sexuels avec une enfant de cinq ans4.

Ces publications relèvent souvent, pour les éditeurs et journalistes, d’une stratégie globale de remise en cause de la société, et sont revendiquées avant tout au nom de la liberté d’expression2. Le journaliste Sorj Chalandon estime, en 2001, que l’attitude adoptée par Libération dans la décennie 1970 relève d’un « vertige commun » de l’époque, durant laquelle, pour l’équipe du quotidien, « tout ce qui se dresse sur le chemin de toutes les libertés est à abattre »4. Dans la même optique, des groupes informels d’extrême-gauche28 ou des organisations plus importantes, comme la Ligue communiste révolutionnaire29 soutiennent les pédophiles. La défense de la pédophilie, ainsi que des discours ambigus sur la « sexualité infantile »30 apparaissent comme une remise en cause des interdits : en 1975, Daniel Cohn-Bendit publie aux Éditions Belfond le livre Le Grand Bazar, dans lequel il écrit, au sujet de son expérience d’éducateur dans un jardin d’enfants « alternatif » à Francfort, « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais :  » Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi vous m’avez choisi, moi, et pas les autres gosses ?  » Mais, s’ils insistaient, je les caressais quand même »31. Il regrettera plus tard ses propos et ses écrits, parlant de provocation destinée à «choquer le bourgeois des années 70»32. Le journal L’Express commente en 2001 : « la complaisance de l’époque pour les excès de langage — et parfois d’actes — des militants de la libération sexuelle s’accompagnait d’un véritable aveuglement : l’enfant, croyaient-ils, ne demandait qu’à exprimer sa sexualité, et c’était l’interdit qui constituait un abus sexuel. Cette complaisance, qui a servi d’alibi et de caution culturelle à bien des pédophiles, masque aussi une autre réalité, l’infantilisme d’une mouvance. »33.

Des discours très minoritaires

Cependant, l’élargissement ou non du « jouir sans entraves » aux relations sexuelles entre enfants et adultes est dès 1968 très controversé au sein des groupes d’extrême-gauche et des milieux de gauche : la dissolution de Vive la révolution dirigé par Roland Castro en 1971, est en partie due aux débats autour de ce thème. À la même époque, la rédaction de Politique-Hebdo refuse, selon le témoignage de son rédacteur en chef adjoint d’alors Hervé Hamon, de publier une interview de René Schérer en raison des « positions pro-pédophiles » de ce dernier. Le périodique Tankonalasanté, revue critique de l’institution médicale, cesse de paraître après qu’un courant favorable à la pédophilie ait tenté de l’utiliser comme vecteur de ses idées34.

Malgré l’activité de quelques personnes et une tolérance pouvant exister dans des groupes politiques minoritaires, la pédophilie demeure globalement condamnée par la société à cette époque. Les adultes ayant des contacts sexuels avec des enfants ou des pré-adolescents sont réprouvés et se retrouvent très souvent en prison, et lorsque les groupes pédophiles se structurent et se font connaître des opinions publiques des années 1970-1980, les réactions sont le plus souvent très négatives.

Au sein même des avant-gardes « progressistes », les féministes sont souvent perplexes35 quant à la réelle possibilité de relations librement consenties entre adultes et enfants, la pédophilie étant considérée comme un miroir de l’aliénation des faibles par le sexe masculin36. Le fait que la grande majorité des pédophiles ainsi que des consommateurs de pornographie et de prostitution enfantine soient des hommes vient appuyer cette thèse37.

Structuration de plusieurs groupes à la fin des années 1970

À partir du milieu des années 1970 apparaissent des organisations spécifiquement pédophiles, au-delà des associations homosexuelles et de penseurs isolés. Cette radicalisation et la multiplication des groupes jusqu’au milieu des années 1980 permet aux pédophiles de se rencontrer et d’échanger des idées, même si les différents groupes ont été plus juxtaposés que coordonnés. Elle leur permet également de tenter de se faire connaître par les opinions publiques.

En Europe du Nord et germanique

Aux Pays-Bas, en plus du Studiegroep Pedofilie de la NVSH, de nombreux groupes voient le jour, notamment dans le sillage de l’action prosélyte d’Edward Brongersma et Frits Bernard38 : le Stiching Studiegroep Pedofilie (SSP) ; le Landelijke Werkgroep Jeugdemancipatie (ex-Pedofilie), groupe spécifique de l’organisation Nederlandse Vereniging Voor Seksuele Hervorming (NVSH -LWGJ) ; Spartacus, éditeur d’une revue en anglais, Pan Magazine, à diffusion internationale, et du guide Spartacus qui cause un scandale au milieu des années 199039, et à partir de 1982 MARTIJN. Cette dernière association est le seul groupe de ce type à subsister en Europe. Elle a fait l’objet d’un jugement de dissolution en juin 2012 par la justice néerlandaise40,41, mais ce jugement a été annulé en avril 2013, la cour d’appel jugeant que si « les travaux de l’association sont contraires à l’ordre public », ils n’entrainent cependant pas de « menaces de dislocation de la société », condition pour qu’une organisation puisse être interdite aux Pays-Bas42,43.

C’est en Flandre belge que se forme le premier groupe pédophile hors des Pays-Bas, après une conférence donnée à Anvers en avril 1973 par le groupe d’étude sur la pédophilie de la NVSH. Le Studiegroep Pedofilie organise des rencontres hebdomadaires et collecte des informations sur la pédophilie (regroupées dans un centre de documentation basé à Hasselt). En 1981 s’ajoute Stiekum, plus militant (tracts, interventions en milieu institutionnel, à la radio, etc.)44. Ces groupes, qui restent plutôt informels, font à partir de 1984 l’objet d’attaques de partis de droite, dont le Vlaams Blok, qui, leur reprochant « d’habituer les gens au phénomène de la pédophilie », diffusent dans leurs publications et dans les journaux flamands des appels à les interdire, et organisent des manifestations de protestation lorsque se tiennent en Flandre conférences et débats sur la pédophilie45.

En Allemagne de l’Ouest, le Deutsche Studien und Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (DSAP, Société allemande d’étude et de travail sur la pédophilie) regroupe à partir de 1979 plusieurs groupes locaux et publie Befreite Beziehung (douze numéros) puis Die Zeitung. À la fin de 1981, ses deux cents membres, ne parvenant plus à s’entendre, provoquent la dissolution de fait du mouvement. L’Arbeitskreis Päderastie (AKP, Groupe de travail sur la pédérastie), petit groupe de réflexion formé en 1979, devient alors le principal mouvement germanique, bien qu’il s’adresse presque uniquement aux pédérastes. Kinderfrühling, qui reprend l’édition du Befreite Beziehung, naît de la dissolution de la DSAP46.

Les pédophiles allemands parviennent surtout, dans les années 1980, à trouver des soutiens politiques auprès du Parti vert, en arguant que les contacts sexuels entre enfants et adultes, non seulement ne sont pas nocifs pour les enfants mais sont également nécessaires à leur évolution psychosociale. Durant plusieurs années, les pédophiles continuent de bénéficier de soutiens politiques en présentant leur sexualité comme le dernier bastion devant « être pris d’assaut dans le cadre de la libération sexuelle »47.

Dans d’autres pays d’Europe du Nord, les petits groupes qui existent ont une influence anecdotique, que ce soit le Schweizerische Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (SAP) en Suisse, le Paedofil Gruppe au Danemark, le NAFP en Norvège ou le Paedofilia Arbeitsgruppen (PAG) en Suède38. En 1985, la Danish Pedophile Association (DPA) est créée au Danemark.

Dans les pays anglophones

À la fin des années 1970, le militantisme pédophile se développe également au Royaume-Uni et aux États-Unis avec la formation en 1974 en Écosse du PIE (Paedophile Information Exchange, plus tard basé à Londres), et en 1978 à Boston de la NAMBLA (North American Man/Boy Love Association). Ces deux groupes ont une certaine notoriété au début des années 1980 suite au tollé que suscitent les propos de certains de leurs membres, activistes radicaux48, et à la diffusion de leurs revues, le Magpie et le NAMBLA Bulletin. En 1984, le PIE s’auto-dissout face à la réprobation publique. Les procès se multiplient à partir de 1981, alors que la NAMBLA existe toujours. Les réactions que suscitent le PIE et la NAMBLA à leurs naissances respectives montrent le rejet des sociétés anglophones envers de tels mouvements.

Quelques « cercles de documentation et de réflexion », comme la René Guyon Society, le Childhood Sensuality Circle (CSC, créé en 1975 par Valida Davila) voient le jour mais ont une audience très limitée car ils n’essayent pas de se faire connaître38.

En Australie est fondé en 1983 (ou 1980) l’Australian Paedophile Support Group, qui se dissout après l’intrusion de policiers en son sein. Ses membres se regroupent alors dans le BLAZE (Boy Lovers and Zucchini Eaters), qui est assez vite rendu inactif par la police49.

Les mouvements européens francophones

La première organisation pédophile francophone naît dans le cadre de l’« affaire de Versailles ». Paraît également dans Libération un appel à participation à une réunion pour constituer le FLIP (Front de libération des pédophiles). Si cette réunion a bien lieu, le FLIP ne lui survit pas, des divergences survenant entre les personnes présentes. Les plus radicaux fondent à la mi-77 le FRED (Front d’action de recherche pour une enfance différente), qui définit en décembre de la même année un programme, publie quelques textes en 197850, puis disparaît début 1979, par manque d’organisation et à cause de dissensions entre ses membres51.

Le premier groupe militant pédophile francophone à durer est le GRED (Groupe de recherche pour une enfance différente), fondé en juillet 1979, membre du CUARH (Comité d’urgence antirépression homosexuelle) et de l’IGA (International Gay Association). Le GRED déclare dans sa revue Le Petit Gredin (10 numéros de 1981 à 1987) vouloir « élargir son public aux « professionnels » de l’enfance, aux parents eux-mêmes, aux juges et aux éducateurs. Et aux enfants ! »52 afin d’être un organe de débat plus que de militantisme, attitude que le mouvement adopte également lors des conférences et tables rondes auxquelles il est convié52.

Le CRIES (Centre de recherche et d’information sur l’enfance et la sexualité) est fondé en Belgique, suite à la disparition du Groupe d’étude sur la pédophilie (GEP), par Philippe Carpentier afin de « rassembler des gens comme [lui] » indépendamment du mouvement homosexuel52. De début 1982 à fin 1986, le CRIES publie vingt-huit numéros de L’Espoir. Cette revue est avant tout un organe militant qui, à travers récits, illustrations et articles sur les autres mouvements, fait l’éloge des amours pédérastiques.

Dans les années 1980, parallèlement à ces organes de mouvements militants, paraissent divers magazines52, plus ou moins liés au militantisme pédophile comme Palestra, dirigée par Jean-Manuel Vuillaume et François Valet, qui ambitionnait de « recenser les grandes figures culturelles de l’enfant » et propose à ses lecteurs « une synthèse agréable et divertissante sur l’enfant dans la culture »53, ou Gaie France (1986-1993), publiée par Michel Caignet et qui soutient pédérastes et pédophiles54. De nombreuses revues de photographies sont aussi publiées : Backside (1983-1985)55, Jean’s (1985)56, Beach Boys (1985-1986), Eklat (1985) et Photokid (1986).

Ces groupes, qui se rattachent encore à l’esprit contestataire post-soixante-huitard et aux mouvements homosexuels, reconnaissent un changement des mentalités, aussi bien de la part de leurs anciens alliés que de la société en général52.

Certains membres du milieu « pédophile militant » sont par la suite discrédités en raison de leur implication dans des affaires de viol sur mineur ou de vente d’images pédopornographiques ; le CRIES disparaît brusquement en 1987 lorsque l’on découvre que, derrière les photos « soft » de L’Espoir, Philippe Carpentier organisait un trafic d’images et de vidéos pédopornographiques impliquant dix-huit pays57 ; Jean-Manuel Vuillaume est condamné en 1997 pour avoir tourné en Colombie des vidéos pornographiques mettant en scène des adolescents mineurs58, affaire à laquelle Michel Caignet est également mêlé. Ces revues et mouvements ont donc pu contribuer à la formation de réseaux « pédocriminels ».

Des groupes dispersés

Ces mouvements, s’ils se font des publicités réciproques dans leurs publications, sont cependant peu nombreux, peu influents et surtout peu coordonnés, bien que certaines tentatives de regroupement soient effectuées, souvent à l’échelle nationale.

Les 5 et 6 juillet 1986, la NAMBLA, la SAP suisse, un groupe australien et des mouvements scandinaves se rencontrent à Copenhague. Ils cherchent les moyens de réinsérer le combat pour l’acceptation de la pédophilie dans celui pour la liberté sexuelle et proposent que les homosexuels continuent à combattre de front avec les pédophiles, tout en constatant affronter une très vive hostilité de la part des féministes59. Cette rencontre, qui survient alors que le mouvement s’essouffle, n’a pas d’effet concret. Actuellement, l’IPCE organise depuis sa création une rencontre annuelle de ses membres mais celle-ci n’accueille que très peu de personnes (quatre en 2006)60.

Depuis les années 1980 : la condamnation générale de la pédophilie

La pédophilie exclue du militantisme des minorités sexuelles

À partir des années 1980, les groupes pédophiles militants connaissent un rapide déclin, lié pour l’essentiel à un rejet de leur action de la part des sociétés, même les plus « progressistes », et notamment des acteurs de la Révolution sexuelle.

En octobre 1982, éclate en France l’affaire du Coral, autour d’abus sexuels présumés commis dans un « lieu de vie communautaire ». Plusieurs personnalités publiques, dont René Schérer ou Gabriel Matzneff, sont un temps accusés. S’ils sont mis hors de cause et si les condamnations de plusieurs personnes, pour relations sexuelles consenties avec de jeunes adolescents, sont au final légères, l’affaire connaît un fort remous médiatique, qui contribue à attirer l’attention sur les lieux de vie et à remettre en cause l’antipsychiatrie16. Gabriel Matzneff est quant à lui renvoyé par Le Monde à la suite de sa mise en cause61.

Après 1982, l’activisme pédophile en Europe occidentale, s’il n’essuie pas autant d’attaques que l’activisme américain, commence à décliner : les médias n’en parlent plus, et les principaux militants se lassent (Bernard prend sa retraite de psychologue, d’expert et de membre d’organisations internationales en 198510). Aux Pays-Bas, les discours en faveur de la pédophilie connaissent un reflux dans les années 1980 quand, de l’aveu même de Frits Bernard, la pédophilie est à nouveau couramment traitée comme une maladie mentale7.

Lorsqu’en 1985, les Verts allemands, parti en pointe lors de la Révolution sexuelle, incluent dans leur programme, après plusieurs mois de travail, des propositions visant à abolir les articles de loi sur la majorité sexuelle, en insistant par exemple sur le fait que « les rapports sexuels avec des enfants sont pour les deux parties [enfants et adultes] (…) productifs », cela suscite un tollé, et beaucoup d’électeurs habituels du parti reportent leurs voix sur le SPD62. Même les électeurs les plus « progressistes » n’acceptent plus l’idée de la défense des pédophiles.

À partir de la même année, la police néerlandaise se met à collaborer étroitement (des réunions hebdomadaires au moins jusqu’en 198914) avec le FBI pour apprendre à « traquer les producteurs et consommateurs supposés de pédopornographie »12, car le Congrès américain (via le Sous-comité permanent aux investigations du Comité sur les affaires gouvernementales, dirigé par le républicain William Roth), pense que les Pays-Bas sont alors « parmi les principaux exportateurs de pédopornographie aux États-Unis » et qu’il y aurait à Amsterdam des ventes aux enchères d’enfants afin de les prostituer, allégations qui sont invalidées en août 1986 par le rapport définitif d’un groupe de travail sur la pédopornographie dirigé par le ministre de la justice Altes12,14. Cette action de la police néerlandaise montre un changement de mentalité dans ce pays où l’activisme pédophile avait rencontré le plus de succès.

C’est surtout au sein même des anciennes mouvances « progressistes » des années 1970 que le militantisme pédophile est de plus en plus décrié. La défense de la pédophilie à l’époque est majoritairement interprétée comme un « aveuglement collectif » (selon l’expression de Jean-Claude Guillebaud63). Les acteurs de l’époque reviennent, ou sont parfois obligés de s’expliquer et de revenir, sur les propos qu’ils avaient tenu à l’époque. En 2001, une polémique éclate ainsi autour du passage relatif aux enfants dans le livre Le Grand Bazar, de Daniel Cohn-Bendit : attaqué, ce dernier parle de « provocation intolérable », et dit son remords d’avoir écrit ces lignes, par « inconscience insoutenable ». Pour lui, « Il s’agissait de transgresser des frontières et de briser les interdits. Cela n’avait rien à voir avec des abus sexuels »64 ; il affirme en outre : « prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie32. ». Plusieurs anciens élèves de Daniel Cohn-Bendit, et leurs parents, prennent sa défense, réfutant les accusations d’abus sexuels ou de proximité avec des « personnes coupables d’abus sexuels sur enfants »65. Gabriel Matzneff déclare en 2002 : « Lorsque les gens parlent de « pédophilie », ils mettent dans le même sac le salaud qui viole un enfant de huit ans et celui qui vit une belle histoire d’amour avec une adolescente ou un adolescent de quinze ans. Pour ma part, je méprise les salauds qui abusent des enfants et je suis partisan de la plus grande sévérité à leur égard66. ».

Certes, ce rejet de la part des acteurs de la Révolution sexuelle avait commencé avec la naissance du militantisme pédophile : Geneviève Fraisse rappelle en 2001 que dès 1975 elle « vivait très mal » la volonté d’une « sexualité commune adulte-enfant », propos que l’on retrouve très souvent de la part des femmes impliquées dans la Révolution sexuelle2, et déjà dans des revues homosexuelles d’époque67 mais qui ne se fait clairement entendre qu’après la période.

Les lesbiennes avaient été les premières à s’opposer aux pédophiles au sein des mouvements GLBTQ : en 1980, un « rassemblement lesbien du comité pour la Gay Pride » (« Lesbian Caucus – Lesbian & Gay Pride March Committee ») appelle à boycotter la Gay Pride de New York à cause d’une supposée mainmise de la NAMBLA sur son comité d’organisation68. En 1983, lorsque le mouvement homosexuel britannique CHE (Campaign for Homosexual Equality) soutient le PIE, en proie à une campagne de presse négative, le magazine condamne cet appui comme nuisible à la cause homosexuelle69.

Ce processus de marginalisation70 se poursuit jusqu’en 1994, date à laquelle l’International Lesbian and Gay Association, afin d’obtenir un statut consultatif au Conseil économique et social des Nations unies, décide d’exclure quatre groupes pédophiles militants : les américains NAMBLA et Project Truth, le néerlandais MARTIJN et l’allemand Verein für Sexuelle Gleichberechtigung (VSG, « Association pour l’égalité sexuelle »)71. La Révolution sexuelle, à la fin des années 1990, s’est débarrassée de son passé pédophile9.

Déclin du militantisme

Au cours des années 1980, quelques nouveaux groupes de pédophiles apparaissent, mais le militantisme décline rapidement, jusqu’à disparaître presque totalement dans les années 1990, en se limitant aux activités sur internet.

Au début des années 1990 est créée l’IPCE (International Pedophile and Child Emancipation), qui gère un site web regroupant de nombreux documents en quatre langues, mais dont les activités se limitent rapidement à la seule présence sur internet. En 1993 apparaît Krumme 13, organisation allemande, qui se dissout en 2003. La Danish Pedophile Association fait l’objet, en 2000, d’un reportage télévisé qui, infiltrant le groupe, révèle que ses membres pratiquent le tourisme sexuel et l’échange de pédopornographie72. La justice danoise estime en 2005 que l’existence du groupe est légale en vertu des lois sur la liberté d’expression ; l’association, entretemps, annonce son auto-dissolution en 200441,73.

Très peu de personnes s’affichent aujourd’hui publiquement comme pédophiles ou favorables à la pédophilie. Une exception notable, en 1997, est Renaud Camus, aujourd’hui président du Parti de l’In-nocence : « Si la sexualité, comme je crois, n’a strictement rien de répréhensible en soi, on ne voit pas pourquoi elle le serait chez les enfants, ou avec les enfants. Il est absurde de considérer qu’elle serait illicite jusqu’à un certain âge, et deviendrait licite du jour au lendemain, dès que cet âge est dépassé. Les enfants ont une sexualité et des pulsions sentimentales bien connues, qui peuvent très bien se porter sur des adultes, en particulier sur de jeunes et beaux adultes, professeurs de gymnastique ou moniteurs de colonies de vacances, comme nous l’avons tous vu » (L’Infini, Gallimard, n° 59, automne 1997, « La Question pédophile »). Le « militantisme pédophile » se réduit pour l’essentiel à l’activité de groupes de taille très modeste, dont les membres demeurent la plupart du temps anonymes, ou à des initiatives de personnes isolées. Les rares personnes s’exprimant encore aujourd’hui sont anglophones ou néerlandaises : il s’agit notamment de Tom O’Carroll (auteur de l’ouvrage Paedophilia : The radical case), Frans Gieles ou Lindsay Ashford, citoyen américain ayant témoigné à visage découvert en 2004 et animé un site internet où il faisait l’apologie de son propre penchant sexuel pour les petites filles74. Le site de Lindsay Ashford a été durant plusieurs années l’une des vitrines en ligne de la pédophilie – s’attirant même des menaces de poursuites de la part du futur Président des États-Unis Barack Obama après la mise en ligne de photos des filles de ce dernier75 – avant que son auteur ne décide de le fermer, arguant que la notoriété qu’il en retirait l’empêchait de conserver un emploi76.

John Robin Sharpe, un pédophile canadien, a contesté certains aspects des lois sur la pornographie enfantine de son pays qui, contrairement à la France, condamne également les écrits incitant à la pédophilie. Arrêté en 1995 pour possession et diffusion de textes et d’images à caractère pédophile77, il a fait valoir que ses propres photos et écrits de fiction ne pouvaient être illégaux du fait de leur caractère « artistique » et que la possession de pornographie répondant à ses goûts sexuels relevait de sa liberté d’expression. La Cour d’Appel de Colombie-Britannique lui a tout d’abord donné raison, occasionnant une polémique et un recours du gouvernement canadien : la Cour suprême du Canada a finalement annulé le jugement en 2001, réaffirmant la validité de la loi canadienne contre la pédopornographie, et ne reconnaissant d’exceptions que pour des textes autoproduits pour un usage strictement personnel, qui ne seraient diffusés en aucune manière par leur auteur78,79. En 2002, Sharpe est acquitté pour la diffusion des textes – la justice estimant que ses écrits n’incitaient pas explicitement à la pédophilie, se contentant de décrire les actes – mais condamné pour la possession des photos80. En 2004, il est condamné à deux ans de prison pour un abus sexuel commis dans les années 197081.

Le 31 mai 2006 est annoncée la création aux Pays-Bas du Parti de la charité, de la liberté et de la diversité (Partij voor Naastenliefde, Vrijheid en Diversiteit, PNVD), parti politique proposant l’abolition de toute majorité sexuelle. Les trois fondateurs du parti, tous militants pédophiles, comptent parmi eux Ad van den Berg, ancien président de MARTIJN. Le PNVD propose également d’autres mesures jugées par beaucoup comme fantaisistes (gratuité totale des transports, légalisation de la zoophilie, etc.) sans s’attaquer aux réels problèmes de la société contemporaine néerlandaise. Il est soit moqué, soit attaqué (par des associations chrétiennes, le parti conservateur et la grande majorité de l’opinion publique, 80 % des Néerlandais déclarant dans un sondage que des mesures devraient être prises)82. Le PNVD n’a jamais compté que ses trois fondateurs comme membres connus, n’a jamais pu participer à aucun scrutin faute d’avoir recueilli le nombre de signatures de citoyens prévu par la loi néerlandaise, et a annoncé sa dissolution en 2010. L’association MARTIJN est tout d’abord dissoute en juin 2012 par la justice néerlandaise mais le jugement est ensuite cassé en avril 2013, conduisant, de facto, à la réouverture de l’association. Ad van den Berg, ancien président de MARTIJN et ancien trésorier du PNVD, a quant à lui été condamné en 2011 à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour possession de pédopornographie83 et seule la NAMBLA continue d’avoir une existence officielle.

En 2013, la remise d’un prix à Daniel Cohn-Bendit suscite une nouvelle polémique en Allemagne ; le Parti vert allemand, auquel appartient Daniel Cohn-Bendit, décide alors de se pencher sur son propre passé et de commander au politologue Franz Walter une étude sur l’influence qu’ont pu avoir les militants pédophiles sur le mouvement écologiste allemand. Les travaux de Franz Walter mettent à jour d’anciennes positions pro-pédophiles des Verts allemands, poussant notamment l’ancien ministre Jürgen Trittin – responsable en 1981 d’une plate-forme électorale qui prônait la dépénalisation des actes sexuels entre enfants et adultes – à s’expliquer et à reconnaître ses erreurs. Un article du Frankfurter Allgemeine Zeitung accuse les Verts allemands d’avoir, dans le passé, « créé une idéologie qui favorisait l’abus d’enfants », Daniel Cohn-Bendit étant notamment dénoncé comme « le porte-drapeau le plus éminent des pédophiles ». Franz Walter souligne par ailleurs que les pédophiles ont, dans le passé, également influencé le Parti libéral-démocrate47,84,85.

Des opinions publiques de plus en plus hostiles

À la fin de 1981, on pouvait lire dans un éditorial du Petit Gredin : « La pédophilie, la pédérastie sont de plus de plus les objets de la vindicte sociale alimentée par les mass media »86. En effet, depuis cette époque, la pédophilie fait l’objet d’une « condamnation unanime » et « le pédophile apparaît comme l’incarnation du criminel le plus abject »9,87,20. Si un auteur comme Matzneff continue à être bien perçu par une partie des médias88, on n’entend plus beaucoup parler de lui (Hugo Marsan l’a qualifié de « dandy oublié »89) et les artistes contemporains qui, sans être pédophiles, mettent en scène des relations sexuelles d’adultes avec des enfants consentants90,91 ou font des œuvres assez ambiguës pour que certains puissent les interpréter comme posant la possibilité d’un tel rapport92 provoquent des scandales. Il y a donc eu un « changement radical »20 d’attitude de la part des sociétés, pour différentes raisons.

En premier lieu, « un changement dans l’appréciation des violences sexuelles »9. Si les pédophiles prétextent la liberté des enfants à disposer de leur corps pour justifier leurs discours7,93, ils ne se posent généralement pas la question du discernement des enfants et de la facilité à les abuser, ni celle de leur perception a posteriori du contact sexuel ; à partir des années 1980, l’idée que tout contact sexuel entre un adulte et un enfant provoque des séquelles psychologiques très graves chez le second devient une « opinion commune »94. La réprobation du viol sur mineur, qui perd son statut de tabou95, grandit. Selon Anne-Claude Ambroise-Rendu, ce sont les années 1990 qui marquent un véritable changement dans la vision de la pédophilie par les médias français. Un numéro de l’émission Bas les masques est consacré au thème en 1995 : pour l’historienne, « pour la première fois, on y entend et on y voit les victimes : ces enfants à qui on n’ose plus demander s’ils étaient consentants ou non, qui disent sans équivoque leur souffrance. Pour la première fois, un média évoque les effets de la pédophilie sur les enfants, laissant aux témoins le soin de dire leur mal être, leur incapacité à oublier, à se construire une vie heureuse et équilibrée »16. Anne-Claude Ambroise-Rendu estime que « Seul Gabriel Matzneff ose encore, en 1990, sourire devant Bernard Pivot des petites filles de 12 ans qu’il met dans son lit »96.

De plus en plus d’affaires sont jugées par les tribunaux : en France, le nombre de viols sur mineurs constatés passe de 100 en 1984 à 578 en 199397, et celui des atteintes ou agressions sexuelles sur mineurs avec circonstances aggravantes de 355 en 1984 à 882 en 1993 et 3815 en 200498.En 1996 l’affaire Dutroux, qui éclate en Belgique, a un retentissement international et contribue à marquer durablement l’opinion, suscitant une forme de hantise sociale autour de la pédophilie et conduisant à la multiplication des témoignages et des révélations d’affaires d’abus sexuels sur mineurs99,100,101.

La prévention devient une priorité aussi bien législative102 que populaire, comme en témoigne en octobre 1996 la première Marche Blanche, qui réunit à Bruxelles suite à l’Affaire Dutroux plus de 300.000 personnes et le sujet est l’objet d’une attention renforcée de la part des médias103.

Enfin, avec l’accroissement de la prise de conscience des violences sexuelles envers les mineurs et le retour subit de la pédophilie dans le champ médiatique, la pédophilie n’est plus perçue que comme un viol infligé aux enfants104. Aux Pays-Bas, la relative tolérance ayant pu exister envers la pédophilie disparaît progressivement : Edward Brongersma fait l’objet de harcèlement de la part de ses voisins et d’agressions sur la voie publique, du fait de sa notoriété ; déprimé, il finit par se suicider par euthanasie en 1998105. L’apparition du PNVD en mai 2006 a suscité en général consternation et indignation106,82.

Un activisme sur Internet

Dans les années 1990 l’arrivée d’Internet offre au militantisme pédophile de nouveaux moyens d’expression et de contact. Un certain nombre de pédophiles attirés par les garçons (Boylovers) et par les fillettes (Girl Lovers) se réclament du terme générique « Childlove ». En 1995, est mis en ligne le forum de discussions BoyChat qui mène en 1997 à la création du groupe Free Spirits ayant pour objectif de fournir des services Internet sécurisés aux pédophiles amateurs de garçons dans de nombreuses langues. L’équivalent francophone de BoyChat, La Garçonnière, est créé en 1998. Des pédophiles amateurs de filles créent des ressources équivalentes dès 1998. Depuis, plusieurs autres organisations se sont développées en ligne sur ce modèle, dont des entreprises commerciales (hébergeurs web essentiellement)107,108.

Plus que de l’activisme militant à proprement parler, ces forums constituent avant tout des lieux de discussions et contact virtuels entre pédophiles, parfois suivis de rencontres et rassemblements réels109. Afin d’éviter les poursuites judiciaires, ces réseaux à vitrine publique se gardent de toute activité illégale comme l’échange d’images pédopornographiques ou l’incitation au crime, par l’intermédiaire d’une modération adaptée aux législations des divers pays qui les hébergent. Toutefois, le côté borderline jouant avec les limites de la loi leur a régulièrement valu des problèmes de la part de leurs hébergeurs ou fournisseurs Internet. Ainsi en 2006, l’hébergeur commercial Epifora, principal hébergeur du groupe Free Spirits, fut déconnecté du web par le fournisseur d’accès canadien Vérizon suite à une campagne médiatique menée par une association antipédophile110. Toutefois, les sites ainsi évacués reviennent généralement en ligne très rapidement, utilisant par exemple les services de fournisseurs d’accès ayant une conception extensive de la liberté d’expression111.

L’activité en ligne de pédophiles continue d’attirer l’attention de certains médias : en 2010, Fox News Channel publie un reportage accusant Wikipédia de tolérer sur ses sites les activités de propagande de certains pédophiles cherchant à présenter leurs goûts sexuels sous un jour positif, ce à quoi la Wikimedia Foundation répond qu’elle demeure vigilante face à ce type de dérives112. Le sociologue français Pierre Verdrager souligne pour sa part que les articles de Wikipédia portant sur la pédophilie manquent fréquemment de neutralité en la présentant sous un jour relativement favorable : il y voit le signe d’une activité des défenseurs de la pédophilie, qui profitent de la grande visibilité dans les moteurs de recherche des pages de l’encyclopédie en ligne113. Le forum 4chan fait régulièrement parler de lui comme d’un lieu où circulent des textes pro-pédophile ou images pédophiles, souvent dans un but provocateur114.

L’Internet permet également la circulation accrue de pédopornographie115. En mars 2011, un vaste réseau de pédophiles a été démantelé par Europol, conduisant à l’identification de 670 suspects sur quatre continents, et à 184 arrestations : l’enquête ayant amené à ces arrestations a établi que le forum boylover.net, hébergé aux Pays-Bas, avait servi à l’échange de photos et vidéos pédopornographiques. 230 enfants abusés sexuellement par des membres du réseau ont pu être identifiés116,117,118.

Terminologies et revendications des « militants pédophiles »

Les membres des groupes et mouvances pédophiles actuels se présentent comme des militants et revendiquent notamment le retrait de la pédophilie de la liste des maladies mentales. Ils promeuvent les termes de boylover, girllover et parfois childlover, pour remplacer les termes de pédophiles ou pédérastes, qu’ils jugent trop négativement connotés. Ces termes ont été popularisés auprès des pédophiles eux-mêmes à travers les communautés virtuelles liées aux forums boylove et girllove sur Internet.

Les activistes pédophiles s’appuient parfois sur un texte des psychologues Underwager et Wakefield qui fait la distinction entre désir sexuel et pédophile et passage à l’acte119. Bien qu’ils prônent la distinction entre désir et action, ces auteurs déplorent l’utilisation faite de leur travail par le mouvement « childlove » et considèrent que les contacts sexuels adulte-enfant sont dommageables, qu’il existe ou non une relation d’autorité ou même des sentiments entre l’adulte et l’enfant120.

Enfin, au sein même des milieux pédophiles, le terme général de childlover, qui peut se traduire littéralement par amoureux de l’enfant, est parfois contesté. Certains refusent ces néologismes et préfèrent se qualifier de pédophiles, pédérastes, ou hébéphiles, selon les cas. D’autres encore lui préfèrent les termes spécifiques boylover et girllover, prétextant que les attirances pédophiles homosexuelle et hétérosexuelle ont peu à voir entre elles.

Bien qu’un très grand nombre d’opinions parfois opposées soient représentées au sein du « mouvement », une majorité de ses sympathisants s’accordent sur les objectifs suivants :

  • changer la perception du public sur la pédophilie, la pédérastie et l’éphébophilie ;
  • poser une différence entre la pédophilie et l’abus sexuel ;
  • promouvoir la dépénalisation de certaines formes d’expression érotique impliquant des enfants ou adolescents (textes, dessins, photos, etc.) ;
  • promouvoir une abolition ou une révision de la notion légale de majorité sexuelle ;
  • accroître la connaissance sur les effets de l’activité sexuelle chez les enfants, en favorisant la recherche dans le domaine ;
  • soutenir les mouvements et organisations qui luttent pour les droits de l’enfant.

Certains pédophiles disent également que le sexe n’est pas la raison d’être de leurs relations avec les enfants. Edward Brongersma, dans Boy-Lovers and Their Influence on Boys (Les Boy-Lovers et leur influence sur les garçons), où il rapporte le résultat d’interviews de personnes engagées dans des relations avec des enfants, écrit : « Dans une relation, le sexe est généralement un élément secondaire121. ».

De plus, les activistes pédophiles affirment que les contacts sexuels avec des adultes ne sont pas nécessairement dangereux pour les enfants. Parmi leurs principaux argumentaires figure une étude scientifique publiée en 1998 dans la revue Psychological Bulletin, signée des psychologues Bruce Rind, Philip Tromovitch et Robert Bauserman : A meta-analytic examination of assumed properties of childsexual abuse using college samples. (Méta-analyse des conséquences de l’abus sexuel sur enfants, à partir de cas non cliniques122) ; cette étude analyse et compare les résultats d’un ensemble d’enquêtes menées auprès de lycéens ayant connu une relation sexuelle précoce avec un adulte. Les conclusions de l’étude relativisent beaucoup les effets négatifs de telles relations. Elle est donc souvent citée en référence dans les milieux « Childlove ».

Toutefois, cette étude ne l’objet d’aucun consensus scientifique, sa publication ayant suscité une vive polémique aux États-Unis. Une résolution du Congrès a condamné sa publication par une revue scientifique, réaffirmant dans le même temps la nécessité de la protection de l’enfance contre les abus sexuels123 et une majorité de chercheurs estiment que cet article est biaisé dans sa méthodologie et ses intentions. Dans Science or Propaganda? an examination of Rind, Tromovitch and Bauserman (1998) (Science ou propagande ? Une étude de Rind, Tromovitch and Bauserman (1998)), la pédiatre Stephanie J. Dallam écrit : « Après un examen minutieux des preuves, nous concluons que Rind et al. peut être décrit comme un article militant qui utilise la science de façon inappropriée pour essayer de légitimer ses vues »124 L’étude a été largement critiquée, tant pour sa méthodologie que pour ses conclusions, et dénoncée comme un travail de propagande davantage que comme un texte scientifique125,126,127. Différents psychologues ont souligné les liens de deux des auteurs de l’article – Rind et Bauserman – avec des mouvances pro-pédophiles, leur participation à des conférences de groupes militants et leur collaboration avec Paidika : the Journal of pedophilia, un journal pédophile en langue anglaise publié aux Pays-Bas. L’affaire a également suscité des interrogations quant au travail des comités de lecture dans les revues scientifiques américaines : l’article avait en effet été rejeté par un premier comité de lecture du Psychological Bulletin, proposé une seconde fois après un changement de comité, et finalement publié malgré un avis défavorable d’au moins l’un des membres du nouveau comité128,129.

Certains activistes pédophiles arguent que l’enfant a une sexualité innée depuis sa prime-enfance. Ils contestent notamment la pertinence des notions de majorité sexuelle en se référant aux travaux de plusieurs chercheurs, comme Alfred Kinsey, Floyd Martinson, Alayne Yates ou William Masters, qui montrent des exemples de réponses sexuelles, masturbations et jeux sexuels avec d’autres jeunes enfants. Toutefois, Alfred Kinsey fut une personnalité controversée et beaucoup de psychologues influents de son époque, comme Abraham Maslow, étaient très critiques vis-à-vis de sa méthodologie. L’institut Kinsey a fini par reconnaître que les éléments des rapports Kinsey décrivant la capacité sexuelle des enfants venaient tous d’une même personne130, et que cet homme utilisé comme source par Kinsey abusait sans aucun doute sexuellement les enfants dont il prétendait décrire les réactions131. – Les pédérastes et hébéphiles de la mouvance sont dans leur ensemble opposés aux lois sur le consentement. Certains d’entre eux avancent que par le passé, la puberté était considérée comme le passage à l’âge adulte dans la plupart des sociétés, et qu’il s’agit d’une indication naturelle du fait que le corps est sexuellement mûr. Ils critiquent la définition légale, qu’ils jugent aussi arbitraire que discriminatoire. Opposés au concept de majorité sexuelle légale, ils préconisent que chaque individu qui souhaite s’engager dans des activités sexuelles puisse pouvoir prendre sa propre décision. Ce point de vue ne tient pas compte de la question de la maturité minimale nécessaire pour mesurer pleinement les conséquences de ses actions, question classique pour n’importe quel domaine concernant le consentement de mineurs (droit de vote, permis de conduire, etc.).

Dans beaucoup de pays, l’âge de la majorité sexuelle est plus élevé que l’âge de la puberté. Si un adolescent entretient des relations sexuelles avec un adulte entre ces deux âges, ce dernier peut être considéré comme un agresseur sexuel – bien qu’il ne soit pas pédophile.

Certains pédophiles affirment connaître la « sexualité infantile » et présentent officiellement des principes préalables aux relations sexuelles avec des enfants, se résumant principalement au consentement de l’enfant et de ses parents.

En 1998, Frans Gieles, membre du groupe NSVH proposait quatre « règles éthiques » à suivre lors d’une relation adulte-enfants. À la même époque, des principes équivalents étaient proposés par d’autres groupes ou personnalités132, donnant lieu plus récemment à une synthèse par le groupe MARTJIN sous la forme suivante133 :

  • consentement de l’enfant et de l’adulte ;
  • ouverture envers les parents de l’enfant ;
  • liberté pour l’enfant de cesser la relation à tout moment ;
  • harmonie avec le développement de l’enfant.

Il est toutefois difficile de savoir quel crédit attribuer aux principes officiels présentés par ces mouvances. Si certains groupes comme MARTIJN prônent le respect des lois134, décourageant ainsi de fait les relations sexuelles adulte-enfant, d’autres comme KRUMME n’ont pas ces réserves135.

Les objections le plus souvent avancées à ce « code éthique » sont les suivantes : l’enfant n’est pas suffisamment mûr pour avoir la liberté de faire cesser une relation abusive et il pourrait très facilement être contraint à maintenir la relation contre sa volonté, le pédophile pouvant user de force ou de manipulation. Par ailleurs, la majorité des psychologues de l’enfance affirment qu’une relation sexuelle entre un adulte et un enfant ne peut se faire en harmonie avec un développement normal de celui-ci.

Réactions dans l’opinion publique et affaires criminelles

Les membres de la mouvance contemporaine affirment qu’ils n’approuvent pas l’abus d’enfants ni les activités illégales : l’opinion publique sur ce point est sceptique. Ce scepticisme a été renforcé par des incidents rendus publics impliquant des membres et des groupes associés au mouvement dans des affaires d’abus sexuel, ainsi que par les similitudes entre le discours de la mouvance et celui des abuseurs sexuels cherchant à justifier leurs actes136,137.

Les mouvances pro-pédophiles ont suscité une forte opposition et leur progression sociale et politique est restée très limitée. Presque tous les gouvernements nationaux se conforment aux protocoles des Nations unies pour définir les lois sur la majorité sexuelle et sur la criminalisation de la pornographie enfantine. Cette dernière a fait l’objet d’un traité aux Nations unies, signé par près de 130 pays entre 2000 et 2004138. Quant à la convention des Nations unies sur l’âge de consentement (1962), elle fait force de loi un peu partout depuis 1990139.

Des militants pour la prévention de l’abus sexuel, des professionnels de la loi et des journalistes notent que les proclamations de la mouvance quant à sa désapprobation de l’abus sexuel n’ont pas toujours été suivies dans les faits. Les membres de la mouvance répondent souvent que les abuseurs n’appartiennent pas au mouvement, ou que le mouvement aurait pu les aider à ne pas franchir la ligne jaune140. Les observateurs estiment dans leur majorité que les promoteurs d’un amour et d’une sexualité inoffensive entre adultes et enfants n’agissent pas toujours comme ils le prétendent, en citant ces arrestations comme preuves141.

Beaucoup de ces incidents impliquent l’association NAMBLA, l’organisation la plus connue de la mouvance. Certains affirment que ces arrestations sont limitées à cette association et ne sont pas représentatives du mouvement global. Pour la plupart des observateurs, ces incidents sont révélateurs de la face réelle de la mouvance et symbolisent les problèmes posés par ses objectifs.

Quelques exemples d’affaires récentes aux États-Unis :

  • Le révérend P.S., un prêtre accusé d’avoir abusé des enfants dès 6 ans pendant une période de 30 ans, aurait participé aux premiers travaux et actes militants du mouvement à ses débuts, d’après le journal Boston Globe142.
  • C.J., également soupçonné d’appartenir à NAMBLA, fut condamné pour le meurtre et le viol d’un enfant de 10 ans. Les parents de l’enfant ont poursuivi NAMBLA et ses responsables en affirmant que C.J. aurait écrit dans son journal personnel que sa participation à NAMBLA et les lectures des publications de l’association l’auraient aidé à dépasser ses inhibitions vis-à-vis du sexe avec les jeunes garçons143.
  • J.D.S., un homme condamné à San Francisco d’avoir agressé un garçon de 11 ans lors d’un baby-sitting, a rencontré un enquêteur anonyme en tant que membre de NAMBLA. D’après l’enquêteur, l’homme utilisait ses contacts auprès de NAMBLA pour échanger de la pornographie enfantine et avoir des relations sexuelles avec des enfants144.
  • J.T. fut condamné pour agression sexuelle sur un enfant en 1989 puis libéré sur parole en 1992 avec la condition de ne pas posséder de pornographie enfantine. Après avoir déménagé sans informer les autorités de sa nouvelle adresse, il fut retrouvé à la suite d’une émission télévisée américaine sur la recherche de criminels (America’s Most Wanted). Il fut arrêté et condamné pour pornographie enfantine. Lors du procès, la cour a déclaré que J.T. était membre de NAMBLA, que l’association aidait un orphelinat en Thaïlande où des enfants étaient abusés, et que J.T. et d’autres personnes y voyageaient pour rencontrer de jeunes garçons. Les preuves apportées étaient des photographies fournies par les autorités thaïlandaises, montrant J.T. en compagnie de jeunes garçons thaïs assis sur lui145.
  • J.C.P., un New-Yorkais ayant affirmé à la police, d’après les archives judiciaires, être membre de NAMBLA, a été arrêté en 2000 et condamné en 2001 pour avoir pratiqué la sodomie sur un jeune garçon146

La publicité faite autour de ces incidents, ajoutée à la profonde opposition de l’opinion publique aux idées de la mouvance, ont mené à une grande controverse autour des activités et des membres de l’association. Beaucoup de ses membres ont pris leurs distances avec la NAMBLA et ses idées à cause de ces controverses et des crimes suscités.

En France, dans les années 1980 et au début des années 1990, certaines personnalités proches de l’extrême-droite ont repris à leur compte des idées pro-pédophiles et pro-pédérastes147,148.

Cette récupération s’est notamment exprimée dans les colonnes du magazine Gaie France, interdit de publication en 1993 pour « incitation à la pédophilie ». Elle s’est cristallisée autour de personnalités comme Michel Caignet, Bernard Alapetite (producteur de documents cinématographiques homosexuels mettant en scène des acteurs à l’apparence juvénile) ou Jean-Manuel Vuillaume, tous trois anciens responsables ou rédacteurs de revue d’organisations néo-fascistes et/ou néo-nazies (FANE pour le premier, Défense de l’Occident pour les deux autres) qui seront plus tard impliqués dans des affaires judiciaires de pornographie enfantine149,150.

Jugements du corps médical

La littérature médicale actuelle est très documentée sur le sujet des graves et profonds dommages psychologiques qu’occasionnent aux enfants les contacts sexuels avec des adultes151. Les pédophiles militants citent quant à eux plusieurs articles scientifiques controversés pour appuyer leurs dires. Aujourd’hui, le corps médical est très largement en désaccord avec les affirmations des pédophiles sur l’innocuité des contacts sexuels entre adultes et enfant dans un grand pourcentage de cas ; aucune étude sur des résultats allant dans le sens des idées pro-pédophiles n’a été acceptée par la communauté scientifique152.

Le psychiatre et expert judiciaire français Michel Dubec déclare : « Tous les pédophiles revendiquent leur amour des enfants et parlent de « nouvel amour ». Mais pour eux, ça va de soi, aimer c’est baiser. (…) Ces grands « intellos » rationalisant la pédophilie prônent une recherche pour une « enfance différente », totalement émancipée. Mais ils ne disent pas que cette émancipation est d’abord la leur, celle qui leur permet de s’affranchir des interdits et de séduire les enfants. Ils prétendent nous faire découvrir un vrai savoir, avec des affirmations du genre « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d’en aborder les rivages » (ainsi que l’écrivait Gai Pied hebdo du 31 janvier 1991). Tant de puérilité dans le raisonnement devient désarmante. Une chose est pour un enfant de rêver en se livrant à des jeux sexuels avec soi-même ou avec ceux de son âge, autre chose est d’être confronté au réel de la jouissance orgastique de l’adulte. Jouissance à laquelle lui, l’enfant, n’est pas encore en mesure d’accéder et qui peut le plonger dans des émois qu’il ne pourra gérer psychiquement »153.

Le psychiatre français Bernard Cordier, membre dans les années 1990 du groupe de travail interministériel santé-justice sur le traitement des délinquants sexuels, distingue une catégorie spécifique de pédophiles, à savoir « les prosélytes, qui invoquent des arguments pseudo-culturels et militent pour la dépénalisation de la pédophilie au nom du droit des enfants consentants au plaisir »154. Il précise, concernant le cas de Gabriel Matzneff et des écrits complaisants en général : « Je ne dis pas que [le type d’écrits comparables à ceux de Gabriel Matzneff] sème la pédophilie. Mais il la cautionne et facilite le passage du fantasme à l’acte chez des pédophiles latents. Ces écrits rassurent et encouragent ceux qui souffrent de leur préférence sexuelle, en leur suggérant qu’ils ne sont pas les seuls de leur espèce. D’ailleurs, les pédophiles sont très attentifs aux réactions de la société française à l’égard du cas Matzneff. Les intellectuels complaisants leur fournissent un alibi et des arguments : si des gens éclairés défendent cet écrivain, n’est-ce pas la preuve que les adversaires des pédophiles sont des coincés, menant des combats d’arrière-garde ? Ils veulent croire et prétendre que la société libérera un jour la pédophilie, comme elle l’a fait pour l’homosexualité, au nom de la défense des différences. Rien n’est plus faux ! Dès qu’il y a un enfant et un adulte, il y a un abuseur et un abusé. Cela n’a rien à voir avec une relation entre deux êtres véritablement consentants155 ».

Le psychanalyste français Pierre Lassus, directeur de l’Union française pour le sauvetage de l’enfance, déclare pour sa part : « Je ne supporte pas qu’un petit cercle de mondains défende cette pose du pédophile esthète. Leur défense est la perversion même : selon l’inversion bien connue du discours, la victime devient le bourreau »156.

William E. Prendergast, psychologue clinicien américain, juge « ridicules » les discours pro-pédophiles sur les bienfaits de la sexualité adultes-enfants, et considère que les groupes soutenant ces vues ont pour finalité de fournir des justifications aux abuseurs sexuels157.

Symboles utilisés par les groupes pédophiles militants

Triangle spiralé de couleur bleu utilisé par les BoyLovers.

En 2007, WikiLeaks a publié un document interne du FBI indiquant les symboles de reconnaissance utilisé par les différents groupes de militants pédophiles158. On y voit entre autres un triangle spiralé de couleur bleu utilisé par les BoyLovers (pédophiles attirés par les garçons) et nommé BLogo, censé représenter la relation entre l’adulte (triangle extérieur) et l’enfant (triangle intérieur). Divers pendentifs, bijoux et médailles ont été frappés avec ce logo. Quant aux pédophiles attirés par les filles (GirlLovers), ils utilisent un logo proche du premier, une spirale en forme de cœur de couleur rose.

Références

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  • Rossman P (1976) Sexual Experience Between Men and Boys: Exploring the Pederast Underground. Association Press, New York.
  • Underwager R, Wakefield H. (1997). Special Problems with Sexual Abuse Cases. Coping with psychiatric and psychological testimony, Supplément to the Fifth Édition (Out of Print) (p. 136-147). Los Angeles, CA: Law and Psychology Press.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Essais :

  • (de) Frits Bernard, Pädophilie ohne Grenzen [« Pédophilie sans frontières »], Foerster Verlag, Francfort, 1997.
  • Bertrand Boulin, La charte des enfants, Stock, 1977.
  • Daniel Cohn-Bendit, Le Grand Bazar, Paris : P. Belfond, 1975, chapitre IX, « Little big men ».
  • Claude Courouve, Vocabulaire de l’homosexualité masculine, Paris : Payot, 1985, entrée « Pédophile/Pédophilie ».
  • Tony Duvert, Le bon sexe illustré, Éditions de Minuit, 1974.
  • Tony Duvert, L’enfant au masculin, Éditions de Minuit, 1980.
  • Jean-Claude Guillebaud, La Tyrannie du plaisir, Seuil, 1988
  • (de) Joachim S. Hohmann, Pädophilie heute, Foerster Verlag, Francfort, 1982.
  • (de) Angelo Leopardi (sous la direction de), avec des articles ou contributions d’Edward Brongersma, Volker Beck, Bruno Bendig, Peter Mangold, Volkmar Sigusch, A. Siegel, W. Vogel, Frits Bernard, Der pädosexuelle Komplex, Foerster Verlag, Francfort, 1988.
  • Gabriel Matzneff, Les Moins de seize ans, Juillard, 1974.
  • Gabriel Matzneff, Les passions schismatiques, Stock, 1977.
  • Jean-Luc Pinard-Legry et Benoît Lapouge, L’enfant et le pédéraste, Seuil, 1980.
  • Alex Raffy, La pédofolie, de l’infantilisme des grandes personnes, De Boeck Université, 2004. Cf. aussi http://pedofolie.info/
  • Christiane Rochefort, Les Enfants d’abord, Grasset, 1976.
  • René Schérer, Émile perverti, Laffont, 1974.
  • René Schérer et Georges Lapassade, Le corps interdit, E.S.F., coll. « Sciences de l’éducation », 1976.
  • René Schérer, Une érotique puérile, Galilée, 1978.
  • René Schérer, L’emprise des enfants entre nous, Hachette, 1979.
  • Leïla Sebbar, Le pédophile et la maman, Stock, 1980.
  • Pierre Verdrager, L’enfant interdit : Comment la pédophilie est devenue scandaleuse, Armand Colin, 2013.
  • Georges Vigarello, Histoire du viol, Le Seuil, Coll. « Points Histoire », 2004.

Collectifs et revues :

  • « Co-ire » (dir. René Schérer et Guy Hocquenghem), Recherches no 22, 1977.
  • Le fou parle no 7, juillet/août 1978.
  • « Fous d’enfance, qui a peur des pédophiles ? », Recherches no 37, 1979.
  • « La Question pédophile », L’Infini, Gallimard, n° 59, automne 1997.

Articles

Articles directement liés à l’histoire du militantisme pédophile ou à l’activisme pédophile :

Autres articles utilisés comme références :

Documents officiels

Ressources en ligne

Notes et références

  1. a et b « Les amateurs d’enfants ont longtemps bénéficié d’une indulgence nourrie de discours pseudo-libertaires. » : La Pédophilie, enquête sur un sujet tabou [archive], L’Express, 2 février 1995
  2. a, b et c Paul Benkimoun et Sandrine Blanchard, « Que reste-t-il de la révolution sexuelle de Mai 68 ? », Le Monde, 1er mars 2001.
  3. Roger-Pol Droit, « De la subversion par la sexualité à la reconnaissance des droits de l’enfant », Le Monde, 1er mars 2001.
  4. a, b, c, d et e Sorj Chalandon, « “Libé” en écho d’un vertige commun » [archive], Libération, 23 février 2001.
  5. Pierre Tremblay, Social interactions among paedophiles [archive], School of criminology, University of Montreal
  6. Selon la traduction donnée sur le site du COC Nederland [archive].
  7. a, b, c, d et e Frits Bernard, « The Dutch Paedophile Emancipation Movement », 1987.
  8. Frits Bernard, « The Dutch Paedophile Emancipation Movement », 1987, note 14.
  9. a, b, c, d, e et f Anne-Claude Ambroise-Rendu, 2005.
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  11. Edward Brongersma, « Schutzalter 12 Jahre? – Sex mit Kindern in der niederländischen Gesetzgebung », dans Angelo Leopardi, 1988.
  12. a, b et c Jan Schuijer, 1990.
  13. Theo Sandfort, 1990.
  14. a, b et c Frits Bernard, 1997.
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  16. a, b et c Anne-Claude Ambroise-Rendu, Un siècle de pédophilie dans la presse (1880-2000) [archive], Le Temps des médias n°1, 2003
  17. Gabriel Matzneff, Les Moins de seize ans, Julliard, réédition de 1994, page 65
  18. René Schérer, Émile perverti, Laurence Viallet-éditions du Rocher, édition de 2006, pages 145-146
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  22. L’Archange aux pieds nus, interview de Gabriel Matzneff, Le Gai Pied, 1er janvier 1983
  23. Les principales affaires de pédophilie depuis 2000 [archive], Le Nouvel Observateur, 26 novembre 2005
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  26. « Non à l’enfant poupée », propos recueillis par Guy Hocquenghem et Marc Voline, Libération, 10 avril 1979
  27. Tony Duvert, L’Enfant au masculin, éditions de Minuit, 1980, page 106
  28. Les « Comités communistes pour l’autogestion » publient en 1978 une brochure intitulée Homosexualité et Pédophilie, qui laisse une dizaine de pages aux pédophiles pour exprimer leurs revendications. FRED, 1978.
  29. Choub, « La petite différence et sa grande conséquence », dans L’Étincelle n°114, publication de la LCR, février 1981.
  30. Au cours d’une émission de télévision [archive], intitulée « Quelles valeurs pour demain ? » et où il présentait le livre d’Ingolf Diener et Eckard Supp Ils vivent autrement. Les Alternatifs de la RFA (Stock, 1982), Daniel Cohn-Bendit déclare, entre autres : « Je viens à 9 heures du matin retrouver mes huit petits gosses entre 16 mois et 2 ans. Je vais leur torcher le cul, Je vais… les chatouiller, ils me chatouillent, on se fait des papouilles. (…) Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique. (…) Quand une petite fille, de 5 ans, commence à vous déshabiller… c’est fantastique ! C’est fantastique parce que c’est un jeu absolument érotico-maniaque ! »
  31. L.D. et J.-P. M., « Pédophilie. Polémique autour de propos  » insoutenables  » de l’ancien leader étudiant. » [archive],L’Humanité, 24 février 2001.
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  34. Paul Benkimoun et Sandrine Blanchard, « Que reste-t-il de la révolution sexuelle de Mai 68 ? », Le Monde, 1er mars 2001
  35. Leïla Sebbar évoque en 1980 en quatrième de couverture de son ouvrage Le Pédophile et la maman « le silence et la perplexité où se tiennent les femmes, en particulier celles du « Mouvement » ».
  36. Fraisse, 2001 ; Benkimoun et Blanchard, 2001
  37. Pour plus de détails, voir Camilla, 1985.
  38. a, b et c Duraz, 1981
  39. Ce guide touristique destiné aux homosexuels a été accusé de fournir des adresses où ses acheteurs pouvaient trouver des jeunes garçons prostitués. Dominique Bari, « Tourisme sexuel : le procès » [archive], L’Humanité, 15 février 1995.
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  42. Article sur le site fr.Myeurop.info [archive] consulté le 11 avril 2013.
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  48. Nelson (1983) parle d’une « opinion publique incrédule » face aux revendications de la NAMBLA.
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  51. Serge Duraz, « Le mouvement pédophile en France… [archive] »Le petit Gredin n°0, GRED, 1981.
  52. a, b, c, d et e François Michaël, Une enquête sur la presse pédophile [archive], Gai pied hebdo, n°230-231.
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  55. Willy Marceau, « Backside », dans Le petit gredin n°3, GRED, été 1983.
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  57. Françoise Van De Moortel, 2000.
  58. Sans signature, « Trois ans de prison pour l’organisateur du réseau » [archive] dans L’Humanité, 10 septembre 1997.
  59. Philippe Carpentier, « Les rencontres de Copenhague [archive] », dans L’Espoir n°21, CRIES, septembre-octobre 1985.
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  63. Jean-Claude Guillebaud, « Droit d’inventaire : trois remarques », L’Humanité, 24 février 2001.
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  65. Paul Quinio, « L’affaire Cohn-Bendit ou le procès de Mai 68 » [archive], Libération, 23 février 2001.
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  67. L’éditorial [archive] du cinquième numéro de la revue Masques rappelle en 1980 que « l’essentiel de la répression anti-homosexuelle s’exerce au nom de la protection des mineurs ».
  68. David Thorstad, « Man/Boy Love and the American Gay Movement », dans le Journal of Homosexuality # 20, pages 251-74, 20, 1990.
  69. Éditorial de Gay News du 29 septembre 1983.
  70. Pour plus de détails, voir l’article NAMBLA.
  71. (en) Une page sur cette expulsion sur paedosexualitaet.de
  72. Man arrested after paedophile TV documentary [archive], CNN, 31 octobre 2000
  73. The Danish Pedophile Association has been dissolved, Press release, 21 mars 2004
  74. Pedophilia web site a concern for parents and FBI [archive], Bay News 9
  75. Pedophile Removes Web Photo of Obama’s Daughters After Legal Threat [archive], Fox News, 5 mars 2007
  76. Wikisposure : Puellula.com [archive]
  77. The Pornography laws [archive], CBC.ca
  78. Gregory J. Walters, Gregory, Human Rights in an Information Age: A Philosophical Analysis, University of Toronto Press, 2002, pp. 76
  79. Points 129, Points 241 et 242, des conclusions de la cour : « « I would uphold s. 163.1(4) on the basis that the definition of “child pornography” in s. 163.1 should be read as though it contained an exception for: (1) any written material or visual representation created by the accused alone, and held by the accused alone, exclusively for his or her own personal use; and (2) any visual recording, created by or depicting the accused, provided it does not depict unlawful sexual activity and is held by the accused exclusively for private use. »; « When children are depicted in pornographic representations, the camera captures their abuse and creates a permanent record of it. This constitutes an extreme violation of their privacy interests. By criminalizing the possession of such materials, Parliament has created an incentive to destroy those pornographic representations which already exist. In our view, this beneficial effect on the privacy interests of children is proportional to the detrimental effects on the privacy of those who possess child pornography. (…) When the effects of the provision are examined in their overall context, the benefits of the legislation far outweigh any harms to freedom of expression and the interests of privacy. The legislation hinders the self-fulfilment of a few, but this form of self-fulfilment is at a base and prurient level. Those who possess child pornography are self-fulfilled to the detriment of the rights of all children. The prohibition of the possession of such materials is thus consistent with our Charter values. It fosters and supports the dignity of children and sends the message that they are to be accorded equal respect with other members of the community. In our view, Parliament has enacted a law which is reasonable, and which is justified in a free and democratic society. » R. v. Sharpe, Supreme Court of Canada [archive]
  80. Sharpe not guilty of possessing written child pornography [archive] – CBC News, 12 mars 2002
  81. Sharpe sentenced to 2 years for indecent assault [archive] – CBC News, 20 juillet 2004
  82. a et b Jean-Pierre Stroobants, 2006.
  83. La justice néerlandaise interdit et dissout une association pédophile [archive], Romandie.com, 27 juin 2012
  84. Accusations de pédophilie: le candidat vert Jürgen Trittin en mauvaise posture [archive], Slate, 16 septembre 2013
  85. Les Verts allemands au centre d’une nouvelle polémique sur la pédophilie [archive], Le Monde, 17 septembre 2013
  86. Gilbert, 1981.
  87. Gilesse, 1992.
  88. Ses nouveaux ouvrages sont toujours chroniqués par les grands quotidiens nationaux et font parfois partie des pré-sélections de certains prix importants (La Passion Francesca et Mamma, li turchi aux Renaudot 1998 et 2000).
  89. « Matzneff est un dandy oublié, dans une fin de siècle condamnée à l’uniformité des comportements. », Hugo Marsan, 1993.
  90. Comme certains des peintres et dessinateurs de l’exposition « When love turns to poison » à Berlin en 2004 ((de) Karin Schmidl et Eva Dorothée Schmid, « Kunst oder Pornografie? » [« Art ou pornographie ? »] [archive], dans la Berliner Zeitung, 8 avril 2004.
  91. En 1999, L’empereur Tomato-Ketchup, film de Shûji Terayama datant de 1970 et mettant en scène une contre-utopie dans laquelle les enfants prennent le pouvoir et violent des adultes a été saisi par la justice [archive] après sa projection à la Cinémathèque de Grenoble, alors qu’il avait un visa d’exploitation. Ce qui a choqué étant simplement « le fait de faire poser des enfants nus ».
  92. Une association de défense de l’enfance a porté plainte en 2000 contre le directeur du Centre d’arts plastiques contemporain (CAPC) de Bordeaux suite à l’exposition « Présumés innocents – L’art contemporain et l’enfance », l’accusant d’avoir aidé à la « diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique », alors que les œuvres incriminées ne présentaient manifestement aucun caractère pédopornographique. Lindgaard, 2001 ; Courtois, 2006.
  93. L’essai de Tony Duvert L’Enfant au masculin, publié aux éditions de Minuit, postule ainsi, page 178, que le contact sexuel entre un enfant et un homme adulte ne représente pour l’enfant qu’un rapport homosexuel, qui peut correspondre à son orientation sexuelle et que condamner les pédophiles équivaut à persécuter les homosexuels.
  94. Georges Vigarello, 2004, p. 275. Plus généralement, sous-partie « La certitude d’un irrémédiable trauma », p. 275-281.
  95. Georges Vigarello, 2004, p. 270.
  96. La Pédophilie entre les lignes [archive], Médias n°8
  97. Georges Vigarello, 2004, p. 271. En 2004, selon L’Annuaire statistique de la justice 2006, 524 viols ont été commis.
  98. Mêmes sources.
  99. Pédophilie : ces chiffres qui enflent et qui font peur [archive], La Dépêche du Midi, 4 septembre 2002
  100. Pédophilie : de la pulsion à l’interdit [archive], lpc.fr
  101. Comment voit-on le monde ? Représentations sociales et réalité [archive], Sciences humaines, 9 novembre 2011
  102. Georges Vigarello, 2004, p. 273.
  103. De 1987 à 1995, le nombre d’articles du Monde contenant les mots « pédophile(s) » ou « pédophilie » s’élevait de 5 à 24, pour la période 2000-2006, ce chiffre était de 122 à 254. Le quotidien québécois La Presse est lui passé de 4 en 1987 à 174 en 2005. Cette augmentation se vérifie pour tous les grands quotidiens francophones.
  104. Georges Vigarello, Histoire du viol, Le Seuil, Coll. « Points Histoire », 2004, p. 273. Ce glissement sémantique a été enteriné par le Petit Robert 2004, qui ajoute à la définition de la pédophilie comme simple attirance sexuelle celle de la pratique effective.
  105. Raphael Cohen-Almagor, Euthanasia in the Netherlands: the policy and practice of mercy killing, Springer-Verlag New York Inc., 2004, page 165
  106. Marteau (2006)
  107. « Des pédophiles lèvent des fonds depuis un site web » [archive], article de La Presse repris sur un site antipédophile, Montréal, août 2007.
  108. « Free speech or crime? » [archive], The Gazette, Montréal, 10 août 2007.
  109. « A paradise for pedophiles » [archive], Macleans, Montréal, mai 2007.
  110. « Firme montréalaise expulsée du Web » [archive], Agadirnet.com, Agadir, octobre 2006.
  111. « The Pirate Bay entre pédophilie et liberté d’expression » [archive], Numerama, juin 2007.
  112. (en) « Pedophiles Find a Home on Wikipedia » [archive], Foxnews.com, 25 juin 2010.
  113. Pierre Verdrager, L’enfant interdit : Comment la pédophilie est devenue scandaleuse, Armand Colin, 2013, page 192
  114. « Que nous apprend 4chan sur l’internet de demain ? » [archive], ReadWriteWeb, février 2010.
  115. « Pédophilie sur Internet : l’ONU tire la sonnette d’alarme » [archive], silicon.fr, 17 septembre 2009.
  116. « Un vaste réseau de pédophilie démantelé sur Internet » [archive], Paris Match, 16 mars 2011.
  117. (en) « “World’s largest paedophile ring” uncovered » [archive], BBC, 16 mars 2011.
  118. (en) « British detectives smash global paedophile ring » [archive], The Daily Mail, 17 mars 2011.
  119. Assessment of the Accused Adult [archive]
  120. Misinterpretation of a Primary Prevention Effort [archive]
  121. Boy-Lovers and their influance on Boys, texte publié par le site internet IPCE.
  122. Traduction française [archive] et commentaires en français [archive]
  123. « Whereas no segment of our society is more critical to the future of human survival than our children » [archive], 106th Congress, Resolution 107.
  124. Science or Propaganda? An examination of Rind, Tromovitch & Bauserman (1998) » [archive], S. J. Dallam, Journal of Child Sexual Abuse, 9(3/4), pages 109-134, 2002.
  125. Steven J. Ondersma, Mark Chaffin, Lucy Berliner, Ingrid Cordon, Gail S. Goodman, Sex With Children Is Abuse: Comment on Rind,. Tromovitch, and Bauserman [archive], Psychological bulletin, vol 127, n°6, 2001
  126. Kelly, Wood, Gonzalez, MacDonald, Waterman 2002 Effects of mother-son incest and positive percepti… Child Abuse Negl. 2002 – PubMed result [archive]), (King, Coxell,Mezey 2002 Sexual molestation of males: associations with psychological disturbance — KING et al. 181 (2): 153 — The British Journal of Psychiatry [archive]
  127. Interpretation of research on sexual abuse of boys. [JAMA. 1999 [archive] – PubMed Result]
  128. Anna Salter, Predators: Pedophiles, Rapists, And Other Sex Offenders, Basic Books, 2004, pages 64-67
  129. Charles L. Whitfield, Joyanna L. Silberg, Paul Jay Fink, Misinformation concerning child sexual abuse and adult survivors, Haworth Press Inc, 2002, pages 122-128
  130. (en) Response to controversy : Allegations about Childhood data in the 1948 book, Sexual Behavior in the Human Male [archive], sur le site de l’Institut Kinsey « If he is to be criticized, it is because he did not make it clear that all the information he put into four tables pertaining specifically to orgasm in preadolescent boys {tables 31 through 34} came from one man.»
  131. (en) Sex, science, and Kinsey: a conversation with Dr. John Bancroft – head of the Kinsey Institute for Research in Sex, Gender, and Reproduction – Interview, par Gary Pool, in Humanist, septembre-octobre 1996 Sex, science, and Kinsey: a conversation with Dr. John Bancroft – head of the Kinsey Institute for Research in Sex, Gender, and Reproduction – Interview – page 2 | Humanist [archive] « Dr. Bancroft admits without hesitation that the man who provided the data for tables 31 through 34 undoubtedly sexually exploited the children whose behavior was chronicled. « The question is, » Bancroft continued, « why was Kinsey not totally open about his man being the only source for those tables? »(…)
  132. Boylove Code of Ethics [archive]
  133. Les site de MARTIJN [archive], Lindsay Ashford (fermé en 2007) et du Mouvement Childlove [archive]
  134. Les statuts de MARTIJN [archive]
  135. Sex is good for children [archive]
  136. « Isolation, gratification, justification: offenders’ explanations of child molesting. » [archive], L. Lawson, Issues in mental health nursing, n°24 (6-7), pages 695-705, septembre-novembre 2003.
  137. « Cognitive distortions and blame attribution in sex offenders against adults and children. » [archive], S. Blumenthal, G. Gudjonsson, J. Burns, Child abuse and neglect, n°23 (2), pages 129-43, février 1999.
  138. Pays ayant ratifié cette convention [archive]
  139. Le texte de la convention [archive]
  140. NAMBLA [archive]
  141. « S.F. Man Held In Sex Assault On Virginia Boy » [archive], Glen Martin, San Fransisco Chronicle, 5 septembre 1996.
  142. « Shanley quoted in GaysWeek magazine » [archive], Boston Globe
  143. « Massachusetts v. Salvatore Sicari « Molestation Murder Trial » » [archive], Kathryn Rubenstein, courttv.
  144. S.F. Man Held In Sex Assault On Virginia Boy [archive],Record No. 0610-97-3. – SWAIN v. COMMONWEALTH – VA Court of Appeals [archive].
  145. Soc um [archive],No. 01-571: Tampico v. United States – Response (Hold) [archive], FindLaw: Cases and Codes [archive].
  146. 404 Error – File Not Found [archive].
  147. L’enquête sulfureuse de Bernard Violet sur l’assassinat du pasteur Doucé [archive], L’Humanité, 18 mai 1994
  148. Magazine Pédo Porno des années 90 [archive]
  149. Johannes Franck Pédophiles: des violeurs parmi les voyeurs [archive], Libération, 20 juin 1997
  150. Isabelle Monnin, Pédophilie: du silence à l’obsession [archive], Le Nouvel observateur, 26 juin 1997
  151. Par exemple, en anglais : JAMA — Abstract: Pedophilia, November 20, 2002, Fagan et al. 288 (19): 2458 [archive], Childhood sexual abuse and psychiatric disorder in… J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 1996 – PubMed result [archive], Psychopathology, childhood sexual abuse and other … Psychol Med. 2001 – PubMed result [archive],Childhood maltreatment increases risk for personal… Arch Gen Psychiatry. 1999 – PubMed result [archive])
  152. Science or Propaganda? An examination of Rind, Tromovitch & Bauserman (1998) [archive], S. J. Dallam, Journal of Child Sexual Abuse, 9(3/4), pages 109-134, 2002.
  153. « Pour eux, aimer c’est baiser » [archive], Le Nouvel Observateur, 11-17 novembre 1993.
  154. « La Pédophilie, enquête sur un sujet tabou » [archive], L’Express, 2 février 1995.
  155. « Non au prosélytisme » [archive], L’Express, 2 février 1995.
  156. « Droit des romanciers : la censure a plusieurs visages » [archive], L’Express, 1er mars 2003.
  157. William E. Prendergast, The merry-go-round of sexual abuse: identifying and treating survivors, Haworth Press Inc, 1993, p. 11-12.
  158. (en) Document du FBI sur les symboles pédophiles [archive] – le document est également accessible via la Wayback Machine.

Broken

You need to force me to think like you
Your distract life can’t be to the difference open
I’m broken
If you don’t want to see

There’s no comprehension
But I loved and since the beginning believed you
You’re broken
If you considere me in a bad way

How can I meet your hart
To understand me
How can I respect you
If you can’t protect me ?

Don’t blame me, don’t park me
There’s no many question from you
If you lose you
All will be broken

There’s in your head to many confusion
You hurt me all day in my skin
We’re all broken
You don’t hear our solutions

Without open hart like you are

The last way will be death

With just a dark celebration

In blood without resurection

Tic tak tic tak

No force any more to fight

No force of waiting for you

Justify in what I believe

Open the door of my prison

Give me the key

I’m fed up

I know what to do

Portrait of Galileo Galilei by Justus Susterma...

Portrait of Galileo Galilei by Justus Sustermans painted in 1636. (Photo credit: Wikipedia)

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Citation

Etude ACE : impact de votre traumatisme dans l’enfance

« ACE est l’acronyme en anglais de « Adverse Childhood Experiences » qui est traduit par l’ACE Study par « les expériences négatives de l’enfance ». Le but de l’ACE Study a été d’étudier les effets cumulatifs à long terme de traumatismes dans l’enfance et des dysfonctionnements dans la famille sur la santé et la qualité de la vie à l’âge adulte. »

Pour faire le test et voir l’impact de votre traumatisme dans l’enfance, veuillez aller sur le site de l’AIVI.

En ce qui me concerne, j’ai répondu oui à quatre question, ce qui me fait un score de 4, le score pouvant aller de 0 à 10.

L’augmentation des scores ACE augmente le risque de certaines maladies, de problèmes sociaux et émotionnels.

Petit tour d’horizon avec un score de 4, pas très réjouissant :

– Pourcentage avec des antécédents de dépression chronique : entre 50 et 60% chez les femmes, 35% chez les hommes

– Taux de prescription d’antidépresseurs pour 100 personnes par an approximativement 50 ans plus tard : 95%

– Risque de perpétrer de la violence domestique : 6% chez les femmes, 10% chez les hommes

– Prévalence de la maladie du foie (hépatite / jaunisse) : 11%

– Risque de tabagisme à l’âge adulte : 13%

– Pourcentage de déclarations de viol (maltraitance infantile à la base d’être violé plus tard) : 32%

– Pourcentage de tentatives de suicide : 19%

– Prévalence de la diminution de la performance au travail : 14% d’absentéisme, 22% sérieux problèmes financiers, 18% sérieux problèmes de performance au travail

– Pourcentage de personnes à problèmes Broncho-pneumopathie Chronique obstructive : 17%

Panneau A19 signalant un risque de chute de pi...

Panneau A19 signalant un risque de chute de pierres (France) (Photo credit: Wikipedia)

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L’origine de la tolérance de la pédophilie en France

C’est en pleine période de la réapparition de mes séquelles, une sorte de période anniversaire de crimes sexuels subis à mon adolescence, pendant l’automne notamment, que je ne peux m’empêcher de me poser des questions : « mais comment en est-on arrivé là en France ? ».

Il est difficile de supporter les souffrances dûes aux angoisses et aux réapparitions de souvenirs sans se poser des questions, sans mettre des mots sur ces douleurs insoutenables qui m’accompagnent chaque jour ces temps-ci, avec des troubles « secondaires » comme l’hypervigilence, les flashs, les attaques de panique, la tristesse, la colère, les troubles du comportement alimentaire, l’agoraphobie, les troubles de concentration, anxiété quasi permanente. Cela fait beaucoup à gérer. Aussi, je ressens le besoin de comprendre qu’est-ce qui fait que je me retrouve survivante de crimes sexuels, comme beaucoup d’autres personnes – plus de 2 millions de personnes en France (sondage AIVI – Axa 2008, le premier réalisé en France).

Pour donner une image de ce que je vis : imaginez un grand brûlé dont les brulures restent encore à vif et qu’il doive malgré cela vivre comme tout le monde.

Il a suffit que je fasse une recherche sur internet avec le terme « apologie de la pédophilie » pour avoir déjà beaucoup de noms de personnes, d’articles, de références pour confirmer qu’il y a vraiment un problème de taille, et pas seulement en France.

Dans l’article traitant de l’apologie de la pédophilie de Wikipédia, vous y trouverez dans la partie « France » :

– des écrivains,

– des maisons d’édition,

– un centre universitaire,

– une personnalité politique,

– des revues,

– une radio,

– des philosophes,

– des grands journaux,

– des poètes,

– des ministres,

– un parti politique, puis un autre,

Puis en allant de liens en liens, je remarque au passage que des pédophiles, en bons manipulateurs pervers, sont capables d’avoir fait une carrière dans suffisamment de journaux, télévisions, livres, avec des amis très proches du pouvoir, sinon au sein même du gouvernement, peuvent à la fois reconnaître publiquement, même encore aujourd’hui, qu’ils sont pédophiles et qu’ils préfèrent les vierges si possible, qu’ils ne se sentent toujours pas adultes même à l’âge de la retraite, tout en étant toujours pas inquiété, ni poursuivis, ni condamnés, donc pas d’enquête sur eux, sauf peut-être des Renseignements Généraux (?). Autrement dit, les aveux publics de pédophiles protégés restent dans l’impunité.

On peut se demander : « Mais comment est-ce possible ? ». Et c’est en continuant le surf de liens en liens sur internet, que je trouve à mon sens, l’origine de ce passage à la tolérance, dont je suis finalement l’une des nombreuses victimes survivantes. Il s’agit d’une vidéo, un reportage sur un chercheur et pédophile Alfred Kinsey que les pédophiles prennent comme référence pour justifier leurs crimes sur les enfants. Cette vidéo – très dure à regarder – révèle que ce chercheur a été financé par Rockefeller, qu’il a truqué ses recherches et qu’au final, ses « recherches scientifiques » n’étaient qu’un prétexte pour pouvoir à la fois commettre des crimes sur des enfants, mentir, et inciter d’autres adultes à abuser d’enfants, même en bas âge.

EDIT concernant la vidéo ci-dessus :

« Problèmes concernant des sources » (source Wikipedia) :

Des critiques portent également sur la façon dont Kinsey a recueilli les témoignages portant sur la sexualité infantile. Les tables 31-34 de son premier rapport, étaient présentées comme une synthèse de plusieurs témoignages. Elles établissaient, d’après le rapport, l’observation d’orgasmes prépubères. Des critiques ont été formulées concernant la façon dont ces phénomènes avaient été observés, certains craignant, au regard des témoignages recueillis, que les enfants aient subi des sévices21. À la suite de ces critiques, le « Kinsey Institute for Research in Sex, Gender, and Reproduction », a reconnu, en 1995, que Kinsey, concernant ce passage sur l’orgasme prépubère, avait en fait retranscrit le témoignage d’une seule personne20,33,34, qui rendait compte à Kinsey de son expérience35. Les « observations » de cette personne concernait des mineurs de 2 mois à 15 ans. Alfred Kinsey a ensuite présenté ces « données », dans les tables à 31-34 de son rapport, comme des études scientifiques émanant de plusieurs témoins20,21,33.

Je ne peux pas croire qu’une propagande financée par Rockfeller, si jamais telle était le cas, n’ait pas pu arriver jusqu’en France. Au moins d’abord chez les pédophiles de l’intelligentsia française déjà pratiquant les crimes sexuels, leur but étant de faire du prosélytisme avec l’apologie de la pédophilie pour « contaminer » d’autres adultes susceptibles de devenir comme eux, puis de se fournir en nouvelles « chair fraîches »…

Autrement dit, en 1986, année à laquelle le désastre a commencé pour moi, il est fort possible que mon bourreau ait pu lire des articles parus dans la grande presse nationale française dans les années 70 et 80. En 1975, une émission de grande écoute « Apostrophes » de Bernard Pivot donne la possibilité à un pédophile écrivain – de journaux intimes – connu de parler de son livre qui décrit des viols. Cette époque était encore dans l’apologie de la pédophilie depuis la révolution sexuelle de 1968. Si on se réfère à l’article « apologie de la pédophilie » de Wikipédia, les débuts de l’apologie se situent à la fin des années 1960 et « un magazine qui soutient pédérastes et pédophiles » a pu exister en France de 1986 à 1993.

En tant que survivante, je suis en droit :

– de demander des explications sur le choix des médias et des gouvernements de l’impunité des pédophiles

– de demander des excuses publiques de l’Etat et des médias d’avoir participé à la « fabrication » de survivants comme moi car ils sont complices de la perpétrations de crimes sexuels sur les enfants

– de demander aux gouvernements de prendre toutes les mesures nécessaires pour que tous les pédophiles, jeunes, vieux, intellectuels ou pas, protégés ou pas, riches ou non, soient inculpés et enfin reconnus comme des bourreaux criminels et traités comme tels

– de demander que les écrivains faisant l’apologie de la pédophilie fasse l’objet de sanctions, car il n’est pas acceptable de laisser se répandre ce fléau, tout comme à travers les images

– de demander que tous les survivants soient respectés et soutenus dans toutes leurs démarches, besoins, qu’ils peuvent avoir du mal à assumer vu que les souffrances que cela engendre ont pour conséquences de sérieuses difficultés dans la vie entière.

– de demander la création d’un institut spécialisé concernant tous les aspects sur les survivants d’incestes et de pédophilie, regroupant les recherches scientifiques, les enquêtes, les soins, les formations aux professionnels de tous les milieux et en priorité pour les institutions, un pôle justice spécialisée, un pôle sur les loi à améliorer, et tout ce qui peut nous permettre à toutes et tous survivants de mieux vivre.

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Merci à tous mes lecteurs

Je voulais juste vous témoigner ma gratitude de venir visiter ce blog, de lire mon histoire et parfois d’écrire un commentaire, cela fait toujours plaisir. Tout simplement, merci !

CARTE

 

Country Views
France FlagFrance 913
United Kingdom FlagUnited Kingdom 64
Switzerland FlagSwitzerland 24
Canada FlagCanada 23
Belgium FlagBelgium 21
Guadeloupe FlagGuadeloupe 12
United States FlagUnited States 10
Algeria FlagAlgeria 9
Germany FlagGermany 7
New Caledonia FlagNew Caledonia 7
Réunion FlagRéunion 6
Spain FlagSpain 4
South Africa FlagSouth Africa 4
Brazil FlagBrazil 4
Tunisia FlagTunisia 4
Mayotte FlagMayotte 3
Italy FlagItaly 2
Russian Federation FlagRussian Federation 2
Korea, Republic of FlagRepublic of Korea 2
Martinique FlagMartinique 2
Cameroon FlagCameroon 1
India FlagIndia 1
French Guiana FlagFrench Guiana 1
Chile FlagChile 1
Belarus FlagBelarus 1
Romania FlagRomania 1
Sweden FlagSweden 1

Amnésie, divine amnésie

Mon amnésie partielle…

C’est un épisode de stress intense il y a quelques jours qui a fait ressurgir des angoisses et l’apparition d’une bribe de souvenir lorsque j’étais chez mon agresseur à 15 ans. Lorsqu’un souvenir précis est sur le point de revenir, avec des images, on ne se sent pas « dans son assiette », pas dans un état habituel. J’avais l’impression de tourner en rond chez moi, j’avais envie de pleurer sans y arriver, je ne savais pas ce qui se passait exactement et je cherchais à comprendre. Puis pendant le dîner une angoisse s’est vite transformée en début d’attaque de panique que j’ai réussie à identifier comme telle, et pu calmer avec un anxiolytique. Je communique par sms pour prévenir un ami, qui me demande si je sais pourquoi cette angoisse est apparue. J’ai répondu intérieurement : « oui, la lune ! ». [La nuit précédente c’était la pleine lune, je l’ai observée, j’avais remarqué comment elle éclairait la pièce de ma cuisine avec son rayon de lune.] C’est à ce moment précis que j’ai vu – comme si j’y étais encore : j’étais dans la chambre de mon agresseur qui dormait à côté de moi dans son lit, je ne pouvais pas dormir – comment le pourrais-je – et c’était une nuit éclairée par la pleine lune. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. Sa fille ainée dormait dans sa chambre à l’étage du dessus de la maison, chambre dans laquelle j’aurais dû dormir cette nuit là puisque nous la partagions. Il me semble que ça devait être la première fois que je restais dans la chambre d’un homme toute une nuit, ce que je souhaite à aucun enfant, aucun-e adolescent-e. Ce marquage terrible m’empêche de pouvoir dormir la nuit, en particulier lorsque je suis chez moi, très souvent lorsque je suis ailleurs.

Suite à ce souvenir revenu, moi et mon agresseur dans sa chambre, je me suis vue visiter le rez-de-chaussée de sa maison.

Inutile de préciser que cet épisode m’a beaucoup perturbée, m’a fait pleurer, peur et fait revenir quelques séquelles qui avaient presque complètement disparu, en tout cas, étaient suffisamment atténués depuis quelques mois.

Le retour d’un souvenir, d’une image a toujours été très douloureux, aussi bien psychiquement que physiquement à la tête et au corps, à des endroits précis et différents.

[Je constate ce soir en écrivant, que je n’ai pas accès aux souvenirs exacts avec les images de la chambre de la fille ainée, ni la chambre du fils, c’est extrêmement flou, ni aucun élément de ce qui s’est passé avant, comment, ce que mon agresseur m’a dit pour que je dorme dans sa chambre avec lui ce soir là, mais il me semble – sans pourtant en être sûre – que ce soir là il n’a pas abusé de moi. Pourtant, en y réfléchissant,  ce ne serait pas logique qu’il me fasse dormir avec lui sans qu’il ne m’ait rien fait subir]

Wikipedia :

Amnésie

L’amnésie (du grec Ἀμνησία) est une perte partielle ou totale de la mémoire. État pathologique permanent ou transitoire, congénital ou acquis, il peut être d’origine organique (résultant de lésions cérébrales comme une tumeur, le syndrome de Korsakoff, un traumatisme crânien, un épisode anoxique ou ischémique, une maladie neurologique, l’absorption de certains produits ou médicaments type drogues de soumission), fonctionnel (troubles psychologiques comme le stress post-traumatique, une maladie psychiatrique) ou considéré en psychanalyse comme un mécanisme de défense contre l’anxiété ou contre l’angoisse de souvenirs douloureux.

La neuropsychologie étudie les cas de ces lésions au cerveau et les conséquences qui en découlent sur la mémoire : perte de certaines capacités, alors que d’autres restent intactes.

  • Amnésie antérograde (= amnésie de fixation) : l’amnésie antérograde porte sur les faits postérieurs à l’accident ou à la maladie qui l’a provoquée. Le sujet est dans l’incapacité de former de nouveaux souvenirs, il oublie les événements au fur et à mesure de leur déroulement. La situation est comparable à un ordinateur dont le disque dur est capable de lire toutes les données qu’il contient mais dont le mécanisme d’écriture défectueux empêche tout nouvel enregistrement d’information. Du latin anterior, placé avant. Antonyme : amnésie rétrograde, qui correspond à la perte du souvenir des événements qui ont précédé le traumatisme.
  • Amnésie rétrograde (= amnésie d’évocation) : déficit du rappel d’informations acquises avant l’épisode pathologique. Contrairement à ce qu’en laisse suggérer le cinéma, elle n’est jamais totale (la période couverte peut-être plus ou moins longue). Dans le cas de démences, une amnésie progressive s’installe en suivant un gradient de Ribot : les souvenirs les plus anciens sont généralement les mieux conservés (voir Loi de Ribot).

Two nice graffiti made by a prisoner on a butt...

Two nice graffiti made by a prisoner on a buttress of the Fontevraud Abbey, then inside the prison. A rich man, perhaps as rich as the prisoner wanted to be, and a pansy, the prisoner’s companion (pensée, in French, for pansy or thoughts). Fontrevraud-l’Abbaye, Maine-et-Loire, France. (Photo credit: Wikipedia)

(*) Amnésie, divine amnésie est tiré d’une chanson de Lou Saintagne

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Confrontation avec mon agresseur non reconnu comme un bourreau par la Justice

Deux fois, j’ai dû vivre une confrontation avec mon bourreau devant une juge.

Comment ça se passe ? D’abord lui a été entendu seul avec son avocat par la juge. Puis a eu lieu la confrontation. Lui était assis à droite, moi à gauche et à l’extrémité. Les chaises étaient disposé de telle façon que nous ne pouvions pas – ou presque pas – nous regarder lui et moi. De toute façon, mon corps ne pouvait pas le regarder, c’était juste impossible tellement je me sentais mal qu’il soit là.

Imaginez que vous avez l’obligation de vous retrouver dans la même pièce à nouveau avec votre bourreau, celui qui vous a détraqué, volé votre vie, votre enfance, celui qui est à l’origine de vos souffrances, vos angoisses, vos cauchemars, vos agoraphobies, enfin tous les troubles secondaires suites aux multiples viols sous emprise psychologique et « par personne ayant autorité », parce que lorsqu’on est enfant, on est facilement impressionnable par des adultes, facilement manipulable. Imaginez dans quel état on peut se sentir à côté de son bourreau. C’est un mélange de mal être, de peur, d’angoisse, de mal au ventre, d’envie de vomir, de partir en prenant les jambes à son cou, de hurler de douleur, de tension extrême, de sentir ses muscles raidis, d’avoir du mal à respirer, tellement mon corps avait mal et ne voulait pas de nouveau être en présence du bourreau. A cela s’ajoute la peur de n’être pas entendue, mal jugée, de dire des bêtises qui feront capoter toute la procédure – comme passer le bac puissance 10.

La juge a lu d’abord mes déclarations, elle m’a demandé si je confirmais. Ensuite elle m’a posé des questions. Ensuite elle a posé des questions à mon agresseur. Ensuite elle a demandé aux avocats s’ils avaient des questions à poser. Lors d’une confrontation, on n’est pas autorisé à se parler directement. On doit parler au juge uniquement. L’avocat de mon agresseur m’a posé une question, j’ai cru que c’était une question piège. La peur paralyse. Ensuite la juge nous a donné la retranscription des questions et réponses à signer. Puis nous sommes sortis de la pièce. J’ai cru que j’allais m’évanouir aux 2 confrontations…

Je me sentais extrêmement mal, ces 2 confrontations ont ravivé les troubles d’angoisses et d’insomnies, des flashs, j’ai mis plusieurs mois à m’en remettre à chaque fois. Cette épreuve est trop douloureuse et d’autres méthodes devraient exister afin de ne pas rouvrir les blessures. Ce genre de blessure est très difficile et très long à soigner. Il serait grand temps que la Justice française prenne réellement en compte les victimes, les respecte. Ce genre de traitement est inhumain. Et au fond, immoral. Car le soucis d’une société devrait être celui du bien-être des victimes afin qu’elles puissent se remettre autant que possible d’avoir subi l’équivalent de tortures d’êtres immondes, sans à avoir à se retrouver de nouveau dans la même pièce que son bourreau, surtout pour une justice qui n’existe presque jamais, à quoi ça sert ? Les survivants d’atrocités ne sont pas des masochistes.

Français : L'ancien bourreau (potence)

Français : L’ancien bourreau (potence) (Photo credit: Wikipedia)

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En passant

Parfois il y a des perles pendant un procès d’assises…

1) Pendant que j’étais à la barre, l’avocat de la partie adverse me pose des questions pour essayer de me déstabiliser. Il fait son travail d’avocat…

Quand il a fini de poser ses questions, une question me démange, je dis à la Présidente :

– j’ai une question à poser mais je ne sais pas si c’est opportun que je la pose.

Elle répond :
– Posez votre question.

Moi hésitante et me demandant quelles allaient être les réactions :
– Je sais que l’avocat de la partie adverse fait son travail, mais est-ce qu’il sait que son client lui ment ?

Un ami dans le public m’a dit qu’il a vu l’avocat de la partie adverse bouche bée et regardant la présidente comme pour lui dire « au secours »…

La présidente m’a répondu que c’était de l’ordre du secret professionnel entre l’avocat et son client (pour résumer).
J’avais posé cette question car je me disais en moi-même : c’est pas juste, il cherche à me déstabiliser alors que son client lui ment…

&&&&&

2) Mon avocat pose une question à mon agresseur et lui répond :
– je ne pouvais pas matériellement violer cette fille, j’étais jamais chez moi, je travaillais comme un forcené, vous savez ce que c’est monsieur de travailler ?

Mon avocat (ironique) :
– non, je ne sais pas monsieur…

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3) à propos de la lettre recommandée que mes parents ont envoyé à mon agresseur après ma fugue (les dialogues ne sont sûrement pas tout à fait exacts mais en substance) :

Mon avocat dit :
– Monsieur, avez-vous pris connaissance de cette lettre ?

Lui :
– Non.

Mon avocat :
– Dans vos déclarations, vous vous contredisez et nous avons le récépissé du recommandé avec la signature de votre femme et votre signature.

Lui :
– Ce n’est pas moi qui ait lu la lettre c’est ma femme qui me l’a lue. J’avais autre chose à faire, j’étais en train de tailler ma haie !

(NO COMMENT !!!)

&&&&&

4) Question de l’avocat adverse à mon experte psychologue :
– mais ne croyez-vous pas que ses déclarations peuvent être de l’ordre du fantasme ? (il parlait de moi)

L’experte psy :
– mais tout le monde a des fantasmes monsieur !!!

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5) Mon agresseur :
– elle exprime ses souffrances et c’est bien. Mais moi aussi j’ai beaucoup souffert… On m’a enlevé la rate et j’ai eu un infarctus.

La présidente :
– Mais monsieur, si vous faisiez une crise cardiaque, vous ne seriez pas là en ce moment… Vous allez bien et vous êtes ici pour les faits qui nous préoccupent !!!

&&&&&

6) Perversité maximum. Le 1er jour, mon agresseur s’était habillé en costume bleu marine, genre chef d’entreprise. Et le 2ème jour, il était habillé d’un costume gris foncé mais il arborait une CRAVATE (gros nœud) d’un rose que je peux qualifier d’outrageusement « cochon » qui signait symboliquement ce que criait son inconscient et sa perversité (cravate = symbole phallique).

En conclusion sa cravate l’a cravaté et il est parti en prison avec ses santiags mais sans sa cravate de « cochon »… et il avait même pas pensé à amener un pyjama pour éventuellement dormir en prison, ce qui est extrêmement rare selon le gendarme présent pendant les 2 jours d’audience…

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Entre le verdict du 1er procès et la Cour d’Appel (procès numéro 2)

  • PROCÈS NUMÉRO UN :

Aux 5 questions qui ont été posées aux jurés : ils ont répondu oui (coupable).
L’avocat Général avait requis 10 à 12 ans de prison.
Les jurés ont décidé : 8 ans de prison ferme.

Donc enfin, la justice a reconnu que mon agresseur est coupable et que j’ai été victime.
Mon agresseur est en PRISON !!!

Maintenant il faut attendre 10 jours pour savoir s’il fait appel ou non…

J’ai encore du mal à réaliser complètement. Je me dis que les choses rentrent enfin dans l’ordre avec cette reconnaissance que j’ai bien été victime de viols de ce sale type.
Je ne suis pas euphorique non plus, mais plus légère oui.

Le lendemain du verdict, je me suis réveillée à 9h et je me suis dit : je me réveille je suis chez moi, mon agresseur lui s’est réveillé en prison. Et je me suis rendormie jusque 13h30.

Français : Intérieur de la prison de la Santé,...

Français : Intérieur de la prison de la Santé, Paris. (Photo credit: Wikipedia)

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Le calvaire avant d’arriver en Cour d’Assises

Je viens de lire le dernier post jusqu’au bout et je me suis dit que ce serait pas mal que je retrace mon parcours dans les méandres juridiques.

D’abord j’ai eu les coordonnées d’un avocat par une ancienne copine en 98, j’avais décidé de porter plainte. J’avais réuni pas mal d’éléments et j’ avais confié à cet avocat une partie de mon journal intime. Il disait s’occuper de rédiger et envoyer la plainte.
Quand je lui demandais s’il avait des nouvelles de la plainte, il me répondait que c’était long et qu’il fallait attendre et par la suite il m’a dit 2 fois que la plainte avait été perdue au tribunal…
Avec mon ami, nous sommes allés vérifier auprès du tribunal si il y avait une trace de cette plainte, il devait forcément en avoir une puisqu’elles sont toutes enregistrées avec un numéro ! Et là mauvaise surprise : aucune plainte enregistrée !!! Donc cet avocat m’avait menti. Je ne sais pas pour quelle raison.

Par la suite, j’ai voulu récupérer mes documents et mes journaux puisque je ne pouvais pas lui faire confiance, ça a été très difficile. Les rdv étaient annulés à la dernière minutes. J’ai dû faire appel à une association – Paris Aide aux Victimes – pour mettre la pression. Le juriste de l’association a été très efficace.
A cette époque j’étais en dépression grave donc hospitalisée pour dépression réactionnelle.
J’ai décidé de me déplacer quand même au cabinet pour récupérer ce qui m’appartenait, accompagnée.
Il a fallu faire un scandale et même que la police vienne pour obliger le cabinet à me rendre mes documents.

Ensuite, j’ai rédigé avec l’aide de mon ami une plainte que j’ai envoyé au procureur.
Il a fallu faire les démarches pour trouver un avocat qui accepte l’aide juridictionnelle, j’ai dû passer par le bâtonnier, l’ordre des avocats, et une journaliste pour trouver des coordonnées d’avocats.

1ere étape après la réception de la plainte : j’ai été entendu par la police à la brigade des mineurs. L’interrogatoire m’a semblé très long face à une jeune femme au ton froid qui posaient beaucoup de questions. J’avais l’impression d’être la coupable et sans intérêt.
Ensuite plusieurs personnes que j’avais citées ont été entendues.
Longue attente pour savoir le résultat.
Et le verdict a été le classement sans suite.

2eme étape : constitution de partie civile.
Donc c’était reparti pour un tour, d’autres auditions, avec en plus une confrontation avec mon agresseur.
C’était évidement une épreuve très douloureuse, aussi bien psychiquement que physiquement. 1h qui m’a parue une éternité en étant dans la même pièce que cette pourriture.
Ce qui m’avait paru étrange, c’était le déroulement. D’abord la juge qui m’a entendue en me posant des questions, puis elle pose des questions à mon agresseur, après elle demande aux avocats s’ils ont des questions. C’était donc une confrontation indirecte entre mon agresseur et moi. Je n’ai pas pu le regarder en face et lui poser des questions.
J’aurais aimé le déstabiliser mais j’étais tétanisée.
D’ailleurs en parlant avec ma thérapeute après, elle ne comprenait pas cette façon de faire, elle trouvait même qu’il aurait été bénéfique que la confrontation ait lieu en présence de mes parents.

Résultat : Non-lieu !
Les personnes supplémentaires auditionnées n’étaient pas les bonnes car elles ne pouvaient rien apporter dans le dossier vu qu’il s’agissait de personnes que mon agresseur a connu après l’époque des faits, une fois qu’il avait déménagé. Je doute de la compétence de la juge pour avoir fait une bourde pareille.
Le terme de Non-lieu est très inapproprié car non-lieu signifie aussi que ça n’a pas eu lieu… ça fait mal de le lire et de l’entendre.

3ème étape : Appel au Non-lieu et la Cour d’appel avec changement d’avocat.

J’ai eu la chance de pouvoir être reçue plusieurs fois par mon avocat (le 3ème) qui a pris le temps de bien m’expliquer et de m’aider à trouver d’autres noms de personnes qui pourraient être entendues.
Des souvenirs sont revenus parce que je faisais le plus d’efforts possibles, je me suis rendue compte d’ailleurs que ces efforts étaient très douloureux car une barrière, une forme d’amnésie, m’empêchait d’avoir accès à tous les souvenirs au point d’avoir mal au crâne, mal au ventre et d’avoir envie de gerber.
Dans cette nouvelle instruction, il y a eu une 2eme confrontation. L’horreur encore une fois. J’ai cru mourir sur place. J’avais envie de me suicider tellement la souffrance était insupportable de me retrouver dans le même endroit que mon bourreau.

Évidemment inutile de dire combien l’attente est difficile à vivre. J’ai toujours eu une moitié de mon cerveau occupé à cela, même quand je n’y pensais pas, c’était toujours là. Et ça l’est encore. Ce qui rend difficile la possibilité de travailler régulièrement par exemple.
Et à chaque fois, le retour des symptômes, ces fameux effets secondaires…

Et pour terminer sur une note positive : ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !
YES !!!

Dernière épreuve maintenant qui m’attend : le procès en cour d’assises à Pontoise et je suis contente qu’il n’y ait pas eu de déclassement en correctionnelle (il en avait été question par la juge d’instruction !)

Texte écrit le 03 juin 2009

NB : entre la plainte écrite au Procureur de la République et le 1er procès qui a eu lieu en Cour d’Assises, il s’est passé 9 ans !

English: Lieutenant colonel Marie-Georges Picq...

English: Lieutenant colonel Marie-Georges Picquart, testifying at the Zola trial in Paris, 1898. Engraving in l’Illustration. Français : Croquis d’audience du lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, témoignant au procès d’Emile Zola (visible à gauche, de profil) devant la Cour d’Assises de la Seine à Paris en 1898. L’Illustration, gravure par Sabattier et Thiriat. (Photo credit: Wikipedia)

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Rfi : Maltraitance des enfants en France: la société est-elle capable de protéger les enfants?

7 milliards de voisins – 13/06/2013 – 2ème partie

(26:31)

Chaque jour, ce sont entre un et deux enfants meurent sous les coups de leur famille en France. Quelles sont les failles du système social, éducatif, et judiciaire pour protéger les enfants de leur famille ? Comment prévenir ces drames ? Comment protéger les enfants ?

Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm. Auteur de Les Oubliés, Enfants maltraités en France et par la France (Seuil, 2010). Organisatrice du colloque du vendredi 14 juin au Sénat. Son blog

Sylvain Barbier Saint Marie, vice-procureur responsable de la Section des mineurs – Parquet de Paris

Fabienne Quiriau, directrice de la CNAPE (Convention Nationale des Association de Protection de l’Enfance)


Reportage Alice Milot.

A lire:

La Démesure, soumise à la violence d’un père de Céline Raphaël (editions Max Milo)

Numéro gratuit d’urgence (24H/24 et 7j/7) enfance maltraitée en France: 119″

Parler oui mais dans le vide ?

English: Part of the vault of the cloister, in...

English: Part of the vault of the cloister, inside the « Lycée Henri IV », Paris, France Français : Une partie de la voûte du cloître dans le Lycée Henri IV à Paris, France (Photo credit: Wikipedia)

La toute première personne qui aurait pu m’aider et faire en sorte que l’enfant que j’étais à 11 ans puisse être protégée, c’était ma grand-mère. Avant que le monstre commence ses saloperies sur moi, j’avais, sur un ton moqueur d’enfant, dit à ma grand-mère, qu’il me montrait une encyclopédie illustrée sur la sexualité. C’était un des signes avant que « ça commence ». Ma grand-mère n’a rien fait, rien dit. A personne. Ma grand-mère est décédée plusieurs années avant le procès. Ma tante a pu relater des paroles de ma grand-mère aux procès.

La prof de Latin et de Français de 4e et 3e avait remarqué que quelque chose n’allait pas puisque mes résultats avaient sérieusement chuté en 3e. Elle me donnait des cours de rattrapage de Latin. Elle avait cherché à savoir les raisons de mes difficultés en me posant des questions, elle avait aussi convoqué mes parents pour essayer de savoir. Cela n’avait rien donné. Je ne pouvais pas parler et mes parents n’avaient pas de réponse à lui apporter non plus. Elle n’a pas été entendue pendant l’instruction.

Lorsque mon bourreau a changé de région et que je suis revenue de ma fugue à 15 ans, je n’avais plus de contact ni physique ni oral avec lui. J’avais commencé à me confier à ma meilleure copine de 3ème redoublée mais à demi-mot, c’est en seconde que j’en ai parlé un peu plus ouvertement à ma meilleure amie du lycée. Avec le recule, je me dis que normalement, l’une et l’autre auraient pu se rendre compte de l’anormalité d’avoir eu au collège une « relation » avec un homme beaucoup plus âgé (c’est beaucoup plus tard que j’ai compris qu’il ne s’agissait pas de relation mais d’un crime). Elles auraient pu en parler à un adulte, comme l’infirmière du lycée par exemple. Mais non, silence… Ma copine F. de 3e a refusé de se déplacer pour témoigner lors du procès mais elle avait été entendue pendant l’instruction. Ma copine A.L. de seconde, lorsque je l’ai appelée après plusieurs années sans nouvelle de l’une ni de l’autre, elle m’a envoyée « sur les roses » en refusant tout témoignage. Pour elle c’était plus important de m’en vouloir parce qu’on s’était perdue de vue plutôt que d’essayer de condamner un pédophile et de faire en sorte qu’il ne recommence pas…

En 1ère, j’aimais bien la prof d’anglais Mme M. A cette époque j’écrivais un journal intime. Elle m’inspirait confiance et j’avais eu envie de lui faire lire une partie de mon journal. Après avoir lu, elle m’a dit qu’elle avait compris ce que j’avais vécu, qu’elle ne pouvait pas le garder pour elle et qu’elle en avait parlé au proviseur. J’ai été convoquée par celui-ci dans son bureau. J.T. (c’est comme cela que nous l’appelions entre nous) m’avait dit pendant cet entretien qu’il était désolé mais qu’on ne pouvait rien faire, mais par contre lorsque je rencontrerai une petite fille qui vivra la même chose, je pourrai lui venir en aide (!!!). Pas de suite donnée, pas de signalement, encore le silence… Le proviseur du Lycée de Sarcelles avait-il peur du scandale ? J.T. a refusé de témoigner. Par contre Mme M. a témoigné au deux procès.

J’ai compris un peu plus tard que toute l’équipe pédagogique devait être au courant puisque le prof de compta m’a fait comprendre qu’il était au courant un jour où il essayait de me faire la morale pour que je me remette au travail. En 1ère, j’avais laissé mes études partir à la dérive, je m’absentais souvent des cours, j’allais aux contrôles juste pour faire acte de présence et je donnais une feuille vide la plupart du temps au bout de quelques minutes pour sortir dans la cour ou aller voir l’infirmière.

L’infirmière D. était aussi au courant mais ne m’a jamais parlé ni incitée à lui parler sur ce que mon bourreau m’avait fait. Où est passé mon dossier médical ? Je n’ai jamais pu le récupérer afin de voir si quelque chose y était mentionné.

Ma gynécologue avait détecté quelque chose après un examen lorsque j’étais mineure. Elle aurait dû elle aussi agir auprès des autorités. Elle n’a rien fait. Je n’ai jamais pu récupérer mon dossier médical une fois adulte pour constituer les éléments de preuves pour le procès…

Mon médecin de famille a refusé de témoigner.

En 1ère je voyais un psy à Paris. J’étais encore mineure. Pas de signalement de fait. Mais il a témoigné par écrit, a été auditionné et a témoigné aux deux procès.

Ceremonial sword of french Commissaire de Poli...

Ceremonial sword of french Commissaire de Police (Superintendent).- Detail- (Photo credit: Wikipedia)

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Les hôpitaux psychiatriques

Sainte Anne

Sainte Anne (Photo credit: bpmm)

Avant d’atterrir dans un hôpital ou un autre, je suis passée par la CPOA de Sainte-Anne : Centre Psychiatrique d’Orientation & d’Accueil qui reçoit les urgences psy puis oriente.

Sainte-Anne à Paris

C’est en octobre 2000 à 25 ans que je découvre l’univers de la psychiatrie, j’étais dans un profond mal-être, je ne comprenais pas pourquoi j’allais aussi mal car je n’avais pas appris à mettre des mots sur ma souffrance d’antan ni fait de lien avec les séquelles. J’ai appris beaucoup plus tard, vers la fin de ma thérapie à médiation artistique en individuel avec Z. à la CMME de Sainte-Anne que cela faisait presque 15 ans que j’étais en urgence et que j’avais besoin d’une prise en charge spécifique après les traumatismes que j’avais subis.

La CMME est la Clinique de la Maladie Mentale et de l’Encéphale(1).

Lorsque j’y entre, je suis dépressive, angoissée, suicidaire, agoraphobe, et avec des troubles du comportement alimentaire, l’anorexie. J’avais lutté contre mes troubles le plus longtemps possible, sans comprendre ce que c’était, j’étais arrivée au bout du rouleau. Je ne pouvais plus cacher mon mal-être ni mes conduites d’évitement. Je me souviens avoir dit à une infirmière le 1er jour de mon hospitalisation que je ne croyais pas que quiconque puisse m’aider. Forcément, après avoir vu 2 thérapeutes dont l’un ne voulait pas que je parle du passé et qui me collait des pathologies sans prendre en compte que mes troubles étaient des troubles secondaires (comme des effets secondaires) suite à mon trauma, pour moi c’était foutu. Je ne voyais plus comme seule solution à mes souffrances : mourir.

J’y suis hospitalisée, à ma demande pour éviter de me suicider, et j’y reste jusque Noël. La meilleure chose qui m’y soit arrivée pour ne pas mourir, c’est d’y avoir rencontré ma thérapeute Z., qui avait compris, elle, de quoi je souffrais et pourquoi. Elle m’a appris à travailler sur l’estime de moi-même et pendant 5 ans nous avons, 2 à 3 fois par semaine, pu dégrossir tout ce qui me faisait souffrir à travers la peinture et la craie sèche.

Pendant ces 5 années, je suis retournée plusieurs fois pour y être hospitalisée, toujours à ma demande, pour éviter le pire : de me tuer, et pour retrouver un peu de sommeil.

J’ai eu droit à plusieurs traitements différents, du plus léger, anti-dépresseur et anxiolytique, somnifère, à d’autres substances chimiques plus fortes et qui auraient pu être évitées : les neuroleptiques. Imaginez un peu : survivre à un pédophile et comme vous vous trouvez en urgence, les médecins psychiatres vous psychiatrisent en vous collant des maladies avec des médicaments qui donnent de sérieux effets secondaires, plutôt que de traiter le trauma et les troubles secondaires, tout en doutant bien sûr de votre parole à propos des actes criminels que vous avez subi dans votre enfance.

J’y ai fait la connaissance du Dr D., une promotion canapé qui a essayé de faire en sorte de me faire changer de thérapie pour des motifs obscures (pourquoi pas de jalousie à l’endroit de ma thérapeute ?) afin de me faire passer d’une thérapie individuelle à une thérapie de groupe à médiation artistique. Or, je n’ai jamais pu m’exprimer librement dans une thérapie de groupe, ce qui est plutôt logique car comment voulez-vous vous exprimer après avoir fini votre dessin devant d’autres patients sur des sujets très personnels, voire parfois intimes ?

Dans cet établissement qui m’a quand même sauvé du suicide, j’y ai vu des patients avec des troubles différents : insomniaques, dépressifs, angoissés, anorexiques, boulimiques, suicidaires, bipolaires, des « baby blues », quelques gentils dingo aussi. A cette époque, j’étais loin de m’imaginer ce que je verrais à Villejuif et Gonesse, bien que par la fenêtre de la CMME, nous pouvions voir dans le jardinet voisin, des êtres que je trouvais assez étranges. Certains d’entre-eux avaient le droit d’aller à la cafétéria de l’hôpital qui avait parfois des allures de cour des miracles.

J’ai réappris très progressivement à reprendre goût à la vie, aux petites activités avec l’ergothérapie, à gérer mon agoraphobie, à sortir, à manger, à lire, à veiller à aller bien, à prendre soin de moi, à lutter contre mes « flashs » du passé envahissants, à avoir de l’estime de moi-même, à ne pas tout accepter, à mettre des mots, à dire les choses, à comprendre sur moi-même et sur les autres.

Paul Guiraud à Villejuif 

– Hôpital de jour

– mi-temps

– Temps complet

– CATTP – Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel

– CMP – Centre Médico-Psychologique

J’ai été dans 4 secteurs de cet hopital : 2 temps complet, un mi-temps (vous y dormez et chaque matin vous sortez), 2 fois en hôpital de jour (vous arrivez le matin, vous faites des activités dans le service, vous déjeunez sur place, puis vous rentrez chez vous en fin d’après-midi). J’ai aussi été au CATTP pour des activités artistiques et sorties, et au CMP de Cachan.

J’y ai côtoyé des gens très différents avec des pathologies très variées, allant du dépressif au schizophrène, en passant par des gens qui avaient commis des tentatives de meurtre, ou des « dégénérés » dangereux, « attardés » gentils, de toutes les sortes qui faisaient une vraie cour des miracles lors des sorties à la cafétéria de l’hôpital.

Cet hôpital n’était pas toujours très rassurant, j’y ai entendu plusieurs fois des histoires de vol, de violence, de viol même, mais je m’y suis quand même sentie moins en danger qu’à Gonesse.

Lors de mon dernier séjour, toujours à ma demande pour éviter de me suicider – car j’étais au bout du rouleau après avoir vécu le 1er procès contre mon bourreau, puis attendu le 2eme procès en appel, je venais d’apprendre que le 2eme procès était reporté de novembre 2010 à fin janvier 2011. Il faut savoir que les nombreuses attentes interminables de la justice créent aussi beaucoup de souffrance, d’angoisse et de tristesse. Vous vous retrouvez à ne pas pouvoir vivre votre vie pleinement car au final, vous avez constamment une partie de vous-même toujours pré-occupée par cette attente interminable au point d’avoir la sensation que vous avez une moitié de cerveau prise par cela, donc il vous reste une moitié de cerveau pour tout le reste : une moitié de cerveau pour votre vie.

Je me souviens pendant ce séjour hospitalier où je me concentrais sur mon sommeil, la récupération de mon bien-être en prenant le temps, avec l’aide de quelques infirmiers assez sympas et pas trop chiants ni répressifs, d’avoir vécu un sacré clash avec une infirmière qui aurait mieux fait d’être flic. Un soir, elle fait un remplacement alors qu’elle travaillait dans le secteur du dessus. Elle avait plutôt mauvaise réputation chez nous. Elle accuse un patient pour une histoire de cigarette. Puis elle décide d’une punition collective : tous privés de clope. A plusieurs, nous nous rebellons, râlons. Et elle se met à me hurler dessus et à nous menacer d’autres punitions. Je lui ai rétorqué que puisqu’elle avait décidé de punir tout le monde de façon injuste, que j’irai fumer dans ma chambre, que cela lui plaise ou non. Ce que je fis. Elle a déboulé dans ma piaule, m’a sautée dessus, empoignée violemment pour essayer de me forcer à lui donner la cigarette allumée. J’ai résisté et tenu bon et lorsqu’elle était sur le point de me prendre la cigarette, je l’ai jetée par terre en lui disant : « voilà, à force de faire le flic, vous n’avez plus qu’à aller ramasser, vous ne valez pas plus que ça ! »

Le soir même, ils ont appelé le médecin de garde, je suis convoquée dans le bureau. J’explique les faits au médecin et je lui fais savoir que ce ne sont pas des pratiques normales d’avoir recours à des punitions collectives quand on a rien fait de mal. L’entretien se termine, donc je sors, à priori sans conséquence puisque le médecin n’a pas dit grand chose. Le lendemain matin, au moment de prendre chacun notre traitement habituel, je me rends compte qu’on y a ajouté un petit liquide bleu ou vert avec mon nom. J’ai fait remarqué que cela ne fait pas parti de mon traitement habituel, que je n’ai pas été prévenu d’un changement ni des raisons et que donc j’étais en droit de refuser ce petit liquide supplémentaire. Des négociations s’engagent mais je fais valoir mon droit et ils acceptent que je ne le prenne pas.

Si j’avais accepté de prendre ce médicament supplémentaire assez puissant (je ne me souviens plus du nom de ce psychotrope), j’aurais encore eu droit à des effets secondaires. Pour une histoire de petite rébellion contre une punition collective, je trouve ça plutôt abusif et anormal. Suite à cela, j’avais demandé à rencontrer le chef de service pour lui faire part de cette pratique. Il avait fini par dire qu’il ne m’imaginait pas rester longtemps hospitalisée. Il avait raison sur ce point et se montrait compréhensif et respectueux contrairement à l’infirmière boutonneuse. Je suis restée 3 semaines.

La durée de mon séjour aurait pu être écourtée si l’homme que j’aimais à cette époque et qui soit-disant m’aimait, était venu me voir, s’il avait pris de mes nouvelles, s’il avait donné des nouvelles de lui, s’il m’avait appelé, et non rejetée. Au contraire, j’ai dû supporter son silence radio pour la simple raison que j’étais hospitalisée et j’ai appris indirectement que selon lui, mon hospitalisation était du chantage contre lui.

La pratique de l’art-thérapie. J’ai connu cette pratique aussi à l’hôpital de Villejuif, mais en réalité, il s’agit plus de thérapie occupationnelle que d’art-thérapie à proprement parler. En effet, je n’ai pas constaté de traitement thérapeutique ni analytique associé aux dessins, peintures, sculptures que j’y ai fait. Pas me concernant en tout cas, ni d’autres patients que j’ai pu observer. S’occuper est une bonne chose, mais pouvoir faire une thérapie analytique à médiation artistique pour aller mieux est encore mieux. Ce qui m’a très étonnée dans l’art-thérapie de cet hôpital, c’est de devoir accepter, au prétexte d’utiliser du matériel pour peindre, dessiner, créer, que mes œuvres ne m’appartenaient pas mais appartenaient à l’hôpital. Je ne vois pas pourquoi le fait d’être un patient qui peut avoir perdu ses capacités intellectuelles, au moins en partie, que ce soit sur un court, moyen ou long terme, devrait renoncer à ses droits comme son droit d’auteur par exemple (cf les lois du Code de Propriété Intellectuelle). L’hôpital et le CATTP (Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel) organisent chaque année une exposition des œuvres des patients. Elles sont mises en vente et exposées au Théâtre de Cachan. Les « artistes » ou plutôt devrais-je écrire, les patients qui vendent leurs œuvres au public, ont le droit de toucher un pourcentage. L’autre partie de cet argent étant destiné à acheter du matériel pour que les patients puissent continuer de créer, comme il m’a été expliqué pendant mon 1er séjour. Donc, si vous faites des peintures ou des dessins, d’un point de vue légal, elles vous appartiennent, mais vous n’avez pas le droit de les emmener avec vous, pour vous, chez vous. Ce fonctionnement particulier, m’a donné l’impression d’être utilisée comme faire-valoir pour les activités de l’hôpital. Peut-être aussi pour les subventions. J’ai entendu parler d’un fond d’art d’œuvres qui y ont été réalisé par des patients depuis très longtemps et qui ont une grande valeur financière. Cette pratique n’est pas à ma connaissance utilisée par la CMME ni l’hôpital Sainte-Anne, fort heureusement.

Centre hospitalier de Gonesse

Cet hôpital m’a semblé être celui qui contenait le plus de personnes « légumes » et violentes, en tout cas à mes yeux. Des 3 hopitaux, c’est celui que j’ai trouvé le plus déprimant, répressif et loin de tout. J’y suis restée que quelques jours car je sentais que ce n’était pas un endroit qui pourrait m’aider, je m’y sentais en danger.

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(1) La Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME), née en 1877 est la première chaire de psychiatrie à la faculté de médecine.

Ce service hospitalo-universitaire est rattaché à la faculté de médecine Cochin-Port Royal.

La CMME est un service de psychiatrie non sectorisé, pour adultes, qui comporte trois unités d’hospitalisations spécialisées (l’une dévolue aux troubles du comportement alimentaire, une unité pour les troubles de l’humeur et une unité d’accueil de patients suicidants).

Outre les traitements médicamenteux, de nombreuses techniques et approches thérapeutiques sont proposées :

  • Luminothérapie,
  • Techniques de privation de sommeil,
  • TMS, …

Des psychothérapies variées y sont pratiquées :
Psychothérapies cognitivo-comportementales, psychothérapies psychanalytiques, psychothérapie à médiation artistique , psychothérapies corporelles, individuelles et en groupe. Il existe de plus des groupes d’information destinés aux patients et/ou à leurs familles, notamment dans le domaine des troubles du comportement alimentaire et de certains troubles de l’humeur.

Le Centre d’Etude de l’Expression : Association en lien avec l’unité des thérapies à médiation artistiques, qui a 4 missions : Formation, Documentation, conservation et valorisation de la collection Sainte-Anne.

Sainte Anne

Sainte Anne (Photo credit: Jean Morand)

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