Un silence si bruyant d’Emmanuelle Béart

L’emprise des prédateurs sexuels est telle que cela peut durer pendant des années, les viols peuvent se produire plusieurs fois par semaine comme cela a été le cas me concernant pendant 4 ans. Les femmes et les hommes de la « Justice » peuvent vous demander de diminuer le nombre de viols ou la fréquence pour que cela leur paraisse plus crédible à leurs yeux. Quelqu’un avait demandé à mon avocat de négocier avec moi à la baisse le nombre de viols et la fréquence. Afin d’avoir une chance d’être crue par des gens ignare en la matière, et pour espérer voire mon agresseur être condamné, pour être sûre qu’il ne recommence pas au moins quelques temps pendant sa peine de prison, il a fallu donc que je mente sur le nombre de viols et la fréquence. Pourtant le plus souvent, cela se passait 3 fois par semaine pendant plus de 4 ans. Nous sommes depuis des années de plus en plus nombreuses et nombreux à parler puisqu’on nous l’autorise / demande. Et maintenant ? Les gouvernements français successifs vont-ils enfin avoir la volonté politique de condamner tous les bourreaux d’enfants ? Quand est-ce que l’impunité des pédocriminels cessera en France ?

Merci à Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova, aux survivant et survivantes pour leurs témoignages

Replay M6 : https://www.6play.fr/un-silence-si-bruyant-p_24535

Question : pourquoi toutes les victimes ne pourraient-elles pas être indemnisées pour leur réhabilitation sociale puisque nous payons le prix fort depuis l’enfance ? Pourquoi des criminels (y compris des pédocriminels) ont pu être indemnisés avec de fortes sommes d’argent ? Et si toutes les victimes étaient indemnisées en compensation de toute cette impunité ambiante et réelle des pédocriminels en France ?

La France : la culture du viol, du déni et de la domination

En regardant le reportage de Karl Zero (datant de 2010 diffusé à l’époque sur 13e Rue), je viens de prendre conscience pourquoi, encore aujourd’hui, j’ai tant de mal avec beaucoup de choses de la vie, le travail, les relations, l’argent, la nourriture, le sommeil, mon corps…

Ce n’est pas uniquement dû aux viols, le pouvoir de mon bourreau sur moi à l’époque, qui ont été dévastateurs, c’est aussi dû à tous les adultes qui n’ont pas voulu voir ce qui se passait, qui n’ont pas entendu ni cru lorsque j’ai parlé, le fait que je n’ai pas été entendue, ni crue, ni protégée. Ma grand-mère la première à qui j’avais parlé, mes parents, ma tante, mes professeurs… Aujourd’hui je me rends compte à quel point le fait d’être entendue, crue et protégée peut avoir des effets bénéfiques pour s’en sortir à l’âge adulte, ou au contraire peut nous empêcher de vivre, de faire notre vie comme quelqu’un qu.

Même avec une thérapie, un travail de fond pendant lequel j’en ai bavé, certes j’ai appris à avoir de l’estime de moi-même, suffisamment pour survivre, continuer de vivre (comme je peux à vrai dire). Mais il reste toujours quelque chose, une espèce d’enfermement, d’impossible, d’inatteignable même avec les années qui passent.

Être restée plus de 15 ans en urgence, sans soin, sans être entendue, ni crue, ni protégée, puis évidement avec l’acquittement de mon bourreau qui peut recommencer sur des mineures de 11 à 15 ans comme moi, cela a évidement des conséquences.

Et vivre dans mon pays, La France, avec une chape de plomb d’une lourdeur étouffante au quotidien, ce pays de la culture du viol dont il est sacrément difficile de se dépêtrer tellement elle est ancrée de façon systémique et liée aux pouvoirs de la République, aux instances de la Justice qui n’en est pas une.

Si en France, nos aïeux ont été capables de faire la chasse aux nazis et à certains collabos même longtemps après la fin de la Guerre, serons-nous capables un jour de faire la chasse aux pédocriminels et de leurs complices, de leurs protecteurs où qu’ils soient, y compris dans la Police et la Justice. Serons-nous capables de faire la chasse aux marchands et créateurs de vidéos pédocriminelles pour que tout ce « joli » monde finisse à minima traduit en justice et condamnés à des peines exemplaires dans un Tribunal Populaire ?

Sortons de la culture du viol et de la domination !

Et si les partis politiques, tous les partis politiques français, ouvraient leurs dossiers sur les affaires tenues au secret des consommateurs d’enfants ? Je sais qu’il y a des dossiers, il y a des noms. Il serait grand temps que tout cela sorte au grand jour.

Et si la France était enfin condamnée à indemniser tous les survivants d’inceste et de pédocriminalité afin que nous puissions toutes et tous être « réhabilités » socialement, afin de nous construire, pour palier tout ce que nous n’avons pas pu faire, pas pu vivre ni construire ?

Et si enfin tous les noms des pédocriminels étaient rendus publics afin que nous sachions où ils vivent dans le but de protéger les enfants de leur voisinage ?

Et si les medias TV, radio, journaux cessaient enfin d’inviter les pédocriminels notoires ? N’avons-nous pas le droit qu’ils se taisent à jamais ? Combien de temps allons-nous encore supporter les provocations médiatiques de ces fumiers consommateurs d’enfants mineurs qui bénéficient d’une impunité incompréhensible ?

Tous les survivants d’inceste et de pédocriminalité, nous sommes des dommages directs de cette France là :

Nous payons encore aujourd’hui les conséquences de ces criminels notoires et de leurs complices ! Nous sommes toujours dans un pays de la culture du viol, du déni et de la domination !

Que ce massacre cesse ! Que nous puissions toutes et tous, survivants, vivre correctement et dignement ! Combien de pédocriminels et leurs complices se sont enrichis en plus de prendre leur jouissance sur notre dos ? L’Etat français, le gouvernement français, la justice française sont complices depuis des décennies. Cela suffit !

#MeToo #MetooEnfant

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J’ai testé pour vous… la servitude volontaire dans l’immobilier !

L’immobilier en tant qu’agent commercial immobilier est un secteur très attractif avec des honoraires qui semblent alléchants mais à quel prix ?

On dit agent commercial immobilier, ou conseiller immobilier, ou mandataire pour ne pas dire agent immobilier car la règlementation l’interdit (un agent immobilier a un diplôme et une carte pour exercer, un conseiller a seulement le droit d’exercer grâce à la carte d’un agent diplômé). Dans les enseignes à filleuls multiples niveaux, tu vas être amené à faire du MLM (marketing de réseau).

Vous me direz mais quel rapport avec le blog Journal de Survivante ? Justement. Mes expériences ne sont pas anodines, il s’agit de ma vie d’adulte, de mes aspirations, de mes questionnements, de mes analyses avec les séquelles d’ancienne victime d’un pédocriminel condamné puis acquitté « au bénéfice du doute sur l’auteur », les conséquences dans tous les aspects et domaines de ma vie. Cette expérience est aussi à contextualiser dans l’actualité économique de la France, dans la réalité de ce que vivent une partie des survivants d’inceste et de pédocriminalité devenus adultes au 21e siècle, ayant grandi dans ce que nous avons nommé l’apologie de la « pédophilie » autour des années 2000 me semble-t-il.

Au début, on est recruté par contact sur un réseau social où l’on voit passer régulièrement des publications incitatives et attractives de type « devenez indépendants », « choisissez vos horaires de travail », « vous serez rémunérés x% », « changez de métier », « ouvert aux débutants », « compatible avec une autre activité à temps partiel », « tu aimes les challenges ? », « tu veux sortir de ta zone de confort ? » avec de belles images de communication. Logique de recrutement et de management.

En ce qui me concerne, c’est en pleine période de pandémie de Covid que j’ai été attirée par ces messages. Je m’étais dit, au pire, si ça ne fonctionne pas, j’aurais appris beaucoup de nouvelles choses dans un domaine que je ne connais absolument pas, et au mieux je pourrai gagner des honoraires confortables.

Au tout début, on ne te dit pas ce que tu dois dépenser pour avoir le droit d’exercer, personne ne chiffre, personne n’annonce la couleur concrètement, ni le parrain/marraine, ni l’enseigne, ni en formation, à toi de faire tes recherches et calculs/déductions en fonction de tes moyens financiers et intellectuels :

  • l’inscription très souvent payante chez une enseigne (abonnement mensuel), à ce paiement mensuel il faut ajouter un fort pourcentage sur les ventes pour l’enseigne, les 98% selon certains ne sont pas toujours payés comme annoncés mais plus souvent à 60-70%
  • l’inscription au Tribunal de Commerce de ton domicile
  • l’inscription à une formation de quelques heures sous forme de vidéos avec QCM (hyper facile) et remise d’attestation à la fin qui permet de valider l’inscription dans l’enseigne qu’on a choisi
  • l’inscription à la Chambre de commerce qui va te donner une autorisation d’exercer avec la carte professionnelle du patron diplômé de l’enseigne que tu as choisi
  • une assurance RCP Responsabilité Civile Professionnelle et prévoir le supplément d’assistance juridique
  • les cartes de visite
  • les flyers
  • les panneaux à vendre et recherche de biens à vendre
  • les carnets de mandats
  • les objets publicitaires que tu vas offrir pour te faire connaître, aux vendeurs et aux acheteurs rencontrés
  • le mètre laser
  • la papèterie (prévoir un budget envois postaux)
  • un sac ou cartable pour emmener dossiers, laser etc
  • avoir un ordinateur, un smartphone avec abonnement, une imprimante, un appareil photo ou un tel faisant des photos de bonne qualité
  • avoir une voiture en dehors des grandes villes et/ou un abonnement pour les transports en commun
  • avoir un bon budget essence pour les déplacements fréquents pour faire des avis de valeur gratuits (oui oui !), des visites vendeurs, des visites acquéreurs
  • avoir des vêtements nickels pour être très présentable comme les tous commerciaux (c’est une évidence mais c’est aussi à compter dans le budget)
  • un abonnement à un logiciel d’annonces pour faire de la pige téléphonique
  • une réserve d’argent d’au moins 6 mois pour pouvoir payer son loyer/crédit, toutes les charges ainsi que ce qui figure ci-dessus
  • Beaucoup de temps, un investissement à 200%…

Tout cela c’est le minimum pour pouvoir exercer comme conseiller mandataire immobilier. Si tu as tout cela, quelle facilité de devenir mandataire. La liste est non exhaustive.

A cela, on peut ajouter beaucoup d’heures de travail pendant lesquelles tu n’es pas payé, du temps pour se former régulièrement, se mettre à jour. Et si tu as de la chance de tomber sur un bon parrain, tu seras accompagné du début à la fin pour ta 1ere vente, si tu as de la chance, car ce n’est pas du tout le cas de tous les nouveaux mandataires.

Au fur et à mesure, tu découvres la réalité du terrain, tu apprends un nouveau métier avec tous les efforts et la motivation du débutant content qui s’adapte prêt à faire des sacrifices, à passer l’éponge sur les 1eres déceptions, et toutes les embuches qui se présentent comme par exemple :

  • un parrain absent ou qui t’accompagne à moitié
  • absence d’équipe et solitude alors que vous êtes sensé être soutenu par le parrain/marraine donc pas de cohésion d’équipe y compris de collègues sur le même secteur (concurrence entre commerciaux de même enseigne lorsque celui-ci est surchargé)
  • Une concurrence qui peut être très rude avec les agences ET les très nombreuses différentes enseignes de mandataires immobiliers sur le marche
  • comme tu es indépendant, même avec l’aide d’une enseigne, c’est quand même toi qui prend tous les risques puisque tu signes et fais signer des contrats avec ton nom, donc cela t’engage en cas de procédure, quid de l’enseigne ?
  • en cas de litige, tu n’es pas soutenu par ton enseigne car les frais de justice/avocats coutent trop cher : « en cas de litige, on ne vous suit pas car il y a trop peu de chance de gagner »
  • une baisse de motivation face aux nombreuses contraintes et embuches
  • le risque de manque de confiance en soi car comment se sentir légitime lorsque pas ou peu accompagné ni pas assez formé alors qu’on signe des mandats dès le départ tout en étant grand débutant (et tout en faisant en sorte de ne pas le montrer aux clients)
  • tu dois t’occuper de tout dès le début même si tu n’as aucune connaissance juridique et si tu n’as pas de formation initiale dans l’immobilier : en résumé tu bidouilles en essayant de faire en sorte que personne ne s’aperçoive de rien le temps d’acquérir un peu d’expérience
  • un système d’emprise qui finit par t’obliger à recruter des filleuls pour gagner plus d’argent si toi-même tu as du mal à joindre les deux bouts, même si au départ tu ne le souhaitais pas (tout en ne le disant pas à tes filleuls sinon tu auras du mal à recruter). Tu finis par te rendre compte que toi-même quand tu fais des ventes, tu travailles dur pour que tes parrains sur plusieurs niveaux gagnent de l’argent grâce à tes efforts. C’est comme cela que des parrains ayant plusieurs centaines de filleuls ont pu continuer de toucher des bonnes commissions même pendant les confinements du Covid
  • si tu as un ou deux autres métiers en plus, le risque c’est de ne pas pouvoir répondre à toutes les sollicitations ou de ne pas pouvoir gérer tes mandats à plein temps si tes autres activités sont saisonnières
  • certains mandataires finissent par exprimer publiquement sur les réseaux sociaux leur propre servitude volontaire en y adhérant complètement : « contrairement aux agences, je suis disponible tous les jours de la semaine, pas de vacances, je m’adapte à vos horaires, je m’occupe de vous soir et week-ends compris selon vos emplois du temps »… alors certes, travailler sans jour de repos hebdomadaire, cela finit par payer, mais à quel prix ? N’y a-t-il pas des études scientifiques qui démontrent que le corps (et l’esprit) a besoin de 2 jours de repos par semaine consécutifs pour pouvoir récupérer de sa semaine et reprendre le travail en forme et bonne santé le lundi suivant ? Combien de semaines par an les mandataires partent en vacances ? « Tu sais monsieur X, ça marche fort pour lui, il n’arrête pas, mais il est vraiment épuisé… » Comment trouver tout cela normal ? Comment oublier nos ainés qui se sont battus pour leurs droits donc nos droits aussi ?
  • en cas de maladie, vous n’avez pas d’arrêt maladie. Vos dossiers, soit vous continuez de vous en occuper malgré tout donc pour guérir ça va être plus long, soit vous trouvez un collègue qui accepte de récupérer les dossiers et de prendre le temps d’en prendre connaissance mais les honoraires sont divisés par 2 en cas de vente. A cela, une phrase toute faite des enseignes de mandataires « mieux vaut 50% que rien du tout ». Un peu facile surtout avec une moyenne de 6 ventes par an par conseiller alors que l’enseigne récupère le % complet de toutes les ventes.
  • pas de médecine du travail
  • pas de salaire ni contrat de travail digne de ce nom avec une protection du droit du travail mais un contrat d’indépendant qui ressemble plutôt à une relation de subordination dans les faits et le vécu relationnel avec l’enseigne ou les enseignes rencontrées
  • pas de syndicat pour te défendre en cas de litige avec ton enseigne (mais une assistance juridique que tu payes tous les ans), d’où d’ailleurs beaucoup de turn over, soit des démissions, soit des changements d’enseigne car si ça ne marche pas avec X, on peut essayer avec Y puis Z
  • la culpabilisation et l’infantilisation : tu fais partie d’une famille (l’enseigne X) qui te dénigrera si tu te plains ou si tu démissionnes ou si tu changes d’enseigne pour voir ailleurs si l’herbe est plus verte (elle peut l’être sur certains aspects comme la formation ou la rémunération ou les perspectives d’évolution…) mais cela n’enlève rien aux frais engagés et aux risques que tu prends en ton nom sans être défendu par l’enseigne en cas de problème
  • le basculement vers un système d’ubérisation où tu perds tous tes droits et tu participes malgré toi à celle-ci. Les agences se plaignent de l’arrivée des mandataires – et pour cause – le système casse un peu plus les droits du travailleur. Et les mandataires eux-mêmes se plaignent du refus de collaboration en partage des agences et de l’arrivée des agences low coast… Les agents immobiliers diplômés au chômage se plaignent de ne plus trouver de CDI et de devoir changer d’emploi.

Ce système fait penser aux systèmes pyramidaux « Ponzi » où tu es obligé de recruter pour gagner de l’argent. Les enseignes de mandataires rémunèrent sur plusieurs niveaux en % sur les ventes des filleuls. Si tu vois que ton parrain ne part pas en vacances, c’est qu’il a besoin de plus de filleuls car les fins de mois sont encore trop justes pour pouvoir se le permettre (trop de concurrence sur le même secteur ou secteur désert ?). Donc au final, pour que lui puissent vivre confortablement de ses activités de conseiller immobilier et partir en vacances en famille, tu vas devoir vendre plus, et pour que toi tu puisses vivre de ton activité et payer tes frais, tu devras à ton tour recruter des filleuls parce que ce n’est pas avec 6 ventes par an en moyenne que tu pourras payer toutes tes charges, tes frais professionnels, tes impôts et un peu de vacances avec ta famille.

Vous me direz, oui mais il y en qui s’en sortent très bien. Oui, il y en a. Mais à quel prix ? Faire un chiffre d’affaire à 400000€ en travaillant 7/7 et 12h à 14h par jour. Un chiffre cité en exemple dans une agence et qui correspond à ce métier. Je respecte ceux qui choisissent ce type de vie. Mais je ne veux pas passer ma vie à ne vivre que immobilier, manger, boire, dormir immobilier, ne penser qu’à cela tous les jours et n’avoir que cela dans ma vie ainsi que mes conversations. Nous avons tous d’autres aspects : vie privée, hobbies, amis, famille… Cela vaut-il le coup ?

Passer sa vie au travail, pour avoir juste de quoi payer ses charges ou faire un gros chiffre d’affaire, a des conséquences. Les « work addicts » (addiction au travail) délaissent leur famille, amis, leurs enfants, leur santé mentale et physique.

Cela m’amène à faire un lien avec mon histoire familiale. Mes parents étaient addicts au travail. Le soir, ils rentraient à 21h30 pour dîner, ils ne parlaient que de leur travail, ils n’avaient rien d’autre à raconter, rien d’autre dans leur vie, à part moi, la famille et leurs voisins. Les conséquences peuvent être désastreuses. Ils m’ont confiée à un voisin qui s’est servi de moi aussi bien pour garder ses enfants gratuitement que comme objet sexuel pour remplacer sa femme… Mes parents trop occupés n’ont rien remarqué, ni l’emprise dans laquelle mon bourreau m’avait enfermée.

Parce que oui, l’emprise est un enfermement.

Pour revenir aux mandataires immobiliers, j’ai vu une mère d’une jeune fille se vanter avec fierté de rater le concours de sa fille en musique parce que sa semaine était bien trop remplie. Tout est fait dans ce système pour être pris dans un engrenage. La moindre vente devient un exploit qu’on exhibe sur les réseaux sociaux, pourtant lorsqu’on vend on ne fait que son travail. Si cela devient un tel exploit de vendre, c’est justement parce qu’il faut énormément d’heures qu’il ne faut surtout pas compter, ni les contraintes, ni les nombreux écueils dont il ne faut pas parler. Silence, c’est une affaire qui tourne tellement bien, mais pour qui exactement ? Pour ceux qui sont en haut de l’échelle qui voient les % tomber à chaque vente. Faire du chiffre d’affaire, gagner sa vie, je suis pour, mais à quel prix ? Selon moi, pas au prix de l’ubérisation de la société, ni au prix de la perte de nos droits acquis de luttes de nos aînés dont certains en ont perdu la vie – et plus récemment un oeil, une main parce qu’ils manifestaient pour une vie meilleure.

En conclusion, chères enseignes de mandataires immobiliers, l’addition est salée, vos valeurs ne sont pas les miennes et je souhaite beaucoup de courage à mes anciens collègues pris dans l’engrenage, mais aussi aux agences qui doivent faire face à cette ubérisation et concurrence déloyale. Ceci est un témoignage vu de l’intérieur et j’exprime ici ma liberté d’expression suite à mon expérience, mon observation et l’analyse que je peux en tirer.

NB : comment se rémunère une enseigne connue ? Avec les packs mensuels + les documents et goodies de la marque + tes % sur les ventes. Un exemple : 1000 mandataires x 150€/mois = 150.000€/mois pour l’enseigne rien que pour un pack mensuel.

servitude volontaire

Sommaire

Français

Étymologie

→ voir servitude et volontaire, notion développée par La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire, publié en latin, par fragments en 1574, puis intégralement en français en 1576, et dans lequel il cherche à comprendre pourquoi « tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent » . Pour La Boétie, « la première raison pour laquelle les hommes servent volontairement, c’est qu’ils naissent serfs et qu’ils sont élevés comme tels. »

Locution nominale

SingulierPluriel
servitude volontaireservitudes volontaires
\sɛʁ.vi.tyd vɔ.lɔ̃.tɛʁ\

servitude volontaire \sɛʁ.vi.tyd vɔ.lɔ̃.tɛʁ\ féminin

  1. Esclavage librement consenti, du moins en apparence, état d’un être humain ou d’une collectivité se soumettant à un pouvoir plus ou moins tyrannique par cupidité, ignorance, désir d’honneurs, etc.
    • [Titre] « Le péril de la presse en Tunisie, c’est la servitude volontaire » — (Frédéric Bobin, « Le péril de la presse en Tunisie, c’est la servitude volontaire », Le Monde. Mis en ligne le 21 novembre 2018)
    • La société de surveillance, c’est aussi une histoire de servitude volontaire : personne ne vous force à faire des selfies sur Facebook en vous géolocalisant. Personne ne vous force à acheter un livre sur Amazon plutôt que d’aller vous le procurer dans une petite librairie de quartier. — (Eric Delbecque dans Les dossiers du Canard enchaîné, « #vie privée c’est terminé »)
    • La nouvelle manie de la notation, des avis, des likes, des fake news et plus récemment les élections aux États-Unis et en France ont montré comment un usage intelligent des données conditionne la victoire. Se dessine un monde où la liberté pour l’accès aux données, aux informations, à la consommation tisse une illusion qui enserre les internautes dans l’enfer de causes immédiates. C’est une nouvelle forme de servitude volontaire. — (Pascal Picq, Internet, une servitude volontaire ?, Libération. Mis en ligne le 26 novembre 2017)

Vocabulaire apparenté par le sens

  • servitude volontaire figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : esclavage.

Source : Wiktionnaire

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Effacer l’histoire de la famille jusqu’au cimetière

Depuis un an, un cousin, une cousine et moi-même sommes impuissants face à la volonté de mon cher père, cet anti-héros, de liquider une partie de la famille du cimetière.

Mais comment y arrive-t-il ? Et comment peut-il se regarder dans la glace en ayant si peu de respect pour les morts, si peu de respect aussi pour les descendants de cette partie de la famille qui n’est pas la sienne.

Je m’explique.

Ma grand-mère a été enterrée avec mon grand-père et le jeune frère de celui-ci. Ma mère est la descendante, elle a le droit de décision de renouveler ou pas la concession de la tombe familiale pour la somme de 400€ pour 30 ans ou 200€ pour 15 ans. La volonté de ma mère est de renouveler la concession pour 15 ans. Elle a plusieurs fois préparé le chèque depuis un an. Ce chèque n’est jamais arrivé car il n’a jamais été posté, mon père s’y opposant. Mais de quel droit puisqu’il s’agit de la famille du côté de ma mère ?

Mon père, lui qui n’a pas eu de famille, abandonné par sa mère à la naissance sous X, de père inconnu, ne sait pas au fond, ce que signifie être un descendant d’une famille. Mais est-ce une raison de ne pas respecter la volonté de ma mère, souffrante et devenue dépendante de surcroît ?

Une question d’argent ? Non, un héritage récent leur permettrait aisément de régler une telle facture.

Alors quelle motivation pour effacer l’histoire de ma famille et non la sienne ? S’agirait-il d’une projection de son propre abandon ? Le fait qu’il ait été sans famille ? Qu’il ait été un mari de second choix suite au décès brutal de l’amoureux de jeunesse de ma mère ? Ou parce que la famille de ma mère n’avait pas approuvé leur mariage. Pourtant ma grand-mère et ma tante l’ont bien aidé à une époque difficile.

Quels sont nos droits face à une telle situation ? A priori, seule le descendant a le droit de choisir de renouveler la concession. Si mon père a obtenu la tutelle pour ma mère, c’est donc lui qui en a le droit, au détriment des descendants de ma grand-mère et de mon grand-père. Le droit français avait-il prévu ce cas de figure ?

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Etude ACE : impact de votre traumatisme dans l’enfance

« ACE est l’acronyme en anglais de « Adverse Childhood Experiences » qui est traduit par l’ACE Study par « les expériences négatives de l’enfance ». Le but de l’ACE Study a été d’étudier les effets cumulatifs à long terme de traumatismes dans l’enfance et des dysfonctionnements dans la famille sur la santé et la qualité de la vie à l’âge adulte. »

Pour faire le test et voir l’impact de votre traumatisme dans l’enfance, veuillez aller sur le site de l’AIVI.

En ce qui me concerne, j’ai répondu oui à quatre question, ce qui me fait un score de 4, le score pouvant aller de 0 à 10.

L’augmentation des scores ACE augmente le risque de certaines maladies, de problèmes sociaux et émotionnels.

Petit tour d’horizon avec un score de 4, pas très réjouissant :

– Pourcentage avec des antécédents de dépression chronique : entre 50 et 60% chez les femmes, 35% chez les hommes

– Taux de prescription d’antidépresseurs pour 100 personnes par an approximativement 50 ans plus tard : 95%

– Risque de perpétrer de la violence domestique : 6% chez les femmes, 10% chez les hommes

– Prévalence de la maladie du foie (hépatite / jaunisse) : 11%

– Risque de tabagisme à l’âge adulte : 13%

– Pourcentage de déclarations de viol (maltraitance infantile à la base d’être violé plus tard) : 32%

– Pourcentage de tentatives de suicide : 19%

– Prévalence de la diminution de la performance au travail : 14% d’absentéisme, 22% sérieux problèmes financiers, 18% sérieux problèmes de performance au travail

– Pourcentage de personnes à problèmes Broncho-pneumopathie Chronique obstructive : 17%

Panneau A19 signalant un risque de chute de pi...

Panneau A19 signalant un risque de chute de pierres (France) (Photo credit: Wikipedia)

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L’origine de la tolérance de la pédophilie en France

C’est en pleine période de la réapparition de mes séquelles, une sorte de période anniversaire de crimes sexuels subis à mon adolescence, pendant l’automne notamment, que je ne peux m’empêcher de me poser des questions : « mais comment en est-on arrivé là en France ? ».

Il est difficile de supporter les souffrances dûes aux angoisses et aux réapparitions de souvenirs sans se poser des questions, sans mettre des mots sur ces douleurs insoutenables qui m’accompagnent chaque jour ces temps-ci, avec des troubles « secondaires » comme l’hypervigilence, les flashs, les attaques de panique, la tristesse, la colère, les troubles du comportement alimentaire, l’agoraphobie, les troubles de concentration, anxiété quasi permanente. Cela fait beaucoup à gérer. Aussi, je ressens le besoin de comprendre qu’est-ce qui fait que je me retrouve survivante de crimes sexuels, comme beaucoup d’autres personnes – plus de 2 millions de personnes en France (sondage AIVI – Axa 2008, le premier réalisé en France).

Pour donner une image de ce que je vis : imaginez un grand brûlé dont les brulures restent encore à vif et qu’il doive malgré cela vivre comme tout le monde.

Il a suffit que je fasse une recherche sur internet avec le terme « apologie de la pédophilie » pour avoir déjà beaucoup de noms de personnes, d’articles, de références pour confirmer qu’il y a vraiment un problème de taille, et pas seulement en France.

Dans l’article traitant de l’apologie de la pédophilie de Wikipédia, vous y trouverez dans la partie « France » :

– des écrivains,

– des maisons d’édition,

– un centre universitaire,

– une personnalité politique,

– des revues,

– une radio,

– des philosophes,

– des grands journaux,

– des poètes,

– des ministres,

– un parti politique, puis un autre,

Puis en allant de liens en liens, je remarque au passage que des pédophiles, en bons manipulateurs pervers, sont capables d’avoir fait une carrière dans suffisamment de journaux, télévisions, livres, avec des amis très proches du pouvoir, sinon au sein même du gouvernement, peuvent à la fois reconnaître publiquement, même encore aujourd’hui, qu’ils sont pédophiles et qu’ils préfèrent les vierges si possible, qu’ils ne se sentent toujours pas adultes même à l’âge de la retraite, tout en étant toujours pas inquiété, ni poursuivis, ni condamnés, donc pas d’enquête sur eux, sauf peut-être des Renseignements Généraux (?). Autrement dit, les aveux publics de pédophiles protégés restent dans l’impunité.

On peut se demander : « Mais comment est-ce possible ? ». Et c’est en continuant le surf de liens en liens sur internet, que je trouve à mon sens, l’origine de ce passage à la tolérance, dont je suis finalement l’une des nombreuses victimes survivantes. Il s’agit d’une vidéo, un reportage sur un chercheur et pédophile Alfred Kinsey que les pédophiles prennent comme référence pour justifier leurs crimes sur les enfants. Cette vidéo – très dure à regarder – révèle que ce chercheur a été financé par Rockefeller, qu’il a truqué ses recherches et qu’au final, ses « recherches scientifiques » n’étaient qu’un prétexte pour pouvoir à la fois commettre des crimes sur des enfants, mentir, et inciter d’autres adultes à abuser d’enfants, même en bas âge.

EDIT concernant la vidéo ci-dessus :

« Problèmes concernant des sources » (source Wikipedia) :

Des critiques portent également sur la façon dont Kinsey a recueilli les témoignages portant sur la sexualité infantile. Les tables 31-34 de son premier rapport, étaient présentées comme une synthèse de plusieurs témoignages. Elles établissaient, d’après le rapport, l’observation d’orgasmes prépubères. Des critiques ont été formulées concernant la façon dont ces phénomènes avaient été observés, certains craignant, au regard des témoignages recueillis, que les enfants aient subi des sévices21. À la suite de ces critiques, le « Kinsey Institute for Research in Sex, Gender, and Reproduction », a reconnu, en 1995, que Kinsey, concernant ce passage sur l’orgasme prépubère, avait en fait retranscrit le témoignage d’une seule personne20,33,34, qui rendait compte à Kinsey de son expérience35. Les « observations » de cette personne concernait des mineurs de 2 mois à 15 ans. Alfred Kinsey a ensuite présenté ces « données », dans les tables à 31-34 de son rapport, comme des études scientifiques émanant de plusieurs témoins20,21,33.

Je ne peux pas croire qu’une propagande financée par Rockfeller, si jamais telle était le cas, n’ait pas pu arriver jusqu’en France. Au moins d’abord chez les pédophiles de l’intelligentsia française déjà pratiquant les crimes sexuels, leur but étant de faire du prosélytisme avec l’apologie de la pédophilie pour « contaminer » d’autres adultes susceptibles de devenir comme eux, puis de se fournir en nouvelles « chair fraîches »…

Autrement dit, en 1986, année à laquelle le désastre a commencé pour moi, il est fort possible que mon bourreau ait pu lire des articles parus dans la grande presse nationale française dans les années 70 et 80. En 1975, une émission de grande écoute « Apostrophes » de Bernard Pivot donne la possibilité à un pédophile écrivain – de journaux intimes – connu de parler de son livre qui décrit des viols. Cette époque était encore dans l’apologie de la pédophilie depuis la révolution sexuelle de 1968. Si on se réfère à l’article « apologie de la pédophilie » de Wikipédia, les débuts de l’apologie se situent à la fin des années 1960 et « un magazine qui soutient pédérastes et pédophiles » a pu exister en France de 1986 à 1993.

En tant que survivante, je suis en droit :

– de demander des explications sur le choix des médias et des gouvernements de l’impunité des pédophiles

– de demander des excuses publiques de l’Etat et des médias d’avoir participé à la « fabrication » de survivants comme moi car ils sont complices de la perpétrations de crimes sexuels sur les enfants

– de demander aux gouvernements de prendre toutes les mesures nécessaires pour que tous les pédophiles, jeunes, vieux, intellectuels ou pas, protégés ou pas, riches ou non, soient inculpés et enfin reconnus comme des bourreaux criminels et traités comme tels

– de demander que les écrivains faisant l’apologie de la pédophilie fasse l’objet de sanctions, car il n’est pas acceptable de laisser se répandre ce fléau, tout comme à travers les images

– de demander que tous les survivants soient respectés et soutenus dans toutes leurs démarches, besoins, qu’ils peuvent avoir du mal à assumer vu que les souffrances que cela engendre ont pour conséquences de sérieuses difficultés dans la vie entière.

– de demander la création d’un institut spécialisé concernant tous les aspects sur les survivants d’incestes et de pédophilie, regroupant les recherches scientifiques, les enquêtes, les soins, les formations aux professionnels de tous les milieux et en priorité pour les institutions, un pôle justice spécialisée, un pôle sur les loi à améliorer, et tout ce qui peut nous permettre à toutes et tous survivants de mieux vivre.

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Entre le verdict du 1er procès et la Cour d’Appel (procès numéro 2)

  • PROCÈS NUMÉRO UN :

Aux 5 questions qui ont été posées aux jurés : ils ont répondu oui (coupable).
L’avocat Général avait requis 10 à 12 ans de prison.
Les jurés ont décidé : 8 ans de prison ferme.

Donc enfin, la justice a reconnu que mon agresseur est coupable et que j’ai été victime.
Mon agresseur est en PRISON !!!

Maintenant il faut attendre 10 jours pour savoir s’il fait appel ou non…

J’ai encore du mal à réaliser complètement. Je me dis que les choses rentrent enfin dans l’ordre avec cette reconnaissance que j’ai bien été victime de viols de ce sale type.
Je ne suis pas euphorique non plus, mais plus légère oui.

Le lendemain du verdict, je me suis réveillée à 9h et je me suis dit : je me réveille je suis chez moi, mon agresseur lui s’est réveillé en prison. Et je me suis rendormie jusque 13h30.

Français : Intérieur de la prison de la Santé,...

Français : Intérieur de la prison de la Santé, Paris. (Photo credit: Wikipedia)

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Le calvaire avant d’arriver en Cour d’Assises

Je viens de lire le dernier post jusqu’au bout et je me suis dit que ce serait pas mal que je retrace mon parcours dans les méandres juridiques.

D’abord j’ai eu les coordonnées d’un avocat par une ancienne copine en 98, j’avais décidé de porter plainte. J’avais réuni pas mal d’éléments et j’ avais confié à cet avocat une partie de mon journal intime. Il disait s’occuper de rédiger et envoyer la plainte.
Quand je lui demandais s’il avait des nouvelles de la plainte, il me répondait que c’était long et qu’il fallait attendre et par la suite il m’a dit 2 fois que la plainte avait été perdue au tribunal…
Avec mon ami, nous sommes allés vérifier auprès du tribunal si il y avait une trace de cette plainte, il devait forcément en avoir une puisqu’elles sont toutes enregistrées avec un numéro ! Et là mauvaise surprise : aucune plainte enregistrée !!! Donc cet avocat m’avait menti. Je ne sais pas pour quelle raison.

Par la suite, j’ai voulu récupérer mes documents et mes journaux puisque je ne pouvais pas lui faire confiance, ça a été très difficile. Les rdv étaient annulés à la dernière minutes. J’ai dû faire appel à une association – Paris Aide aux Victimes – pour mettre la pression. Le juriste de l’association a été très efficace.
A cette époque j’étais en dépression grave donc hospitalisée pour dépression réactionnelle.
J’ai décidé de me déplacer quand même au cabinet pour récupérer ce qui m’appartenait, accompagnée.
Il a fallu faire un scandale et même que la police vienne pour obliger le cabinet à me rendre mes documents.

Ensuite, j’ai rédigé avec l’aide de mon ami une plainte que j’ai envoyé au procureur.
Il a fallu faire les démarches pour trouver un avocat qui accepte l’aide juridictionnelle, j’ai dû passer par le bâtonnier, l’ordre des avocats, et une journaliste pour trouver des coordonnées d’avocats.

1ere étape après la réception de la plainte : j’ai été entendu par la police à la brigade des mineurs. L’interrogatoire m’a semblé très long face à une jeune femme au ton froid qui posaient beaucoup de questions. J’avais l’impression d’être la coupable et sans intérêt.
Ensuite plusieurs personnes que j’avais citées ont été entendues.
Longue attente pour savoir le résultat.
Et le verdict a été le classement sans suite.

2eme étape : constitution de partie civile.
Donc c’était reparti pour un tour, d’autres auditions, avec en plus une confrontation avec mon agresseur.
C’était évidement une épreuve très douloureuse, aussi bien psychiquement que physiquement. 1h qui m’a parue une éternité en étant dans la même pièce que cette pourriture.
Ce qui m’avait paru étrange, c’était le déroulement. D’abord la juge qui m’a entendue en me posant des questions, puis elle pose des questions à mon agresseur, après elle demande aux avocats s’ils ont des questions. C’était donc une confrontation indirecte entre mon agresseur et moi. Je n’ai pas pu le regarder en face et lui poser des questions.
J’aurais aimé le déstabiliser mais j’étais tétanisée.
D’ailleurs en parlant avec ma thérapeute après, elle ne comprenait pas cette façon de faire, elle trouvait même qu’il aurait été bénéfique que la confrontation ait lieu en présence de mes parents.

Résultat : Non-lieu !
Les personnes supplémentaires auditionnées n’étaient pas les bonnes car elles ne pouvaient rien apporter dans le dossier vu qu’il s’agissait de personnes que mon agresseur a connu après l’époque des faits, une fois qu’il avait déménagé. Je doute de la compétence de la juge pour avoir fait une bourde pareille.
Le terme de Non-lieu est très inapproprié car non-lieu signifie aussi que ça n’a pas eu lieu… ça fait mal de le lire et de l’entendre.

3ème étape : Appel au Non-lieu et la Cour d’appel avec changement d’avocat.

J’ai eu la chance de pouvoir être reçue plusieurs fois par mon avocat (le 3ème) qui a pris le temps de bien m’expliquer et de m’aider à trouver d’autres noms de personnes qui pourraient être entendues.
Des souvenirs sont revenus parce que je faisais le plus d’efforts possibles, je me suis rendue compte d’ailleurs que ces efforts étaient très douloureux car une barrière, une forme d’amnésie, m’empêchait d’avoir accès à tous les souvenirs au point d’avoir mal au crâne, mal au ventre et d’avoir envie de gerber.
Dans cette nouvelle instruction, il y a eu une 2eme confrontation. L’horreur encore une fois. J’ai cru mourir sur place. J’avais envie de me suicider tellement la souffrance était insupportable de me retrouver dans le même endroit que mon bourreau.

Évidemment inutile de dire combien l’attente est difficile à vivre. J’ai toujours eu une moitié de mon cerveau occupé à cela, même quand je n’y pensais pas, c’était toujours là. Et ça l’est encore. Ce qui rend difficile la possibilité de travailler régulièrement par exemple.
Et à chaque fois, le retour des symptômes, ces fameux effets secondaires…

Et pour terminer sur une note positive : ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !
YES !!!

Dernière épreuve maintenant qui m’attend : le procès en cour d’assises à Pontoise et je suis contente qu’il n’y ait pas eu de déclassement en correctionnelle (il en avait été question par la juge d’instruction !)

Texte écrit le 03 juin 2009

NB : entre la plainte écrite au Procureur de la République et le 1er procès qui a eu lieu en Cour d’Assises, il s’est passé 9 ans !

English: Lieutenant colonel Marie-Georges Picq...

English: Lieutenant colonel Marie-Georges Picquart, testifying at the Zola trial in Paris, 1898. Engraving in l’Illustration. Français : Croquis d’audience du lieutenant-colonel Marie-Georges Picquart, témoignant au procès d’Emile Zola (visible à gauche, de profil) devant la Cour d’Assises de la Seine à Paris en 1898. L’Illustration, gravure par Sabattier et Thiriat. (Photo credit: Wikipedia)

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Rfi : Maltraitance des enfants en France: la société est-elle capable de protéger les enfants?

7 milliards de voisins – 13/06/2013 – 2ème partie

(26:31)

Chaque jour, ce sont entre un et deux enfants meurent sous les coups de leur famille en France. Quelles sont les failles du système social, éducatif, et judiciaire pour protéger les enfants de leur famille ? Comment prévenir ces drames ? Comment protéger les enfants ?

Anne Tursz, pédiatre, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm. Auteur de Les Oubliés, Enfants maltraités en France et par la France (Seuil, 2010). Organisatrice du colloque du vendredi 14 juin au Sénat. Son blog

Sylvain Barbier Saint Marie, vice-procureur responsable de la Section des mineurs – Parquet de Paris

Fabienne Quiriau, directrice de la CNAPE (Convention Nationale des Association de Protection de l’Enfance)


Reportage Alice Milot.

A lire:

La Démesure, soumise à la violence d’un père de Céline Raphaël (editions Max Milo)

Numéro gratuit d’urgence (24H/24 et 7j/7) enfance maltraitée en France: 119″

Les hôpitaux psychiatriques

Sainte Anne

Sainte Anne (Photo credit: bpmm)

Avant d’atterrir dans un hôpital ou un autre, je suis passée par la CPOA de Sainte-Anne : Centre Psychiatrique d’Orientation & d’Accueil qui reçoit les urgences psy puis oriente.

Sainte-Anne à Paris

C’est en octobre 2000 à 25 ans que je découvre l’univers de la psychiatrie, j’étais dans un profond mal-être, je ne comprenais pas pourquoi j’allais aussi mal car je n’avais pas appris à mettre des mots sur ma souffrance d’antan ni fait de lien avec les séquelles. J’ai appris beaucoup plus tard, vers la fin de ma thérapie à médiation artistique en individuel avec Z. à la CMME de Sainte-Anne que cela faisait presque 15 ans que j’étais en urgence et que j’avais besoin d’une prise en charge spécifique après les traumatismes que j’avais subis.

La CMME est la Clinique de la Maladie Mentale et de l’Encéphale(1).

Lorsque j’y entre, je suis dépressive, angoissée, suicidaire, agoraphobe, et avec des troubles du comportement alimentaire, l’anorexie. J’avais lutté contre mes troubles le plus longtemps possible, sans comprendre ce que c’était, j’étais arrivée au bout du rouleau. Je ne pouvais plus cacher mon mal-être ni mes conduites d’évitement. Je me souviens avoir dit à une infirmière le 1er jour de mon hospitalisation que je ne croyais pas que quiconque puisse m’aider. Forcément, après avoir vu 2 thérapeutes dont l’un ne voulait pas que je parle du passé et qui me collait des pathologies sans prendre en compte que mes troubles étaient des troubles secondaires (comme des effets secondaires) suite à mon trauma, pour moi c’était foutu. Je ne voyais plus comme seule solution à mes souffrances : mourir.

J’y suis hospitalisée, à ma demande pour éviter de me suicider, et j’y reste jusque Noël. La meilleure chose qui m’y soit arrivée pour ne pas mourir, c’est d’y avoir rencontré ma thérapeute Z., qui avait compris, elle, de quoi je souffrais et pourquoi. Elle m’a appris à travailler sur l’estime de moi-même et pendant 5 ans nous avons, 2 à 3 fois par semaine, pu dégrossir tout ce qui me faisait souffrir à travers la peinture et la craie sèche.

Pendant ces 5 années, je suis retournée plusieurs fois pour y être hospitalisée, toujours à ma demande, pour éviter le pire : de me tuer, et pour retrouver un peu de sommeil.

J’ai eu droit à plusieurs traitements différents, du plus léger, anti-dépresseur et anxiolytique, somnifère, à d’autres substances chimiques plus fortes et qui auraient pu être évitées : les neuroleptiques. Imaginez un peu : survivre à un pédophile et comme vous vous trouvez en urgence, les médecins psychiatres vous psychiatrisent en vous collant des maladies avec des médicaments qui donnent de sérieux effets secondaires, plutôt que de traiter le trauma et les troubles secondaires, tout en doutant bien sûr de votre parole à propos des actes criminels que vous avez subi dans votre enfance.

J’y ai fait la connaissance du Dr D., une promotion canapé qui a essayé de faire en sorte de me faire changer de thérapie pour des motifs obscures (pourquoi pas de jalousie à l’endroit de ma thérapeute ?) afin de me faire passer d’une thérapie individuelle à une thérapie de groupe à médiation artistique. Or, je n’ai jamais pu m’exprimer librement dans une thérapie de groupe, ce qui est plutôt logique car comment voulez-vous vous exprimer après avoir fini votre dessin devant d’autres patients sur des sujets très personnels, voire parfois intimes ?

Dans cet établissement qui m’a quand même sauvé du suicide, j’y ai vu des patients avec des troubles différents : insomniaques, dépressifs, angoissés, anorexiques, boulimiques, suicidaires, bipolaires, des « baby blues », quelques gentils dingo aussi. A cette époque, j’étais loin de m’imaginer ce que je verrais à Villejuif et Gonesse, bien que par la fenêtre de la CMME, nous pouvions voir dans le jardinet voisin, des êtres que je trouvais assez étranges. Certains d’entre-eux avaient le droit d’aller à la cafétéria de l’hôpital qui avait parfois des allures de cour des miracles.

J’ai réappris très progressivement à reprendre goût à la vie, aux petites activités avec l’ergothérapie, à gérer mon agoraphobie, à sortir, à manger, à lire, à veiller à aller bien, à prendre soin de moi, à lutter contre mes « flashs » du passé envahissants, à avoir de l’estime de moi-même, à ne pas tout accepter, à mettre des mots, à dire les choses, à comprendre sur moi-même et sur les autres.

Paul Guiraud à Villejuif 

– Hôpital de jour

– mi-temps

– Temps complet

– CATTP – Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel

– CMP – Centre Médico-Psychologique

J’ai été dans 4 secteurs de cet hopital : 2 temps complet, un mi-temps (vous y dormez et chaque matin vous sortez), 2 fois en hôpital de jour (vous arrivez le matin, vous faites des activités dans le service, vous déjeunez sur place, puis vous rentrez chez vous en fin d’après-midi). J’ai aussi été au CATTP pour des activités artistiques et sorties, et au CMP de Cachan.

J’y ai côtoyé des gens très différents avec des pathologies très variées, allant du dépressif au schizophrène, en passant par des gens qui avaient commis des tentatives de meurtre, ou des « dégénérés » dangereux, « attardés » gentils, de toutes les sortes qui faisaient une vraie cour des miracles lors des sorties à la cafétéria de l’hôpital.

Cet hôpital n’était pas toujours très rassurant, j’y ai entendu plusieurs fois des histoires de vol, de violence, de viol même, mais je m’y suis quand même sentie moins en danger qu’à Gonesse.

Lors de mon dernier séjour, toujours à ma demande pour éviter de me suicider – car j’étais au bout du rouleau après avoir vécu le 1er procès contre mon bourreau, puis attendu le 2eme procès en appel, je venais d’apprendre que le 2eme procès était reporté de novembre 2010 à fin janvier 2011. Il faut savoir que les nombreuses attentes interminables de la justice créent aussi beaucoup de souffrance, d’angoisse et de tristesse. Vous vous retrouvez à ne pas pouvoir vivre votre vie pleinement car au final, vous avez constamment une partie de vous-même toujours pré-occupée par cette attente interminable au point d’avoir la sensation que vous avez une moitié de cerveau prise par cela, donc il vous reste une moitié de cerveau pour tout le reste : une moitié de cerveau pour votre vie.

Je me souviens pendant ce séjour hospitalier où je me concentrais sur mon sommeil, la récupération de mon bien-être en prenant le temps, avec l’aide de quelques infirmiers assez sympas et pas trop chiants ni répressifs, d’avoir vécu un sacré clash avec une infirmière qui aurait mieux fait d’être flic. Un soir, elle fait un remplacement alors qu’elle travaillait dans le secteur du dessus. Elle avait plutôt mauvaise réputation chez nous. Elle accuse un patient pour une histoire de cigarette. Puis elle décide d’une punition collective : tous privés de clope. A plusieurs, nous nous rebellons, râlons. Et elle se met à me hurler dessus et à nous menacer d’autres punitions. Je lui ai rétorqué que puisqu’elle avait décidé de punir tout le monde de façon injuste, que j’irai fumer dans ma chambre, que cela lui plaise ou non. Ce que je fis. Elle a déboulé dans ma piaule, m’a sautée dessus, empoignée violemment pour essayer de me forcer à lui donner la cigarette allumée. J’ai résisté et tenu bon et lorsqu’elle était sur le point de me prendre la cigarette, je l’ai jetée par terre en lui disant : « voilà, à force de faire le flic, vous n’avez plus qu’à aller ramasser, vous ne valez pas plus que ça ! »

Le soir même, ils ont appelé le médecin de garde, je suis convoquée dans le bureau. J’explique les faits au médecin et je lui fais savoir que ce ne sont pas des pratiques normales d’avoir recours à des punitions collectives quand on a rien fait de mal. L’entretien se termine, donc je sors, à priori sans conséquence puisque le médecin n’a pas dit grand chose. Le lendemain matin, au moment de prendre chacun notre traitement habituel, je me rends compte qu’on y a ajouté un petit liquide bleu ou vert avec mon nom. J’ai fait remarqué que cela ne fait pas parti de mon traitement habituel, que je n’ai pas été prévenu d’un changement ni des raisons et que donc j’étais en droit de refuser ce petit liquide supplémentaire. Des négociations s’engagent mais je fais valoir mon droit et ils acceptent que je ne le prenne pas.

Si j’avais accepté de prendre ce médicament supplémentaire assez puissant (je ne me souviens plus du nom de ce psychotrope), j’aurais encore eu droit à des effets secondaires. Pour une histoire de petite rébellion contre une punition collective, je trouve ça plutôt abusif et anormal. Suite à cela, j’avais demandé à rencontrer le chef de service pour lui faire part de cette pratique. Il avait fini par dire qu’il ne m’imaginait pas rester longtemps hospitalisée. Il avait raison sur ce point et se montrait compréhensif et respectueux contrairement à l’infirmière boutonneuse. Je suis restée 3 semaines.

La durée de mon séjour aurait pu être écourtée si l’homme que j’aimais à cette époque et qui soit-disant m’aimait, était venu me voir, s’il avait pris de mes nouvelles, s’il avait donné des nouvelles de lui, s’il m’avait appelé, et non rejetée. Au contraire, j’ai dû supporter son silence radio pour la simple raison que j’étais hospitalisée et j’ai appris indirectement que selon lui, mon hospitalisation était du chantage contre lui.

La pratique de l’art-thérapie. J’ai connu cette pratique aussi à l’hôpital de Villejuif, mais en réalité, il s’agit plus de thérapie occupationnelle que d’art-thérapie à proprement parler. En effet, je n’ai pas constaté de traitement thérapeutique ni analytique associé aux dessins, peintures, sculptures que j’y ai fait. Pas me concernant en tout cas, ni d’autres patients que j’ai pu observer. S’occuper est une bonne chose, mais pouvoir faire une thérapie analytique à médiation artistique pour aller mieux est encore mieux. Ce qui m’a très étonnée dans l’art-thérapie de cet hôpital, c’est de devoir accepter, au prétexte d’utiliser du matériel pour peindre, dessiner, créer, que mes œuvres ne m’appartenaient pas mais appartenaient à l’hôpital. Je ne vois pas pourquoi le fait d’être un patient qui peut avoir perdu ses capacités intellectuelles, au moins en partie, que ce soit sur un court, moyen ou long terme, devrait renoncer à ses droits comme son droit d’auteur par exemple (cf les lois du Code de Propriété Intellectuelle). L’hôpital et le CATTP (Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel) organisent chaque année une exposition des œuvres des patients. Elles sont mises en vente et exposées au Théâtre de Cachan. Les « artistes » ou plutôt devrais-je écrire, les patients qui vendent leurs œuvres au public, ont le droit de toucher un pourcentage. L’autre partie de cet argent étant destiné à acheter du matériel pour que les patients puissent continuer de créer, comme il m’a été expliqué pendant mon 1er séjour. Donc, si vous faites des peintures ou des dessins, d’un point de vue légal, elles vous appartiennent, mais vous n’avez pas le droit de les emmener avec vous, pour vous, chez vous. Ce fonctionnement particulier, m’a donné l’impression d’être utilisée comme faire-valoir pour les activités de l’hôpital. Peut-être aussi pour les subventions. J’ai entendu parler d’un fond d’art d’œuvres qui y ont été réalisé par des patients depuis très longtemps et qui ont une grande valeur financière. Cette pratique n’est pas à ma connaissance utilisée par la CMME ni l’hôpital Sainte-Anne, fort heureusement.

Centre hospitalier de Gonesse

Cet hôpital m’a semblé être celui qui contenait le plus de personnes « légumes » et violentes, en tout cas à mes yeux. Des 3 hopitaux, c’est celui que j’ai trouvé le plus déprimant, répressif et loin de tout. J’y suis restée que quelques jours car je sentais que ce n’était pas un endroit qui pourrait m’aider, je m’y sentais en danger.

—————

(1) La Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME), née en 1877 est la première chaire de psychiatrie à la faculté de médecine.

Ce service hospitalo-universitaire est rattaché à la faculté de médecine Cochin-Port Royal.

La CMME est un service de psychiatrie non sectorisé, pour adultes, qui comporte trois unités d’hospitalisations spécialisées (l’une dévolue aux troubles du comportement alimentaire, une unité pour les troubles de l’humeur et une unité d’accueil de patients suicidants).

Outre les traitements médicamenteux, de nombreuses techniques et approches thérapeutiques sont proposées :

  • Luminothérapie,
  • Techniques de privation de sommeil,
  • TMS, …

Des psychothérapies variées y sont pratiquées :
Psychothérapies cognitivo-comportementales, psychothérapies psychanalytiques, psychothérapie à médiation artistique , psychothérapies corporelles, individuelles et en groupe. Il existe de plus des groupes d’information destinés aux patients et/ou à leurs familles, notamment dans le domaine des troubles du comportement alimentaire et de certains troubles de l’humeur.

Le Centre d’Etude de l’Expression : Association en lien avec l’unité des thérapies à médiation artistiques, qui a 4 missions : Formation, Documentation, conservation et valorisation de la collection Sainte-Anne.

Sainte Anne

Sainte Anne (Photo credit: Jean Morand)

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Ma 2ème avocate ne me croit pas

Après avoir connu mon 1er avocat qui me ment, j’ai eu connaissance de l’adresse d’une avocate par une journaliste à qui j’avais pu témoigner pour un article. Je me disais à cette époque que les déboires seraient terminés et que je pourrais enfin demander que Justice me soit rendue. Lorsque je la rencontre, je remarque son look que je trouve décalé pour son âge et la société contemporaine, tailleur bleu de bourgeoise avec grosses perles et parfum entêtant. Je lui explique comment j’ai eu ses coordonnées, ce qui s’était passé avec mon 1er avocat et bien sûr les raisons qui me poussaient à déposer plainte, mon histoire, mon bourreau, etc.

J’étais dans un premier temps stupéfaite d’apprendre par cette avocate que l’avocat menteur en fait était un ami à elle, qu’elle déjeunait avec lui et sa femme et que donc, pour elle, c’était impossible que ce 1er avocat et sa femme aient pu faire ce qu’ils m’avaient fait (mensonge, pas de dépôt de plainte, rétention de documents). Conclusion, sans qu’elle le dise directement, pour elle, j’étais une menteuse… D’ailleurs, elle ne s’est pas gênée par la suite pour me dire, après une audition chez la juge, qu’avant cette audition, elle ne croyait pas à ce que j’avais vécu.

Après l’avoir vu 3 ou 4 fois, elle a délégué le travail à une autre avocate de son cabinet, que j’ai trouvée plus respectueuse, plus à l’écoute, moins suspicieuse, plus clean quoi !

Son cabinet s’est donc occupée de moi avec l’aide juridictionnelle (pas très motivante pour eux vu le barème qui ne leur laisse que 20€ pour eux, l’aide juridictionnelle ne rembourse pas les frais ni les heures de travail passées) pour :

– la plainte

– le classement sans suite

– la constitution de partie civile

– le non-lieu

Après avoir eu un 3ème avocat, puisque la 2eme ne voulait plus s’occuper de mon dossier, j’ai pu comparer, je peux dire que finalement, ce 2e cabinet ne s’est pas beaucoup occupé de moi, vu le nombre de rdv et d’heures passées sur mon dossier. Je crois qu’il était presque inéluctable de finir par un non-lieu !

PS : les avocat-e-s spécialisé-e-s dans les crimes sexuels et acceptant l’aide juridictionnelle ne sont pas nombreux.

Le Bourgeois Gentilhomme, the title character ...

Le Bourgeois Gentilhomme, the title character in the play by Molière. (Photo credit: Wikipedia)

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